J’ai rencontré Jérôme Dumont via Twitter, nous nous suivons depuis quelques mois. J’ai appris à mieux le connaître à travers son blog, nos brefs échanges, la Radio des Auteurs et cet entretien. Jérôme est pragmatique, direct, déterminé dans ses choix. Il écrit sérieusement sans oublier le plaisir et le jeu. Grand voyageur et auteur de la série romanesque, Rossetti & MacLane, Jérôme Dumont,se présente ainsi :
Avocat de formation, j’ai eu l’occasion de pratiquer pendant près de quinze ans le droit dans divers pays : la Belgique, ma terre d’adoption pendant une dizaine d’années, le midi de la France ensuite, qui m’a vu grandir et, enfin, le Québec, où je réside depuis un peu plus de six ans.
Voulant vérifier l’adage selon lequel « le droit mène à tout, à condition d’en sortir », mes efforts d’évasion furent récompensés en 2008 par une reconversion dans le multimédia, principalement en production de jeux vidéos et d’applications mobiles. J’ai eu le plaisir de participer à la création d’une dizaine de titres depuis et de baigner dans un milieu créatif et déjanté, troquant le costume pour le jeans !
J’ai baigné, depuis mon enfance, dans un mélange de cultures, d’influences et d’expériences qui m’ont permis de satisfaire un trait fondamental de mon caractère : la curiosité ! L’humour et le refus de se prendre au sérieux font également partie intégrante de ma personnalité : le plaisir de faire des bons mots, spirituels, ou pas, je l’ai hérité de ma grand-mère.
C’est toute cette expérience de vie, aussi bien professionnelle que personnelle, qui m’a finalement amené à me lancer dans l’écriture de romans… Sauf que… L’envie était là, pas le déclic.
Jusqu’à ce fameux matin ou les personnages que j’avais en tête depuis un petit moment se mirent à prendre vie: la série des aventures de Rossetti & MacLane était née !
Placée sous le signe des nouvelles technologies, de l’humour et du suspense, on assiste à la naissance d’une complicité entre deux êtres qui auraient très bien pu ne jamais se rencontrer et vont pourtant former un duo très efficace !
Il est toujours difficile de mettre un prix sur son travail, qui a demandé peine et sueur. Cela étant dit, il faut considérer deux éléments principaux :
Le premier : les prix généralement pratiqués par les autres auteurs auto-édités. J’ai pu constater qu’il est très rare pour un auto-édité de proposer son livre à plus de 5 euros. Il faut rester réaliste et se mettre dans la peau du lecteur/découvreur d’auteur. Est-ce que je paierai plus que ce prix pour un parfait inconnu ? Non.
Le second : alors que dans un circuit traditionnel d’édition l’auteur ne peut prétendre à plus de 4 à 12% du prix de vente, nous savons que sur les plateformes d’auto-édition, il nous revient entre 50 et 70%. Il faut également en tenir compte dans la fixation du prix.
2.
Qui a formaté ton ebook ?
Depuis l’écriture jusqu’à la mise en marché, j’ai tout effectué seul. Alors que mon premier ouvrage, paru en 2011 fut très difficile à formater (surtout pour Kindle), fort heureusement, il existe aujourd’hui des outils qui facilitent
énormément la vie.
J’utilise Scrivener pour écrire et, outre ses qualités d’outil d’écriture, il présente le gros avantage de compiler très facilement au format .epub ou .mobi.
Il y a quelques paramétrages de base qui peuvent être pénibles (numérotation et/ou titre des chapitres, préservation de l’alignement du texte), mais une fois ces
écueils passés, on compile extrêmement rapidement et efficacement.
J’utilise ensuite Calibre pour envoyer par email mon manuscrit sur mon kindle et vérifier ainsi le formatage.
Enfin, l’usage d’Antidote est indispensable, même si l’outil n’est pas totalement infaillible pour analyser les structures de phrases.
3.
Sur quelles plateformes ton livre est distribué ? S’il y a des plateformes sur lesquelles ton/tes livres ne sont pas distribué(s), donnes-en les raisons.
J’ai commencé par distribuer mes livres sur itunes (iBookstore), depuis 2011 pour mon premier livre (plutôt un témoignage qu’une fiction) et j’avais été très satisfait, d’autant que je n’avais strictement rien fait pour le promouvoir. J’ai donc naturellement pensé que pour mes romans, iTunes pourrait être ma plateforme de prédilection. Néanmoins, si les ventes de mon premier livre (qui parle de régime) ont bien marché, pour ce qui est d’une fiction, j’ai constaté que c’était beaucoup plus difficile. De façon très prévisible, c’est la plateforme d’Amazon qui donne les meilleurs résultats (mon livre de régime y figure d’ailleurs depuis 2011 et contrairement à Apple, il ne se vendait pas du tout).
Mes livres sont également distribués sur la plateforme de Kobo. Outre les difficultés techniques (Kobo Writing life est très pointilleux sur le formatage de l’ebook – en ce qui me concerne, ça a été des soucis de UUID dans l’encodage, ainsi qu’un format de date inapproprié dans les méta-données qui m’ont causé des soucis), les ventes restent anecdotiques et j’ai eu, aux débuts de la publication, toutes les difficultés à trouver mes ouvrages sur le site de Kobo…
Enfin, les livres sont également offerts sur la plateforme de Google, où les ventes sont encore plus anecdotiques que sur Kobo et la procédure de mise en ligne assez ardue.
La facilité et l’efficacité de la plateforme d’Amazon est, à ce jour, inégalée et je ne m’étonne pas que la grande majorité des auteurs auto-publiés se tournent vers cette dernière. J’ai par ailleurs récemment formaté mes livres pour les rendre disponibles en version papier, grâce à la plateforme Create Space. J’attends impatiemment les épreuves papier pour me faire une idée concrète de la qualité mais, là encore, passée une apparente complexité, Amazon a bien fait son travail.
J’envisage également de rendre mes livres disponibles au format audio, et je voulais utiliser la plateforme d’Amazon (www.acx.com) pour ce faire. Malheureusement, en l’état, il est indispensable de disposer d’une adresse aux Etats-Unis pour pouvoir procéder. Je vais me plonger plus en détail dans la question, car l’idée (qui m’a été suggérée d’ailleurs par un beta-lecteur que je remercie au passage) me semble intéressante. Sauf que, pour le moment, la mise à disposition sur amazon semble se limiter à amazon.com, ce qui en atténue encore largement l’intérêt.
4.
Démarches-tu les blogs et sites de critiques. Combien de critiques as-tu obtenu sur ton/tes livre(s)? Es-tu satisfait(e) de tes relations avec ces sites et blogs ?
