Le numérique permet de créer de nouveaux formats littéraires

 La page a déménagé. Cliquez sur le lien pour lire le billet : Le numérique permet de créer de nouveaux formats littéraires

Tous mes livres. En ventes sur Kobo, Amazon, KobobyFnac, Nook, immatériel...

Tous mes livres. En ventes sur Kobo, Amazon, KobobyFnac, Nook, immatériel…

 

GOINGmobo, the Magazine of the Mobile Bohemian
GOINGmobo, the Magazine of the Mobile Bohemian

Chris Simon _ Licence Creative Commons BY-NC
1ère mise en ligne et dernière modification le 31 juillet 2014.

 

Les 5 points cardinaux de l’auteur indépendant !

Volet 7

La page a déménagé. Pour lire l’article cliquez isur ce lien : Les 5 points  cardinaux  de  l’auteur indépendant !

Toute la série Séance par séance
Toute la série Séance par séance

GOINGmobo, the Magazine of the Mobile BohemianGOINGmobo, the Magazine of the Mobile Bohemian

Chris Simon _ Licence Creative Commons BY-NC
1ère mise en ligne et dernière modification le 11 Février 2014.

Photos – crédits : © Chris Simon – 2014

https://plus.google.com/u/0/111364180156518270697/posts?rel=author

L’auteur indé numérique est-il un passionné ou un marchand ?

Volet 6

La page a déménagé. Pour lire l’article cliquez ici : L’auteur indé numérique est-il un passionné ou un marchand ? 

GOINGmobo, the Magazine of the Mobile Bohemian
GOINGmobo, the Magazine of the Mobile Bohemian

Chris Simon _ Licence Creative Commons BY-NC
1ère mise en ligne et dernière modification le 29 novembre 2013.

Quelle place pour les auto-édités au sein du GLN?

Enfin, les acteurs du numérique tentent un rassemblement : le GLN ( Groupement pour le développement de la Lecture Numérique ) sous forme d’association 1901. Partant sur la base que les acteurs du livre et de la presse numérique sont de plus en plus nombreux, quelques-uns ont décidé de se fédérer pour permettre à tous d’œuvrer ensemble au développement de la lecture numérique sous toutes ses formes.

Le GLN s’impose les trois missions suivantes :

1 — Défendre, fédérer et représenter les intérêts individuels et collectifs de ses adhérents et plus largement des acteurs professionnels francophones de la lecture numérique.

2 — Œuvrer, par tout moyen, au développement économique du secteur.

3 — Se positionner comme force de réflexion et de proposition économique et sociale à l’échelle nationale.

GLN
GLN

 

Belle initiative et pour accomplir ces trois  missions le GLN invite tout le monde, c’est-à-dire :

« prestataires de services, en passant par les bibliothèques, les médiathèques, les constructeurs d’appareils mobiles, les auteurs auto-édités (ou auteurs édités), les éditeurs de presse, les éditeurs purs players et les éditeurs traditionnels, les libraires physiques et les librairies en ligne, les plateformes de distribution alternatives, les développeurs d’application, les distributeurs, l’interprofession, les blogs littéraires, les sites d’information en ligne spécialisés, etc. »

Un mouvement qui part des usages, une liste éclectique et donc ouverte à tous les acteurs du livre numérique. Certes, ils n’ont pas oublié les indés (auto-édités), sans doute parce qu’un des auteurs au conseil d’administration est un auteur qui s’auto-publie, et je m’en réjouis. Je me dis chouette, je suis invitée ! Mais par qui ?
Les gens qui ont mis en place le GLN sont des acteurs reconnus de l’édition numérique, je les connais pour la plupart et je n’ai aucune envie de les dénigrer. Je suis leur travail et j’apprécie leurs compétences. Les voici :

Benoît de La Bourdonnaye, Président du GLN et fondateur de Didactibook ;

Jean-François Gayrard, créateur de NumerikLivres ;

Elizabeth Sutton, responsable du site d’actualités numériques IDBoox ; Karline Demey, animatrice du blog littéraire Un brin de lecture, ou encore Fabien Sauleman, co-fondateur de Youboox, la plateforme de lecture en streaming.

On y retrouve également au sein de son Conseil d’Administration un auteur (Laurent Bettoni), un libraire diffuseur (ePagine, par le biais de David Queffélec), un distributeur (Volumen, via Mathieu Raynaud), un éditeur (John Libbey Eurotext, représenté par Anne Chevalier) et enfin un libraire numérique innovant Sanspapier.com, via son co-fondateur Antoine Garnier.

C’est en épluchant la liste des membres que je commence à douter de l’ouverture réelle à tous les acteurs du numérique, même si au premier abord, j’approuve l’initiative, je ne peux laisser passer un point qui me paraît important, voire crucial. Peut-être cela ne vous a pas frappé, mais moi ça me saute aux yeux. Un auto-édité n’a pas sa place dans une fédération qui est dirigée en partie par des librairies qui ne distribuent pas les livres d’auteurs auto-édités. Il y a comme un non-sens.

Les libraires diffuseurs : Epagine, Volumen, sanspapier.com ne distribuent aucun livre d’auteurs auto-publiés ou indés. Ça fait quand même trois membres qui ne diffusent pas nos livres et dont trois sont au conseil d’administration. J’ajoute à cette liste Youboox sur le site duquel aucune rubrique, ni lien qui mène à une inscription en tant qu’auto-édité. Didactibook est ouvert aux auto-édités bien que cette ouverture n’ait fait l’objet d’aucune publicité auprès de la cible concernée.

Ça ne vous choque pas ? Moi si. Permettez-moi de vous dire que ça ne m’incite pas à adhérer.

Allez encore un petit effort. Soit vous jouez le jeu jusqu’au bout, soit vous faites votre club et continuez l’exclusion qui est de mise dans tout club. Car je ne vois pas comment on peut prétendre fédérer tous les acteurs quand en fait, les membres qui dirigent ou représentent le GLN ont leurs portes fermées à une partie de ceux qui y sont invités et supposés y adhérer.

Pour assurer une vraie représentativité du GLN, il faut abolir ces restrictions qui n’ont aucun sens et se justifient encore moins avec la création d’un tel groupe. Du reste,  si vous connaissiez la masse globale des chiffres de ventes des auto-publiés, vous regretteriez de ne pas les avoir distribué plus tôt.

Je préfère soulever cette anomalie d’entrée et espère qu’elle permettra à tous d’y voir clair dès le départ. Ça ne sert à rien de partir sur un malentendu, sachant qu’il y aura des déçus et que l’on pourrait l’éviter pour ceux-là.

Le GLN se décrit ainsi : “Cette association de compétences multiples aura pour but de fédérer les acteurs francophones du secteur afin de favoriser le développement lié au livre numérique, assurer sa diffusion auprès d’un plus large public, et être force de proposition à l’échelle nationale.,

Allez, encore un effort, si vraiment votre but est de fédérer tous les acteurs du numérique ainsi que les lecteurs,  d’assurer une meilleure diffusion à un vaste public !  Car, les lecteurs, eux lisent  les livres indés ou pas 😉

Pour en savoir plus : site du GLN

Une séance par mois Amazon tous pays
Une séance par mois Amazon tous pays
GOINGmobo, the Magazine of the Mobile Bohemian
GOINGmobo, the Magazine of the Mobile Bohemian

Chris Simon _ Licence Creative Commons BY-NC
1ère mise en ligne et dernière modification le 16 octobre 2013.

La série littéraire auto-publiée : un emploi pour les auteurs ?

Volet 5

La page a déménagé. Pour lire l’article cliquez sur ce lien : La série littéraire auto-publiée : un emploi pour les auteurs ? 

 

GOINGmobo, the Magazine of the Mobile Bohemian

GOINGmobo, the Magazine of the Mobile Bohemian

Cinquième volet d’un état des lieux et analyse de la situation et de la condition de l’auteur, de ses difficultés et de son devenir. Lire le volet 1, volet 2, volet 3 et volet 4

 

Auteurs, réveillez-vous ! Des solutions avant que ReLIRE ne vous dépouille

Chris Simon est l’auteure de quatre livres numériques dont trois auto-publiés. 