J’ai eu la chance d’être remarqué par un blog en démarrage RL21, qui a du reste critiqué mes deux premiers livres, sans que je ne les aie démarchés.
Je les ai contactés pour les remercier et nous avons gardé de très bons contacts ; ils font partie de ma liste prioritaire pour l’envoi de mes ouvrages lors de leur parution, de même que quelques lecteurs qui m’ont fait la gentillesse de me contacter directement et dont un, en particulier est devenu un beta-lecteur extrêmement précieux, avec qui j’ai eu le plaisir de longuement discuter de mes bouquins et de ma démarche.
J’ai également proposé mon livre en lecture commune sur un forum dédié au livre numérique, qui a été retenu. Les critiques sont globalement très positives et ce qui l’est moins m’a permis de m’améliorer.
« L’écriture est fluide, la lecture l’est autant, c’est ce que j’appelle un roman de gare, un vrai. Et ce n’est pas péjoratif du tout, c’est le livre qu’on peut avoir dans un coin et lire d’un coup comme par petits bouts, même s’il n’est pas haletant, il est bien prenant, bref c’est un moment agréable. »
« Au final, cet ebook possède un énorme atout, son histoire, mais malheureusement, le texte manque de rythme et possède des longueurs. Ceci dit, d’une part, j’aime bien le personnage principal Maître Gabriel Rossetti et d’autre part, j’aime l’originalité du roman, je vais donc jeter un œil aux suites des enquêtes de Rossetti et MacLane. »
« Mes attentes ont été en partie comblées. Jeux dangereux est un policier plutôt classique dans son approche, mais avec un style sympathique et maîtrisé et une très bonne idée de base. J’ai beaucoup aimé être projetée dans le milieu des jeux sociaux, et en apprendre un peu plus sur leur mode de fonctionnement. J’ai par contre parfois été perdue par du vocabulaire un peu trop technique et des descriptions trop nombreuses. L’histoire peine à démarrer, mais les personnages sont assez attachants pour que cela ne soit pas dérangeant. Le personnage d’Amandine, particulièrement, m’a beaucoup plu. »
Les aspects plus critiques de ces commentaires m’ont permis, je le pense, de m’améliorer, de fluidifier mon style et d’être plus attentif à la construction de mes intrigues.
J’ai beaucoup apprécié la diversité des commentaires positifs, qu’il s’agisse de tel ou tel personnage, des particularités retenues par chaque commentateur, même si, lors de la lecture de chaque critique, on a un peu l’impression de passer un grand oral !
Mais ça fait partie du jeu, et je pense qu’il faut se soumettre de bonne grâce à la critique dès lors qu’on met à disposition du public ses ouvrages.
En dehors de ça, j’ai sollicité pas mal de sites, blogs et autres et je dois avouer que, si la plupart répondent très poliment, la majorité a l’air très surchargée !
Cela dit, les prises de contact avec certains sites permettent parfois de faire connaissance avec des gens passionnés et ouverts aux nouveaux auteurs.
5.
Quelles sont les actions qui ont le plus d’impacts sur tes ventes ? Peux-tu quantifier ces actions ?
Incontestablement, la gratuité.
Pour « amorcer la pompe », j’ai misé sur la gratuité pendant une période d’une dizaine de jours (le livre ayant été rendu gratuit sur iTunes et Kobo, Amazon s’est ajusté automatiquement, comme c’est leur usage).
Le résultat a été au-delà de mes espérances : près de 330 téléchargements gratuits en quelques jours, qui m’ont permis de me hisser numéro 1 des téléchargements gratuits sur Amazon.fr pendant presque trois jours !
Lorsque le premier ouvrage est redevenu payant, j’en ai réduit le prix à 0,99 euro et j’ai pu constater que non seulement les ventes du premier volume se maintenaient, mais surtout que les ventes du deuxième et du troisième volume ont largement décollées également (alors même que les prix sont plus élevés pour ces ouvrages : 2,99 et 3,99).
Je sais que certains auteurs sont réticents à la gratuité. En ce qui me concerne, j’ai adopté une démarche pragmatique : n’étant pas connu, il m’a semblé que c’était un bon moyen d’être découvert. Ce qui m’a valu de bonnes et de moins bonnes critiques, mais une fois encore, c’est le jeu.
Sans doute que mon expérience en développement d’applications mobiles, dont la grande majorité sont aujourd’hui disponibles en free to play m’a influencé et « décomplexé » vis-à-vis de la gratuité, mais au final, lorsqu’on écrit et qu’on met son livre à disposition du monde entier, on souhaite être lu !
La gratuité permet d’obtenir une visibilité qui me semble somme toute très intéressante ; à l’occasion de la sortie du quatrième épisode des aventures de Rossetti & MacLane, j’en ai profité pour célébrer l’événement par une nouvelle période de gratuité du premier tome.
Pourquoi en numérique ? est une série d’entretiens avec des auteurs autoédités en numérique, mais aussi d’autres acteurs qui font les corrections, le formatage, etc. et travaillent avec eux.
Si vous désirez un entretien veuillez lire les démarches à suivre. Si vous êtes auteur ici , si vous n’êtes pas auteurlà
GOINGmobo, the Magazine of the Mobile Bohemian
Mes autres publications sur Amazon, Kobo et iTunes
Je connais Thibault Delavaud depuis peu de temps. Je l’ai découvert à travers son blog et nous nous suivons sur Twitter. À travers nos échanges sur les réseaux et par courriels, j’ai apprécié son volontarisme et sa vigueur. C’est un auteur consciencieux et dévoué à son écriture et aux univers qu’il invente. Le thème de sa novella, Eden, est un vrai thème dans la tradition des grands auteurs de science-fiction ; et, qui lui a été inspiré lors d’un voyage dans les grands espaces américains. N’avons-nous jamais eu envie de vivre à l’époque où la terre était un immense paysage sans homme ? N’avons-nous jamais rêvé d’être la première créature humaine à fouler ce paysage ? Mais place à l’auteur d’Eden, Thibault Delavaud qui se présente ainsi :
Je m’appelle Thibault Delavaud, né en 1986 à Paris. J’écris depuis mon adolescence et c’est lors de mes études supérieures que je commence la rédaction de nouvelles de science-fiction. Lorsque je découvre l’auto-édition numérique au début de l’année 2012, je décide de me lancer. Je retravaille mes textes et je publie six nouvelles sur Amazon à partir du mois d’avril 2012. J’ai notamment écrit Eden (une Novella, une centaine de pages), qui a enregistré plus de 500 ventes, depuis sa publication en septembre 2012. Je suis passionné par la littérature et j’apprécie quasiment tous les genres (avec un faible pour la science-fiction, évidemment). Je lis beaucoup de grands classiques de la littérature française et anglo-saxonne dont j’essaye de m’inspirer. Je raconte mon parcours d’auto-édité sur mon blog, j’y parle aussi de mes dernières lectures et y partage également mes réflexions et mes analyses sur la littérature.