Mes ebooks sur Amazon
Mes ebooks sur Amazon

Auteurs réveillez-vous ! 

Ouvrez les yeux sur le numérique et devenez Indés pour sauver vos biens !

Relisez :

Réfractaires, oui, mais pas vaincus ! car l’histoire permet des vues plus larges sur les événements.

Et signez la pétition contre la loi ici : LIRE or not ReLIRE

 

Livre numérique dans une liseuse
Livre numérique dans une liseuse

C’est dingue, aberrant et une violation de la loi de la part de l’état Français. Une loi votée le 21 mars 2013 et  intitulée ReLIRE (Registre des livres indisponibles en réédition électronique), très bien expliquée dans le billet de S.I.Lex. Ce Registre est une liste de 60 000 livres indisponibles (avec des erreurs) et oblige les auteurs de ces indisponibles à se manifester dans les six mois c’est-à-dire avant le 21 septembre 2013, faute de quoi leurs livres indisponibles seront exploités d’office par un tiers. Le registre est géré par la BNF.

Si vous connaissez des auteurs, des ayants droits, même d’un seul livre, faites circuler l’information en les renvoyant sur les sites de références en fin de ce billet.

Il est impératif que les auteurs soient informés, se mobilisent et trouvent des solutions individuelles et collectives. Il y en a. Lisez l’excellent billet de François Bon et rejoignez le site de lesindisponibles.fr, une coopérative qui se propose de numériser les indisponibles sur la demande des auteurs pour que ceux-ci gardent la gestion de leurs oeuvres et reçoivent donc la rémunération qui découlerait d’une exploitation numérique. En effet, d’après le Registre l’auteur a jusqu’au 21 septembre 2013 pour prouver qu’il est l’auteur du(des) titre(s) qu’il réclame et deux ans pour l’exploiter, spécifie ce même Registre, faute de quoi les oeuvres réclamées retomberaient automatiquement dans ReLire.

La légende de Little Eagle
La légende de Little Eagle

La vraie solution contre une telle spoliation est de prendre en charge l’exploitation de vos oeuvres indisponibles. Des auteurs se sont déjà lancés tels que Florian Rochat, Serge Brussolo ou Gilbert Gallerne qui déclare dans un entretien sur Ecran Total :

Il va falloir faire un tri dans tout cela, et je pense que cela passera par une prise de conscience des auteurs reconnus qui disposent de titres oubliés. Je pense notamment à tous ces auteurs du Fleuve Noir, à tous ces gens qui fournissaient les collections policières ou de science-fiction dans les années 1970 à 1990 et dont la plupart des ouvrages sont aujourd’hui introuvables. On commence à voir cela aux États-Unis, et dans une moindre mesure en France, où l’on a encore quelques années de retard, mais cela va venir. Que des gens comme Brussolo commencent à y venir est un très bon signe.

Gilbert Gallerne réedite ses indisponibles sur Kindle
Gilbert Gallerne réedite ses indisponibles sur Kindle

Faites comme ces auteurs. Défendez vos droits en mettant les mains dans le cambouis et ne laissez pas une loi vous voler des années de travail et de dévouement. Vous pouvez les rejoindre en exploitant vous-mêmes vos oeuvres sur les plateformes numériques comme Amazon, Kobo et iBookStore, ou contacter la coopérative lesindisponibles.fr,  rejoindre Le droit du serf, collectif de réflexion et d’action qui propose de lutter contre cette loi et trouver de l’aide pour l’auto-publication auprès de ce blog.

Si vous avez des questions n’hésitez pas à me contacter. Si vous connaissez d’autres organismes en mesure d’aider les auteurs d’oeuvres indisponibles, intervenez dans les commentaires.

Auteurs réveillez-vous ! 

Signez la pétition contre la loi ici : ReLIRE or not ReLIRE

Pour mieux comprendre cette loi et comment la contrer lisez :

S.I.Lex : De la loi sur les indisponibles au registre ReLIRE : la blessure, l’insulte et la réaction en marche

IDBOOX : Découvrir ReLire ou mourir ?

Actualitté/Billet de François Bon : Auteurs, contre l’État voleur, réclamez vos droits !

Le droit du serf sur La loi sur les indisponibles : Entretien avec Yal Ayerdhal

Page officielle du registre ReLIRE pour rechercher vos titres.

GOINGmobo, the magazine of the Mobile Bohemian

Chris Simon _ Licence Creative Commons BY-NC
1ère mise en ligne et dernière modification le 26 mars 2013.

Comment devenir écrivain sans passer par la poste ?

Je rebondis sur une fabuleuse nouvelle, annoncée par Écran Total. Agnès Martin-Lugand a écrit un roman Les gens heureux lisent et boivent du café. Avec l’aide d’un autre auteur Laurent Bettoni, elle l’a retravaillé et auto-publié sur Amazon fin décembre. En une semaine, son livre se retrouve numéro un des ventes. Mais, qui, s’en est aperçu ? Quelques auteurs auto-publiés qui s’intéressent de près à ce qui se passe sur Amazon et sur les autres plate-formes de vente et les lecteurs.

3000 exemplaires en 3 semaines
70 commentaires

Agnès a fait deux/trois entretiens sur des blogs d’auteurs dont le mien dans Pourquoi en numérique ? Et une télé régionale FR3 Normandie. Ce sont donc les lecteurs qui ont tout fait ! Ils existent donc ces lecteurs numériques. Ce ne sont pas des fantômes. Ils lisent, ils sont curieux et se passent le mot sur les livres qu’ils aiment. Le roman existe donc par les lecteurs.

Ainsi de lecteur en lecteur, le roman a oscillé entre la première et la troisième place pendant moins de deux mois sur le top 100 littérature générale d’Amazon et gardé une première place dans le Top 100  littérature sentimentale pendant quatre semaines. Et tout ça sans l’aide d’aucun média. C’est ce qu’il y a de plus intéressant dans ce succès.

J’ai lu les deux premiers chapitres du livre (pas eu encore le temps d’en lire plus) et je comprends pourquoi un éditeur, Michel Lafon, l’a contactée. On adhère de suite au personnage, on a une empathie directe, instantanée avec l’héroïne. Voilà un éditeur qui ne boude pas le numérique, mais l’observe sur les plate-formes de distribution.

Les contes de fées arrivent finalement sur Amazon France. Le rêve américain Made in France enfin dans la réalité et non plus que dans les séries ! 😉  Agnès Martin-Lugand est sans doute la première auteure francophone à avoir dépassé les ventes de 50 Shades of Gray sur plusieurs semaines et à avoir signé, grâce à cette performance, un contrat avec un grand éditeur papier. Et tout ça sans les médias. Hey hello les « Grands » médias et sites qui parlent du numérique vous n’avez pas l’impression de rater quelque chose ?!  Êtes-vous vraiment indispensables dans un nouveau système ?

J’entends déjà dire, oui mais c’est de la littérature sentimentale donc commerciale, patati patatata… Je vous rassure toute la littérature, tous les genres, tous les formats romans, nouvelles et poésies existent en ebook via des auteurs indépendants ou des éditeurs « Pure Players ».  Une partie de la littérature d’aujourd’hui, et de demain sans doute, est en numérique.  Des livres moins chers et une foison de nouveaux auteurs vous sont proposés.

Pour Agnés, ce premier roman et une belle réussite et très encourageante pour les auteurs indés et les lecteurs ! Oui, les lecteurs jouent un rôle important dans cette histoire. Ils sont des personnages principaux. Ça me laisse rêveuse, en tant qu’auteure auto-publiée mais aussi en tant que lectrice en numérique.

Dépêchez-vous d’acheter Les gens heureux lisent et boivent du café, car il sera bientôt à 20 euros en version papier au lieu de 2,68 aujourd’hui sur Amazon !