Thibault Delavaud répond aux 5 questions
1.
Pourquoi l’auto-édition et non pas l’édition ?
L’auto-édition s’est imposée comme une évidence. Comme je le précisais dans ma bio, lorsque j’ai découvert que l’auto-édition se développait en France, j’ai tout de suite saisi l’opportunité. Je ne songeais pas à envoyer mes nouvelles à un éditeur : la nouvelle est un format que les éditeurs apprécient peu car difficile à publier et le genre (la science-fiction) est assez spécifique. Je ne me sentais pas prêt, passer par une maison d’édition traditionnelle me semblait difficile, long, très incertain… A l’inverse, l’auto-édition me donnait la possibilité d’apprendre, de faire les choses par moi-même et surtout de pouvoir échanger avec mes lecteurs, afin qu’ils me donnent leur avis, pour que je puisse progresser dans mon écriture. L’auto-édition, c’est la garantie de la liberté totale.
Fais-tu des promotions ponctuelles (changement de prix, gratuité…) ? Sur quelles plateformes ?
J’ai fait plusieurs promotions, des gratuites et des baisses de prix. Je trouve que les promotions gratuites ne sont pas aussi efficaces qu’elles peuvent le paraître. Les lecteurs vont télécharger le livre (et pourquoi sans priver, c’est gratuit) mais il n’est pas sûr qu’ils le liront. Il sera un livre parmi l’immense pile des livres gratuits téléchargés par le lecteur. Il y a tellement de livres en promotion gratuite sur Amazon que finalement, cela ne permet pas tellement au livre de se démarquer. En revanche, afficher clairement que l’on fait une baisse de prix sur un livre me paraît plus judicieux : le lecteur a davantage le sentiment de profiter d’une offre et le livre n’est pas galvaudé. Amazon limite le nombre de jours en promotion gratuite mais on peut à loisir modifier le prix de vente, donc il y a une meilleure flexibilité. Par contre, il est vrai que c’est à l’auteur de communiquer sur la réduction puisqu’Amazon ne fera rien.
3.
Combien de temps passes-tu par jour à la promotion de ton dernier livre ? Cela empiète-t-il sur ton temps d’écriture ? Utilises-tu les réseaux sociaux ? Lesquels et comment ?
Depuis que j’ai publié mes nouvelles (à partir d’avril 2012), j’ai passé beaucoup de temps à en faire la promotion, au détriment de l’écriture. Je passe beaucoup de temps également à écrire des articles sur mon blog mais l’essentiel de mes efforts a été porté sur la promotion de mes ouvrages. J’utilise quasi-exclusivement les réseaux sociaux : Facebook et Twitter (annonce de promotions relatives à mes nouvelles, liens vers mon book trailer, les nouveaux commentaires clients…). Surtout, plus que de faire de la « pub » ou de la promotion, je prends soin de parler de mes « actualités » et de rester au contact de mes lecteurs et de ceux qui s’intéressent à mes écrits et à mon blog. De cette manière, je dialogue directement avec des auteurs, des lecteurs, des connaissances rencontrées sur Internet… Cela a été très enrichissant car j’ai ainsi pu rencontrer et échanger avec beaucoup de personnes et des passionnés par la lecture et l’écriture.
As-tu fait une présentation de ton livre dans un « trailer » et le diffuses-tu sur le net ? Sur quels sites ?
J’ai réalisé un book trailer pour Eden, que l’on peut voir sur Youtube mais aussi sur mon blog et sur Facebook. Le book trailer est un outil efficace mais qui n’est pas indispensable. Cela a un gros inconvénient : il est difficile d’attirer un vaste public. Autant les gens peuvent voir directement les posts sur Facebook et Twitter (même s’ils les lisent en diagonale), autant il faut réussir à convaincre les internautes de cliquer sur la vidéo et mobiliser leur attention.
5.
Quelles sont les actions qui ont le plus d’impacts sur tes ventes ? Peux-tu quantifier ces actions ?
C’est la question que je me pose le plus souvent et qui est la plus difficile à résoudre. Etant donné que le nombre de ventes est limité car le marché des ebooks est très petit, il est difficile de véritablement déterminer si les actions « marketing » ont un impact immédiat réel ou si finalement elles donnent de la visibilité qui se révèlera payante sur le plus long terme. Je constate malgré tout que mes « annonces » sur Facebook en sponsorisant mes posts entraînent quelques ventes, une petite dizaine à peine généralement, sur des milliers de personnes touchées par mon post. Cela marche mais, compte tenu du coût de la campagne, est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Je m’interroge… Je constate aussi une hausse de mes ventes (toujours très limitée) après la publication de nouveaux articles sur mon blog, quel que soit le sujet de ces articles. Preuve qu’il faut avant tout produire de la qualité. J’ai récemment donné une interview vidéo au site monBestSeller.com et elle a eu un impact modéré en termes de ventes mais énorme en termes de visibilité sur Internet.
Mais ce qui a eu le plus d’impact sur mes ventes n’a rien à voir avec mes actions « marketing ». Il s’agit des commentaires clients Amazon. Eden a été très bien noté, ce qui m’a beaucoup aidé. Mon grand regret est qu’Amazon ne permet pas de faire de la publicité au sens traditionnel. Pour être visible, il faut que le livre fasse partie des meilleures ventes mais cela implique que des exemplaires s’en soient déjà vendus ! La combinaison hausse des ventes et critiques positives est évidemment la meilleure solution pour enregistrer des ventes significatives sur le long terme. Reste à créer cette combinaison…
Pourquoi en numérique ? est une série d’entretiens avec des auteurs autoédités en numérique, mais aussi d’autres acteurs qui font les corrections, le formatage, etc. et acceptent de travailler avec eux.
Si vous désirez un entretien veuillez lire les démarches à suivre. Si vous êtes auteur ici , si vous n’êtes pas auteurlà
Claire Roig est un des rares auteurs auto-publiés avec qui j’ai déjeuné. Les réseaux sociaux provoquent aussi ce genre de rencontres. Claire m’avait contacté, car elle avait envie d’auto-publier un texte. Nous n’avons hélas pas pris de photo de cette rencontre, mais autour d’une omelette-salade et d’une tarte aux pommes, nous avons parlé d’écriture, de littérature, d’animation d’ateliers d’écriture, d’auto-publication et d’Amazon Kindle.
Claire est une femme sensible, extrêmement calme en apparence, ce qui la rend un peu mystérieuse… Nous nous sommes trouvées une habitude commune, nous buvons du café uniquement dans les cafés ou chez les autres, jamais chez nous. Politesse ou peur de déplaire ? Goût des autres ? Plaisir de tout partager ? Je vous laisse choisir..
Je suis plus que ravie de publier un entretien de Caire Roig et de vous présenter son livre qui depuis a vu le jour sur Kindle : Les mains coupées.
Claire se présente avec les mots de Claire :
Je suis animatrice d’ateliers d’écriture depuis octobre 2011 dans les Hauts-de-Seine (région parisienne). Mon travail se base, principalement, sur la mémoire et sur la fiction. J’ai cette passion de l’écriture depuis mes dix ans. Et grâce à mon métier, je peux transmettre cette passion.
J’ai commencé par écrire de la poésie à l’adolescence. C’était une façon de m’exprimer et de dénoncer ce qui me semblait injuste dans mon quotidien.
Puis il y a eu un tournant, vingt ans après. Je participais aux ateliers d’écriture d’un écrivain, Michel Manière. Et j’ai eu envie d’aller plus loin, d’apprendre et de progresser dans ma façon d’écrire. Bref, trouver ma voix (et ma voie), sachant que rien n’est acquis. L’écriture est à (re)conquérir à chaque fois. Mes yeux et mes oreilles se sont ouverts. J’ai compris, tardivement, qu’il ne faut pas attendre l’inspiration pour écrire. L’inspiration, c’est du bluff, une excuse pour ne pas écrire. Si je veux écrire et publier mon travail, je dois oser mettre les mots sur le papier et retravailler le texte. Ça prendra le temps que ça prendra. A chacun son rythme de travail.
J’ai écrit beaucoup de nouvelles non abouties, avec beaucoup de blancs et de trous. Quand j’écris, la musique est présente dans ma tête. Et quand elle disparaît, je ne me décourage pas, j’écris, avec des périodes plus ou moins régulières. La musique dans ma tête est indispensable car elle rythme mes mots, mes phrases. J’oralise quand j’écris. J’aime entendre les mots. J’oralise à voix haute ou en silence. C’est ma manière d’aborder, d’apprivoiser l’écriture.
Claire Roig répond aux 5 questions
1.
Quelle est ton expérience dans l’édition avant le numérique ?
Mon expérience dans le monde de l’édition traditionnelle me laisse un goût amer. Je vais passer certains détails. J’ai signé un contrat avec une maison d’éditions en mars 2012. Le contact avec le personnel était quasi inexistant. Quand j’envoyais un mail ou lorsque je téléphonais, je n’avais pas de réponses. Par contre, quand eux prenaient la peine de me téléphoner ou de m’envoyer un mail, j’étais responsable. Responsable de quoi ? Je n’ai jamais compris. Je crois, pour l’avoir déjà vécu dans d’autres circonstances, que c’était une façon de rejeter leurs failles et incompétences sur mon dos. Bref, me culpabiliser d’une faute imaginaire. J’ai vécu des mois dans un état éprouvant. Finalement, le livre papier est sorti le 31 janvier 2013. Or la maison d’éditions a demandé un redressement judiciaire quinze jours après. De cette expérience, j’en sors salie et exploitée. J’en sors aussi plus autonome quant à mes choix.
Le numérique s’est avéré être la solution pour faire vivre mon livre. Avant ça, des personnes m’ont fait confiance. Pour eux et pour moi, je devais, je dois continuer. D’autre part, si quelqu’un écrit depuis longtemps, comme moi, et prends des heures considérables pour écrire, pourquoi ses textes resteraient-ils au fond d’un tiroir ? Ou sur la toile, par le biais d’un blog, par exemple ? Ecrire est un travail et l’auteur mérite son salaire.
3.
Qui a formaté ton e-book ? Quelles sont les difficultés que tu as rencontrées ? Quels sont les conseils que tu peux donner ?
J’ai formaté le livre moi-même grâce à un livre publié par Amazon (Préparation de votre livre pour Kindle) pour les apprentis comme moi. Les difficultés rencontrées sont d’ordres techniques : enlever les retours chariots pour les remplacer par des espacements au niveau des paragraphes ; et la table des matières qui ne fonctionnait pas. J’ai donc supprimé celle-ci. Le seul conseil que je peux donner à quelqu’un qui veut formater son livre, c’est de ne faire aucun formatage dès le début de l’écriture du texte dans le fichier. Bref, attendre la fin du livre pour commencer le formatage du fichier.
4.
Fais-tu des promotions ponctuelles (changement de prix, gratuité) ? Sur quelles plateformes ?
Pour mon livre, Les mains coupées, j’ai fait deux opérations de gratuité. Ce fut une erreur : erreur d’une débutante dans l’autoédition. Car la gratuité laisse à penser que l’on peut faire tout et n’importe quoi sur Internet. C’est-à-dire que le lecteur potentiel peut acquérir des livres gratuitement, et que c’est son droit. Or non, ce n’est pas le cas. Tout travail mérite un salaire. D’autre part, le lecteur du numérique ne prend plus le risque de la découverte d’un livre, d’un auteur, d’un style, d’une voix. Le lecteur prend ce risque dans une librairie traditionnelle, alors pourquoi pas pour une librairie numérique ? J’avoue que quelque chose m’échappe. Et en même temps, la gratuité permet de découvrir un auteur qu’on n’aurait pas découvert autrement. C’est paradoxal. La gratuité peut être bien pour le commencement mais, surtout, elle ne doit pas être généralisée. C’est un mode de fonctionnement à double tranchant.
5.
Si tu as déjà publié en maison d’éditions papier : peux-tu décrire les avantages et désavantages de l’auto-publication numérique comparée à l’édition papier ?
Pour ma part, je vois plus de similitudes que de divergences. Dans les deux situations, il faut trouver son lectorat, son public, ses lecteurs, ceux qui n’hésiteront pas à investir dans votre prochain livre. Dun côté, dans l’auto-publication numérique, on doit compter sur soi-même, tout repose sur mes épaules. Il y a, évidemment, l’entraide entre auteurs qui permet de ne pas se sentir isolée. Un livre numérique ne prend pas de place dans un appartement (même si j’aime le livre papier). Le seul « hic », me semble-t-il, est la vente. Comment faire connaître son livre à un public et comment faire pour que ce public vous fasse confiance ? D’un autre côté, s’auto-publier permet de ne pas tomber dans le piège de certaines maisons d’éditions qui se réclament professionnelles, mais qui au final, dépouillent l’auteur de son œuvre, de son argent, et surtout, de son énergie et de son élan pour créer.