4e de couverture
Le livre existe aussi en version papier

 Lire les entretiens précédents d’auteurs auto-publiés :


Entretien avec Agnès Martin-Lugand

Entretien avec Emily Hill

Entretien avec Fabienne Betting

Entretien avec Florian Rochat

Pourquoi en numérique ? est une série d’entretiens avec des auteurs autoédités en numérique, mais aussi d’autres acteurs qui font les corrections, le formatage, etc. et acceptent de travailler eux.

Si vous désirez un entretien veuillez lire les démarches à suivre. Si vous êtes auteur ici , si vous n’êtes pas auteur 


GOINGmobo, the Magazine of the Mobile Bohemian

Chris Simon _ Licence Creative Commons BY-NC

Photos  © Agnès Martin-Lugand

1ère mise en ligne et dernière modification le 15 février 2013

2012 in review/Bilan 2012

10,000.00 visiteurs sur Le baiser de la Mouche en 2012

Je remercie tous les visiteurs et leur présente mes meilleurs voeux pour 2013 :

Happy New Year 2013!

Je vous souhaite une belle et heureuse année 2013 !

 Le baiser de la mouche commence l’année 2013 dès demain 1er janvier avec les entretiens croisés entre Laurent Bettoni d’Ecran total et moi-même.

Here’s an excerpt:

600 people reached the top of Mt. Everest in 2012. This blog got about 10,000 views in 2012. If every person who reached the top of Mt. Everest viewed this blog, it would have taken 17 years to get that many views.

Click here to see the complete report.

Inventer une infrastructure pour le livre numérique en 2013

Volet 4

Bilan 2012 : manque d’infrastructure pour faire émerger les ebooks de qualité

Livre numérique dans une liseuse
Livre numérique dans une liseuse

Suite à un article de l’auteure anglaise Suw Charman-Anderson parut dans Forbes Magazine, j’ai soudain compris que ma rubrique Pourquoi en numérique ? était une réponse (à très petite échelle et petits moyens) au manque cruel de structures et de venues pour la diffusion et la promotion des contenus numériques (notamment le récent marché des ebooks). En effet, chaque pays possède des infrastructures qui permettent aux livres et aux auteurs d’émerger du chaos et de la diversité d’un marché du livre donné. En France, il sort chaque automne plus de 600 livres (événement appelé la rentrée littéraire, événement qui fascine et amuse tout à la fois les critiques littéraires des quotidiens urbains et magazines littéraires aux États-Unis). L’article de Suw Charman-Anderson relate la publication d’une excellente critique dans le New York Times par le critique  littéraire Michiko Kakutani d’un livre auto-publié “The Revolution Was Televised” d’Alan Sepinwall et développe l’idée que le phénomène reste rare dû en partie au système du milieu littéraire américain. Au Royaume-Uni et aux États-Unis, l’éditeur de même que les agents littéraires font office de filtre pour les critiques littéraires, car ce sont eux qui préconisent la lecture des nouveautés aux critiques en qui ils font confiance. Il y a trop de livres pour le nombre de critiques et donc l’écrémage en amont est essentiel. Qu’en est-il dans le numérique ?

Ebook auto-édité et dans les 10 meilleurs livres 2012 (NYTimes)
Ebook auto-édité et dans les 10 meilleurs livres 2012 (NYTimes)

Il n’y a pas d’écrémage. Un critique ne se sent pas à l’aise à être en contact direct avec un auteur. C’est compréhensible. Des intermédiaires sont donc nécessaires. Or dans le numérique, tout étant nouveau, il n’y a ni intermédiaire, ni infrastructure. Comment des journalistes habitués à recevoir des maisons d’éditions, des attachés de presse, des rédacteurs en chef les livres à lire et recommandables pourraient soudainement se jeter corps et âmes dans la jungle d’une industrie naissante : le numérique ? Bien souvent ils n’ont jamais entendu parler de la maison d’édition ou de l’auteur qui proposent un nouveau livre.

En France ou le système même de la société  est plus hiérarchique qu’aux États-Unis, les critiques littéraires sont souvent des directeurs littéraires de maisons d’éditions (lire le billet édifiant de Laurent Margantin, Le système Gallimard : Un palmarès des critiques littéraires au service d’un éditeur), et les libraires, qui  existent encore viennent ajouter un écrémage supplémentaire. Au final un nombre très limité de livres atteint une visibilité.