Pourquoi en numérique ? est une série d’entretiens avec des auteurs autoédités en numérique, mais aussi d’autres acteurs qui font les corrections, le formatage, etc. et acceptent de travailler avec eux.
Si vous désirez un entretien veuillez lire les démarches à suivre. Si vous êtes auteur ici , si vous n’êtes pas auteurlà
C’est dingue, aberrant et une violation de la loi de la part de l’état Français. Une loi votée le 21 mars 2013 et intitulée ReLIRE (Registre des livres indisponibles en réédition électronique), très bien expliquée dans le billet de S.I.Lex. Ce Registre est une liste de 60 000 livres indisponibles (avec des erreurs) et oblige les auteurs de ces indisponibles à se manifester dans les six mois c’est-à-dire avant le 21 septembre 2013, faute de quoi leurs livres indisponibles seront exploités d’office par un tiers. Le registre est géré par la BNF.
Si vous connaissez des auteurs, des ayants droits, même d’un seul livre, faites circuler l’information en les renvoyant sur les sites de références en fin de ce billet.
Il est impératif que les auteurs soient informés, se mobilisent et trouvent des solutions individuelles et collectives. Il y en a. Lisez l’excellent billet de François Bon et rejoignez le site de lesindisponibles.fr, une coopérative qui se propose de numériser les indisponibles sur la demande des auteurs pour que ceux-ci gardent la gestion de leurs oeuvres et reçoivent donc la rémunération qui découlerait d’une exploitation numérique. En effet, d’après le Registre l’auteur a jusqu’au 21 septembre 2013 pour prouver qu’il est l’auteur du(des) titre(s) qu’il réclame et deux ans pour l’exploiter, spécifie ce même Registre, faute de quoi les oeuvres réclamées retomberaient automatiquement dans ReLire.
La vraie solution contre une telle spoliation est de prendre en charge l’exploitation de vos oeuvres indisponibles. Des auteurs se sont déjà lancés tels que Florian Rochat, Serge Brussolo ou Gilbert Gallerne qui déclare dans un entretien sur Ecran Total :
Il va falloir faire un tri dans tout cela, et je pense que cela passera par une prise de conscience des auteurs reconnus qui disposent de titres oubliés. Je pense notamment à tous ces auteurs du Fleuve Noir, à tous ces gens qui fournissaient les collections policières ou de science-fiction dans les années 1970 à 1990 et dont la plupart des ouvrages sont aujourd’hui introuvables. On commence à voir cela aux États-Unis, et dans une moindre mesure en France, où l’on a encore quelques années de retard, mais cela va venir. Que des gens comme Brussolo commencent à y venir est un très bon signe.
Gilbert Gallerne réedite ses indisponibles sur Kindle
Faites comme ces auteurs. Défendez vos droits en mettant les mains dans le cambouis et ne laissez pas une loi vous voler des années de travail et de dévouement. Vous pouvez les rejoindre en exploitant vous-mêmes vos oeuvres sur les plateformes numériques comme Amazon, Kobo et iBookStore, ou contacter la coopérative lesindisponibles.fr, rejoindre Le droit du serf, collectif de réflexion et d’action qui propose de lutter contre cette loi et trouver de l’aide pour l’auto-publication auprès de ce blog.
Si vous avez des questions n’hésitez pas à me contacter. Si vous connaissez d’autres organismes en mesure d’aider les auteurs d’oeuvres indisponibles, intervenez dans les commentaires.
J’ai rencontré Charlie Bregman via Facebook. À travers nos échanges j’ai ressenti chez lui une certaine joie et légèreté. Charlie Bregman signe et publie avec Vivement l’amour !son premier ebook auto-publié. Le roman raconte, avec humour, l’histoire d’un jeune adolescent qui tombe amoureux dingue de l’adolescente qu’il ne lui faudrait pas.
Charlie Bregman se présente ainsi :
Je suis né en 1974 et je vis en Haute-Savoie. Je pourrais dire que j’ai été élevé parmi les vaches et nourri à la raclette, mais ça ferait un peu cliché. La vérité est légèrement différente et n’a absolument aucun intérêt. J’ai toujours aimé lire et j’écris depuis l’âge de 13 ans. En 2006, j’ouvre un blog et me lance dans une aventure passionnante avec un dessinateur : un roman y prend forme, sous forme de feuilleton illustré. Il constituera l’ébauche de mon premier livre : Vivement l’amour.
D’autres textes sont en cours d’écriture mais pas encore assez aboutis. J’ai le défaut d’être à la fois très impatient et d’aimer prendre mon temps pour faire les choses correctement…
Je vous laisse découvrir cet auteur à la personnalité joyeuse : cocktail d’humour et de désir, de modestie et de sens de la dérision.
En tant que parfait novice, j’ai commis l’erreur de publier mon roman d’abord en papier, puis ensuite en numérique. Comme le projet m’avait habité durant de nombreuses années, j’étais très impatient de le voir pleinement concrétisé sous forme de livre papier. J’ai donc décidé de ne tenter ma chance auprès d’une seule grande maison d’édition, et lorsqu’ils m’ont fait part de leur refus sous forme de lettre type, je me suis dit que rester libre et indépendant sur toute la ligne serait une aventure tout aussi grisante, ce que je peux confirmer aujourd’hui.
Par contre, faire connaître son livre reste un travail pour lequel je n’étais absolument pas préparé (et absolument pas conscient à quel point il déborde sur le reste des activités), et c’est tout naturellement que je me suis orienté vers la publication en numérique, afin de pouvoir toucher plus de lecteurs. Lorsque l’on constate que certains livres ne restent qu’un ou deux mois à peine en librairie avant de retourner direction le pilon, il est clair qu’un nouvel auteur n’a qu’une chance très infime de se faire une place au sein de cette société d’hyper-consommation. En numérique, un ouvrage publié n’est pas supprimé au bout de plusieurs semaines en cas de ventes insuffisantes.
Et puis, je pense que l’avenir de la lecture se trouve d’autant plus dans ce support, qu’avec la crise, cela permet d’acquérir des ouvrages à des coûts très compétitifs.
2.
Comment as-tu défini le prix de ton ebook ? Les raisons ?
Lorsque l’on écrit un roman, on ne le fait pas en gardant à l’esprit des idées de rentabilité ou de retour financier. Certains ouvrages le permettent peut-être, mais pas le roman. On écrit parce que l’on aime écrire, et si le succès est toujours quelque chose que l’on espère, on sait très bien qu’il ne constitue qu’une rencontre chanceuse d’un auteur avec un lecteur, à un instant T. Donc, pour moi, l’objectif était avant tout de pouvoir diffuser le livre en me mettant à la place du lecteur. Personnellement, quand je vois que certains éditeurs commercialisent leur version numérique au même tarif que la version papier, c’est du foutage de gueule. La vraie révolution du numérique, c’est de pouvoir réduire les coûts tout en augmentant l’impact écologique : zéro intermédiaire, zéro transport, « zéro » pollution (hormis celle produite pour la fabrication des liseuses, tablettes et ordinateurs, mais qui n’est pas du ressort de l’auteur). C’est une démarche qui peut paraître très indépendantiste, mais lorsque l’on voit, chez les éditeurs papier, qu’un auteur ne touche que 8 à 10% de royalties sur le livre qu’il a écrit, et que tout le reste sert à nourrir les autres acteurs de la chaine du livre, il y a quand même quelque chose qui ne tourne pas rond.
J’ai décidé de publier mon livre (420 pages en version papier) à 4,99€. Prix psychologique inférieur à 5€, sur lequel il doit me rester environ 3,20€ avant prélèvement des impôts sur le revenu. Pour un ebook téléchargé, pour un même résultat, il me faudrait vendre plus de deux livres papier. Pour le lecteur, au tarif du livre papier à 19€, cela représente le pouvoir d’acheter quatre livres au lieu d’un seul.
Je suis prêt à parier que les passionnés de lecture les plus réticents envers le numérique changeront très rapidement d’avis une fois qu’ils auront essayé !
3.
As-tu fait la couverture de ton ebook ? Comment ?
Pouvoir concevoir moi-même ma couverture a été un des atouts qui m’a encouragé à passer à l’auto-édition. Après des études d’architecture, sans avoir eu ni le talent ni la formation pour exercer en tant que graphiste, j’ai pourtant toujours gardé un plaisir immense à jouer avec le dessin pour exprimer des idées. Je voulais une couverture pleine de symbolique, où l’on puisse comprendre d’emblée les thèmes principaux du roman, qui sont l’amour, l’adolescence et la sexualité, avec le réveil hormonal comme véritable cause cachée de ce que l’on peut qualifier d’impatiences amoureuses.
Pour résumer le concept, les 13 fleurs symbolisent l’entrée dans l’adolescence, en faisant référence au terme de « teenager » des anglo-saxons, que l’on emploie pour les 13-19 ans et la petite « bestiole » rouge qui se fait la malle vers l’intérieur du livre vous invite à la suivre !
4.
Fais-tu de la vente directe ?
Oui, je commercialise moi-même mon ouvrage sur le site officiel Syblio, avec paiement sécurisé via Paypal pour la version papier. Pour la version numérique, j’ai préféré pouvoir bénéficier des journées de promotion gratuite du programme Kindle Direct Publishing d’Amazon, pour lesquelles une clause d’exclusivité est exigée.
5.
Combien de temps passes-tu par jour à la promotion de ton livre ?
Promouvoir un livre sérieusement demande beaucoup de temps (d’où la réelle légitimité des « bons » éditeurs, il faut le reconnaître). Jusqu’à maintenant, je n’avais pas suffisamment de temps pour le faire correctement. Depuis le début d’année, j’ai pris conscience de cette nécessité (le nombre de téléchargements du livre en était arrivé au point mort) et j’essaie de faire connaître mon livre un peu plus activement, même si cela se fait au détriment de mes heures de sommeil.
Cela porte ses fruits. 320 téléchargement ont été effectués lors de la dernière promotion gratuite, avec une reprise des ventes à l’issue de ces deux journées. Les raisons de ce « succès » relèvent malgré tout plus d’un coup de chance d’une réelle maîtrise des stratégies de marketing de ma part : cette promotion a été relayée par le site AUTO-ÉDITION qui a bénéficié d’une forte promotion de la part des auteurs indépendants au même moment (je les en remercie !)
Pour le reste, j’utilise les réseaux sociaux Facebook, Twitter et Viadeo, sans toutefois savoir les maîtriser pleinement pour le moment.
Pourquoi en numérique ? est une série d’entretiens avec des auteurs autoédités en numérique, mais aussi d’autres acteurs qui font les corrections, le formatage, etc. et acceptent de travailler eux.
Si vous désirez un entretien veuillez lire les démarches à suivre. Si vous êtes auteur ici , si vous n’êtes pas auteurlà
Je rebondis sur une fabuleuse nouvelle, annoncée par Écran Total. Agnès Martin-Lugand a écrit un roman Les gens heureux lisent et boivent du café. Avec l’aide d’un autre auteur Laurent Bettoni, elle l’a retravaillé et auto-publié sur Amazon fin décembre. En une semaine, son livre se retrouve numéro un des ventes. Mais, qui, s’en est aperçu ? Quelques auteurs auto-publiés qui s’intéressent de près à ce qui se passe sur Amazon et sur les autres plate-formes de vente et les lecteurs.
70 commentaires
Agnès a fait deux/trois entretiens sur des blogs d’auteurs dont le mien dans Pourquoi en numérique ? Et une télé régionale FR3 Normandie. Ce sont donc les lecteurs qui ont tout fait ! Ils existent donc ces lecteurs numériques. Ce ne sont pas des fantômes. Ils lisent, ils sont curieux et se passent le mot sur les livres qu’ils aiment. Le roman existe donc par les lecteurs.
Ainsi de lecteur en lecteur, le roman a oscillé entre la première et la troisième place pendant moins de deux mois sur le top 100 littérature générale d’Amazon et gardé une première place dans le Top 100 littérature sentimentale pendant quatre semaines. Et tout ça sans l’aide d’aucun média. C’est ce qu’il y a de plus intéressant dans ce succès.
J’ai lu les deux premiers chapitres du livre (pas eu encore le temps d’en lire plus) et je comprends pourquoi un éditeur, Michel Lafon, l’a contactée. On adhère de suite au personnage, on a une empathie directe, instantanée avec l’héroïne. Voilà un éditeur qui ne boude pas le numérique, mais l’observe sur les plate-formes de distribution.
Les contes de fées arrivent finalement sur Amazon France. Le rêve américain Made in France enfin dans la réalité et non plus que dans les séries ! 😉 Agnès Martin-Lugand est sans doute la première auteure francophone à avoir dépassé les ventes de 50 Shades of Gray sur plusieurs semaines et à avoir signé, grâce à cette performance, un contrat avec un grand éditeur papier. Et tout ça sans les médias. Hey hello les « Grands » médias et sites qui parlent du numérique vous n’avez pas l’impression de rater quelque chose ?! Êtes-vous vraiment indispensables dans un nouveau système ?