De plus, la plupart des blogueuses/blogueurs littéraires se contentent de lire exclusivement les livres papier des plus grosses maisons d’éditions. Une poignée de ces blogues s’aventure hors des sentiers battus et dans cette poignée deux ou trois accepteront de lire un livre numérique.

La plupart des clubs de lecture se contentent aussi de distribuer et faire lire les livres des grandes maisons d’éditions dont les plus grosses ventes sont des livres papiers, pas des livres numériques.

De fait, les maisons d’éditions numériques les « pure players » comme les auto-édités se retrouvent à faire de l’auto-promotion à travers leurs blogues, dailynews en ligne et newsletters… L’auto-promotion est donc inévitable tant qu’il n’y aura pas les infrastructures nécessaires à la promotion de ce nouveau marché qu’est le livre numérique. En attendant de nombreux livres ne sont pas lus, pas remarqués et c’est regrettable car ils représentent une énorme somme de travail et de créativité de la part des auteurs et des « Pure players ».

Art
Art

Depuis Marcel Duchamp les artistes savent qu’ils peuvent faire de l’art avec tout matériaux. Les auteurs, eux, se servent toujours des mots, uniques matériaux d’écriture. Ce qui a changé grâce au numérique depuis quelques années, c’est qu’ils peuvent écrire ces mots partout.

Paris 9e
Paris 9e

Des murs des villes au papier des cahiers, les mots sont venus sur les écrans des villes, des habitats, sur les blogues, les sites, les ebooks… Les mots voyagent transitent, passent d’un support à l’autre, d’un lecteur à l’autre à la vitesse du numérique et non plus à la vitesse de l’imprimerie.

Le temps réel n’est pas le temps de l’imprimerie.

La légende de Little Eagle
La légende de Little Eagle

Pour un nouveau monde, créons une nouvelle infrastructure, ensemble réfléchissons à des nouveaux modes de communication. Après tout, nous sommes auteurs, c’est-à-dire des créateurs.

Dès 2013, Le baiser de la mouche proposera une nouvelle rubrique : Entretiens croisés, en cours d’élaboration avec l’auteur Laurent Bettoni. Nous publierons bientôt le premier entretien à la fois sur son blogue Écran Total et sur le mien.

Solution pour 2013 : Auteurs et “Pure Players”créez ou/et continuez de créer vos propres outils de communication.

Quatrième volet d’un état des lieux et analyse de la situation et de la condition de l’auteur, de ses difficultés et de son devenir. Lire le volet 1, volet 2, volet 3

Tuyaux pour les auto-publiés et les éditeurs “pure-players” dans les billets Pourquoi en numérique ? Vous trouverez des ressources pour créer et promouvoir vos ebooks.

GOINGmobo, the magazine of the Mobile Bohemian

Chris Simon _ Licence Creative Commons BY-NC
1ère mise en ligne et dernière modification le 27 décembre 2012.

Août, Son jardin, l’exil et Gombrowicz

Witold Gombrowicz w Vence.
Witold Gombrowicz w Vence. (Photo credit: Wikipedia)

Hier, déjeunant sous le porche, nous parlions avec une amie de Witold Gombrowicz. Alors que je pensais à ces succès numériques qui font cette année la Une des blogs, m’est revenu en mémoire un entretien filmé de Gombrowicz dans lequel il confiait :

Moi, je ne peux pas avoir de grandes prétentions parce que je suis un écrivain pour un public limité…

Et concluait par :

Il y a un art pour lequel on est payé et un autre pour lequel on paie. On paie avec sa santé, ses commodités et caetera et caetera

Samedi, il fait très chaud, l’humidité est à 88% sur Majors Path Road et toute la côte. Des restes de sardines grillées répandent dans la voiture leurs effluves d’ammoniac. Fenêtres ouvertes et climate à fond, nous filons à la décharge municipale avant de nous rendre à Son Jardin sur North Sea Mecox Road.