J’entends déjà dire, oui mais c’est de la littérature sentimentale donc commerciale, patati patatata… Je vous rassure toute la littérature, tous les genres, tous les formats romans, nouvelles et poésies existent en ebook via des auteurs indépendants ou des éditeurs « Pure Players ». Une partie de la littérature d’aujourd’hui, et de demain sans doute, est en numérique. Des livres moins chers et une foison de nouveaux auteurs vous sont proposés.
Pour Agnés, ce premier roman et une belle réussite et très encourageante pour les auteurs indés et les lecteurs ! Oui, les lecteurs jouent un rôle important dans cette histoire. Ils sont des personnages principaux. Ça me laisse rêveuse, en tant qu’auteure auto-publiée mais aussi en tant que lectrice en numérique.
Pourquoi en numérique ? est une série d’entretiens avec des auteurs autoédités en numérique, mais aussi d’autres acteurs qui font les corrections, le formatage, etc. et acceptent de travailler eux.
Si vous désirez un entretien veuillez lire les démarches à suivre. Si vous êtes auteur ici , si vous n’êtes pas auteurlà
Mon prochain gros truc est l’adaptation française de The Next Big Thing, un mème viral dans lequel les auteurs exposent leur prochain projet puis invitent d’autres auteurs à faire de même sur leurs blogs respectifs.
C’est à Jean-Basile Boutak, un des auteurs de Historietas (ebook auquel j’ai participé) chez Edicool que je dois d’avoir été « tagué ».
ebook en vente sur Edicool, Amazon.fr et itunes
L’expression « gros truc » en français me fait sourire, mais je comprends pourquoi cela n’a pas été traduit par grand machin ou grosse chose. 😉
Je dois avouer que j’aurais sans doute passé mon tour si je ne venais pas de finir un premier jet de mon roman en cours. Je n’aime pas vraiment parler de mes projets – peur de perdre l’énergie et le désir qui me portent. Mais je me suis dit, pour une fois, sois à la hauteur de tes personnages, fais face à tes peurs.
1. Quel est le titre de votre prochain texte ?
Je ne vais pas le dire, je veux faire la surprise !
2. D’où vous vient l’idée principale ?
De mon premier roman Ma mère est une fictionchez Publie.net, dans lequel j‘ai fait se croiser quatre histoires. J’ai été sollicitée et encouragée sur les réseaux sociaux par des lecteurs (et même un éditeur) à développer l’une d’entre elles en roman, je me suis dit qu’ils avaient peut-être raison et j’ai essayé.
En vente sur Publie.net, Amazon, Bookeen, iBookStore…
3. À quel genre appartient-il ?
Je ne pose jamais la question du genre. À tort peut–être ? Je me concentre sur l’histoire, les personnages. Cependant, je sens ce roman au croisement du roman d’anticipation et de l’uchronie.
4. Si votre texte était adapté au cinéma, quels acteurs verriez-vous dans les rôles principaux ?
Cette question me parle pour deux raisons. 1. L’ histoire au départ était une nouvelle de quatre pages. Ma première idée, en la relisant, était d’en faire un scénario de long-métrage, car je voyais le film. 2. J’écris mes romans en utilisant les techniques du scénario. Il faut dire que c’est ma formation. Cependant, je n’ai pas envie pour l’instant de mettre des visages connus sur mes personnages alors que je le ferais si j’écrivais un scénario.
5. Quel est le synopsis du texte en une phrase ?
Un voyage qui tourne mal, très mal et met en péril la vie du personnage principal. 😉
6. Allez-vous être publié par un éditeur ou en auto-édition ?
Je n’ai pas décidé, mais l’auto-édition numérique me convient très bien. J’ai déjà publiés deux livres.
7. Combien de temps avez-vous mis pour produire votre premier jet ?
Deux mois. Mais c’est maintenant que le travail le plus long commence.
8. À quel autre livre pouvez-vous le comparer ?
Aucun pour l’instant. Mais je n’ai pas lu tous les livres !
9. Qui ou quoi a inspiré l’écriture de votre livre ?
C’est une histoire que j’avais dans la tête depuis une douzaine d’année. Mais, je ne sais pas pourquoi, je n’arrivais pas à m’asseoir et à l’écrire. Et puis un jour au printemps 2011, j’ai enménagé dans un nouvel appartement et j’ai trouvé sous une latte du plancher qui bougeait, un billet d’1 dollar. Qui avait laissé ce billet ? Les propriétaires avaient-ils connaissance de cette cachette ? Ces questions en ont apporté d’autres. À quoi servent les traces ? Le souvenir ? La mémoire permet-elle de nous apprendre quelque chose sur nous-mêmes et sur la nature humaine ? J’ai remis le billet et repositionné la latte et j’ai écrit la première version.
10. Que pourriez-vous dire pour piquer l’intérêt de votre lecteur ?
Une des quatre parties de Ma mère est une fiction est ma matrice et permet une incursion dans le roman .
Pourquoi en numérique ? est une série d’entretiens avec des auteurs autoédités en numérique, mais aussi d’autres acteurs qui font les corrections, le formatage, etc. et acceptent de travailler eux.
Si vous désirez un entretien veuillez lire les démarches à suivre. Si vous êtes auteur ici , si vous n’êtes pas auteurlà
Je suis tombée sur le blog de Sylvie Lavoie, Je lis en numérique et j’adore, au fil de mes balades sur la toile, naviguant d’un lien l’autre, d’un réseau social l’autre. Le nom m’a de suite interpellé. J’en aime la simplicité et l’excès de la fin.
Je suis toujours à la recherche de nouvelles blogueuses/blogueurs qui lisent en numérique, d’une part pour leur proposer mes ebooks, d’autre part pour les inviter dans cette rubrique, créée pour accueillir toutes celles et tous ceux qui participent à la numérisation littéraire des esprits. 😉
J’aurais pu rencontrer Sylvie d’une autre manière, car je me suis rendue-compte, après coup, que nous appartenions au même club de lecture numérique ! Club qui lui a donné envie de créer ce blog. Sylvie dirige aussi une librairie virtuelle d’ebooks illustrés pour enfants.