Une propriété arborée descendant jusqu’à l’étang Little Fresh Pond, trois serres d’une vingtaine de mètres de long, des fleurs jaillissant de partout, nous saluant élégantes et espiègles, des plantes et des légumes alignés pieds sortant des bâches noires, deux musiciens et un chanteur, des voisins et des gens du coin qui la connaissent depuis toujours.

Fleurette Guilloz aura 95 ans en octobre. Elle est assise détendue, jambes allongées, pieds posés sur une caisse, jambes tendues, casquette fuchsia sur la tête pour combattre la chaleur étouffante, chaleureusement entourée de sa nièce, Deborah Guilloz et de l’aide qui prend soin d’elle chaque jour.

Sur une longue table, des crackers, du fromage, des minis sandwiches d’une autre époque, fins et délicats comme des After Eight, du thé glacé et de la citronnade faite avec de vrais citrons.

Fleurs d’août

Deux enfants dansent devant les musiciens et tout autour de nous, des fleurs pleines d’une joie étrange : bégonias, Rudbeckia hirta, hibiscus rouge et blanc, marguerites, phlox, Buddleja davidii lilas ou arbres aux papillons, agérates, zinnias, cosmos, hortensias et hortensias paniculatas blancs, un jardin miniature de cactus et même un palmier, et encore d’autres fleurs dont je ne connais pas les noms :

Son jardin

Jardin des cactus

L’histoire commence à Nantes en 1881. Henri Martin, responsable en chef maritime pour la Compagnie Générale Trans-Atlantique doit de l’argent à son beau-frère, Monseigneur Joseph. Celui-ci le menace d’enfermer ses filles au couvent s’il ne lui rembourse pas ses dettes. Henri, qui ne peut pas payer mais veut sauver ses filles, a une idée : les envoyer en Amérique chez une de ses clientes d’Atlanta dans l’état de Géorgie qui souhaite apprendre le français et la cuisine française.

Marie et Camille, qui a une passion pour les fleurs, embarquent sur un paquebot Trans-Atlantique vers le nouveau monde. Après quelques années au service de cette américaine, les soeurs se marient. Camille épouse un commis-voyageur français qui l’emmènera à Baltimore et lui donnera un fils avant de disparaître. Pour survivre et élever son fils, Camille, qui a appris la couture de sa belle-mère, crée des robes pour la société bourgeoise de Baltimore et engrange suffisamment d’argent pour se rendre à New-York, ville de toutes les possibilités en ce début de 20e siècle.

Camille devient modiste et vit avec son fils dans un foyer pour immigrés sur la 14e rue. Elle y rencontre un français, Charles Guilloz. Il a étudié l’horticulture, a fait son service (trois ans à l’époque) en Indochine avant d’immigrer aux États-Unis où il pense réussir dans l’horticulture. Très vite il travaille pour une famille d’investisseurs en bourse qui lui confie leur nouvelle propriété dans une petite ville en bord de mer à 80 miles de la métropole : Southampton. Ils lui commandent un jardin à la française. Avec l’avènement du train, Southampton attirent les nouvelles fortunes de New-York qui y bâtissent des résidences balnéaires.

Camille Martin et Charles Guilloz se marient et déménagent avec le petit Henry à Southampton. Les propriétaires leur allouent un des bâtiments attenant à la propriété. Ils ont un premier enfant : Charles Junior.

Son Jardin

Depuis leur arrivée à Southampton Camille rêve d’acheter un terrain, un petit bout d’Amérique comme elle dit. Elle convainc son mari. En 1908, ils achètent deux hectares de terrain pour 153,00 dollars. Ils y construisent une maison. C’est la maison devant laquelle je me trouve aujourd’hui, écoutant cet orchestre qui célèbre le jardin de Fleurette Guilloz, assise devant la maison où elle est née en 1917. Fleurette ressemblait à une fleur à sa naissance, ainsi son père l’appela tout simplement petite fleur.

La maison derrière le palmier

C’est une maison de bois très simple, au revêtement de shingles peints, sans étage, avec trois cheminées dont une très large en brique qui laisse deviner un four à pain. De 1908 à aujourd’hui, cette famille d’origine française a fourni légumes et fleurs à toute une communauté. Nous sommes tous venus aujourd’hui pour célébrer ce siècle de générosité et de créativité. Toute la ville a été invitée via le journal local : The Southampton Press.

La maison finie, Camille et Charles Guilloz dédicacent une parcelle de leur terrain au jardinage. Ils cultivent légumes, bien sûr, mais aussi des fleurs, la passion de Camille. Pour nourrir la famille, ils élèvent aussi quelques animaux.

Fleurette nous regarde défiler dans Son jardin, admirer les pastèques, les courges, les choux, s’extasier devant les fleurs comme si nous étions une partie de son oeuvre et de l’oeuvre de sa mère et nous le sommes, car sans ce jardin magnifique sans le travail de Camille (morte en 1958) et Fleurette nous ne serions pas ici aujourd’hui. Nous sommes aujourd’hui une partie du jardin, nous avons tous, à un moment de notre vie, acheter un de leurs bouquets ou leurs légumes. Je me souviens être venue ici pour la première fois, il y a une dizaine d’années et je me souviens avoir été émerveillée par le lieu. Fleurette jardinait encore. Elle a jardiné jusqu’à l’âge de 87 ans.

Son Jardin aux légumes

Durant des années, Camille et Charles y plantent toute sorte de variétés d’arbres, de fleurs de légumes, importent et créent de nouvelles espèces et font la compétition. À celui qui aura le plus beau jardin ! Camille appelle sa parcelle Mon jardin et celle de son mari Son Jardin, nom qu’elle gardera en sa mémoire après la mort de celui-ci en 1926. Son jardin devient le nom de propriété et le business de fleurs qu’elle développe pour nourrir sa famille durant les dures années qui suivirent : la grande dépression, la deuxième guerre mondiale…

Le jardin devient la seule source de vie. Camille creuse, sarcle, bine, plante, sème avec sa fille. Cela lui permet de surpasser et conquérir l’adversité, le chagrin et offre nourriture et beauté à toute une communauté. Aux riches comme aux pauvres, les fleurs sont vendues ou offertes. La visite est gratuite, elle l’est encore aujourd’hui. Son jardin est ouvert à qui sait regarder, apprécier, admirer. Des papillons orange et noirs virevoltent au-dessus des arbres aux papillons. Le kilo de tomates ici est toujours  à 1,00 dollar.

Bananier et arbre aux papillons

Pour Camille et Fleurette, Son jardin aura été à la fois espace du passé et espace du futur. Leur dévouement et leur passion pour le jardinage leur ont donné la force de transcender leur vie. De transformer la terre d’exil en pays de cocagne.

Dans un livre intitulé Trans-Atlantique, Gombrowicz, exilé lui-même, pose la question du choix qu’engendre l’exil. L’exil vous laisse dans cet étrange espace ou seul avec votre héritage culturel vous devez choisir de vivre autrement.

Voici ce qu’il en dit lui-même :

Que choisir ? La fidélité au passé… ou la liberté de se créer à volonté ? L’enfermer dans sa forme atavique… ou ouvrir la cage, le faire s’envoler et qu’il fasse ce qu’il voudra ! Qu’il se crée lui-même !

Nous achetons quelques légumes, remercions les proches, Fleurette fatiguée s’est déjà retirée. Il est temps de quitter Son Jardin. Je ne peux oublier ce que je viens de recevoir. Un siècle de créativité.

À la mort de sa mère, Fleurette découvrit un journal dans lequel celle-ci écrivait en

français et anglais selon les jours, en voici une seule phrase qui sera mon mot de fin :

To know how to live is the greatest art.

North Sea Mecox Road
GOINGmobo, the magazine of the Mobile Bohemian

Sources :

Son Jardin, memories of Fleurette Guilloz, recorded by Deborah Guilloz © 2012 by The Guilloz Family. ISBN : 978-0-692-01777-7

Extrait d’entretien sur Trans-Atlantique : Testament. Entretiens de Gombrowicz avec Dominique de Roux

Chris Simon _ Licence Creative Commons BY-NC

1ère mise en ligne et dernière modification le 17 août 2012.