Mystérieuse et franche, simple et byzantine, timide et passionnée, responsable et fantaisiste, Sylvie Lavoie est un personnage curieux et une personne curieuse. Elle ajoute donc à ses nombreuses activités, Je lis en numérique et j’adore, dans lequel elle partage, depuis mars 2011, ses lectures d’adulte, avec un grand appétit et plein d’enthousiasme. Ses goûts littéraires me semblent assez variés. Déjà partenaire avec Onlit, et StoryLab, elle aime la litttérature enfantine (en tant qu’auteure aussi) et la littérature générale. Sylvie s’intéresse particulièrement à la mise en perspective de la lecture et la pédagogie et de la technologie et la littérature :
Éducatrice en petite enfance, praticienne en santé naturelle et ayant toujours écrit ; du simple journal intime à la création de sites web, de livres pratiques sur les plantes médicinales, de livres pour enfants. Toujours à l’affût des nouvelles technologies qu’elle découvre, elle expérimente toutes les possibilités pour transmettre son expérience au service des créateurs du monde littéraire.
C’est ainsi qu’elle arrive au monde numérique.
Blog de lectures
Sylvie Lavoie répond à cinq questions
1.
Comment es-tu arrivée dans le numérique ?
J’y ai fait mon entrée sur deux paliers soit en tant que lectrice et en tant qu’auteure jeunesse.
Mon arrivée dans le numérique en tant que lectrice :
La première fois que j’ai lu un livre numérique, c’est en expérimentant un e-lecteur sur mon agenda électronique. J’ai tout de suite trouvé des avantages du livre papier malgré des restrictions sur cet appareil. L’écran n’était pas très large mais lorsqu’on lit, nous n’avons pas besoin de voir la page entière. Une fois cette habitude acquise, j’aimais bien faire descendre les pages avec mon pouce. De plus, je pouvais adapter les polices d’écriture pour plus de confort de lecture en rapport avec ma vue.
Puis, je me suis procurée une tablette numérique que j’ai expérimentée pour la lecture et comme je voulais lire à l’extérieur, je suis passée à une liseuse à encre électronique qui s’ajuste à la lumière du jour.
Mon arrivée dans le numérique en tant qu’auteure jeunesse :
Depuis quelques années, j’écris des histoires pour la petite enfance. Je m’associe avec des illustrateurs pour réaliser des manuscrits illustrés. J’ai participé également à des projets comme Tandem jeunesse. Chaque projet finalisé, nous nous dirigeons vers les maisons d’édition en leur soumettant notre manuscrit. Malheureusement, cette démarche ne porte pas les fruits espérés. L’attente et la compétition me découragent.
C’est alors que je songe à proposer nos livres sous forme numérique en créant une librairie virtuelle pour enfants. Ce projet m’oblige à étudier les meilleurs formats pour visionner des illustrations numériques afin de les adapter aux différents supports multimédia. Je découvre une autre branche de la littérature jeunesse contemporaine.
Liseuses
2.
Pourquoi en numérique ?
Avec la liseuse, j’ai trouvé mon support idéal de lecture. J’ai recommencé à lire mes classiques, disponibles gratuitement partout sur le web. Je me suis abonnée à une bibliothèque virtuelle où de chez-moi j’emprunte mes » e-books » régulièrement. Ouvrir ma liseuse c’est comme ouvrir une porte sur le Monde avec tous les livres à ma disposition. Quoiqu’il m’arrive encore de lire des » livres papiers », je n’éprouve plus de différences proprement dites avec ma lecture virtuelle. Une fois installée dans l’histoire, on oublie le support qui nous le livre. Ceci dit, j’apprécie davantage le confort de ma liseuse. Elle est si légère dans mes mains.
3.
Lis-tu un genre particulier ?
Dans mon aventure avec les livres numériques, je suis privilégiée grâce aux contacts établis par le biais de mon blog. Des lectures en commun, des » challenges » et des propositions de maisons d’éditions m’amènent à lire des genres différents. J’aime les découvrir ainsi que leurs auteurs.
On assiste avec le monde de l’édition numérique à plus de liberté pour les auteurs à publier leurs oeuvres. Il y en a vraiment pour tous les goûts et c’est à nous de chercher dans le vaste choix proposé sur le web.
Liseuse Kindle
4.
Qui sont tes clients ?
J’écris mes chroniques littéraires pour le plaisir. J’ai débuté mon blog avec cette idée en tête et c’est dans cet esprit qu’il se développe de jour en jour. S’y est greffé de belles rencontres et des propositions de partenariat avec des maisons d’édition numérique qui en échange d’une critique me font parvenir un livre. Il arrive aussi que des auteurs m’en fasse la demande ainsi que des visiteurs qui parfois me suggèrent des titres.
5.
Quels sont tes souhaits sur l’évolution, le développement de l’édition numérique ?
Je souhaite que les livres numériques pour enfants soient mieux exploités par les parents et les intervenants de l’enfance. Que les créateurs jeunesse trouvent leur place dans ce marché et diminuent leurs réticences à franchir le pas. Ayant expérimenté maintes fois le visionnement d’e-books auprès des enfants, que ce soit sur un ordinateur ou une tablette électronique, je peux vous affirmer que la même magie d’entendre et de voir une histoire est toujours la même pour eux. De plus, les livres électroniques sont moins coûteux que les livres papier d’où la facilité à se créer une belle bibliothèque jeunesse touchant des thèmes pédagogiques des différents stades de développement de l’enfant.
Pourquoi en numérique ? est une série d’entretiens avec des auteurs autoédités en numérique, mais aussi d’autres acteurs qui font les corrections, le formatage, etc. et acceptent de travailler eux.
Si vous désirez un entretien veuillez lire les démarches à suivre. Si vous êtes auteur ici , si vous n’êtes pas auteurlà
Cette rubrique est née d’une idée de Laurent Bettoni. Il m’a proposé ces entretiens croisés entre son blog Écran total et le mien. J’ai accepté aussitôt.
Nous produisons tous les deux des ebooks. Et si ma carrière d’éditée a pris son envol en numérique, j’ai publié longtemps sur la toile et en revues papier. De même que Laurent a publié chez des éditeurs avant de se lancer dans l’aventure de l’auto-publication numérique.
Nous échangerons autour de six questions. Chaque question sera publiée en alternance sur mon blog et sur celui de Laurent Bettoni Écran total. « Croisé » signifie que nous avons établi un véritable cross-over entre nos deux blogs ; les questions 1, 3 et 5 seront traitées sur Le baiser de la mouche, les questions 2, 4 et 6 sur Écran total.
Au-delà du plaisir que nous prenons tous deux à échanger et à partager sur le thème du livre et de l’autoédition numériques – un vrai plaisir littéraire – nous espérons susciter des réactions, des réflexions, des débats. Un engouement, qui sait…
Sans cloisonnement sans préjugé faisons place à la 6e et dernière question :