L’autoédité numérique : paria ou modèle économique ?

Volet 3

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Troisième volet d’un état des lieux et analyse de la situation et de la condition de l’auteur, de ses difficultés et de son devenir. Lire le volet 1 et le volet 2

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Texte ©Chris Simon, photos ©Chris Simon ©Mopsy, ©Florian Rochat

 

39 réflexions sur “L’autoédité numérique : paria ou modèle économique ?

  1. Tu as raison, Chris, quand tu dis que l’auto-édition est sans nul doute, un moteur pour le numérique. Mais tu sais aussi que l’auto-édition n’est pas en Europe aussi bien acceptée culturellement parlant que dans les pays anglo-saxons. En Europe, et en particulier en France, l’édition est une chasse gardée, la littérature appartient à une élite bien pensante qui fait tout pour mettre des batons dans les roues de la lecture numérique. Normal, avec le numérique, c’est tout le modèle économique des éditeurs qui est remis en question. Pour autant, il faut faire attention à ne pas se bercer d’illusions. Ils sont rares les « millionnaires » de l’auto-édition et pour l’instant c’est un phénomène très anglo-saxons. Et encore là, il s’agit d’effets d’annonce.
    Oui, en temps qu’éditeur 100% numérique, nous sommes obligés de faire une sélection et nous refusons plus de manuscrits que nous n’en n’acceptons tout simplement parce qu’avec l’expérience, nous savons ce que les lecteurs ont envie ou non de lire. In fine, numérique ou papier, ce sont les lecteurs qui décident en bout de ligne. Ainsi, recueil de nouvelles et poésie, ne se vendent pas plus en numérique qu’en papier. Seule la littérature de genre (polar, SF, érostisme, romance) tire son épingle du jeu autant dans le papier que dans le numérique. Je crois qu’il est important que les auteurs auto-édités ou non prennent conscience que l’on doit écrire pour des lecteurs (et non pour soi et pour faire plaisir à son entourage). Auto-édité ou pas, il faut faire preuve de pragmatisme, quoi qu’il soit et viser qu’un seul objectif: la qualité.

    1. Merci d’apporter ton point de vue ! C’est important de se poser des questions et de les poser sous différents angles, ça fait avancer. Tu vis le numérique de l’intérieur en tant qu’éditeur et tu confirmes mes humbles observations. Pour ce qui est de la chasse gardée, elle n’est plus si bien gardée que ça Musso et Levy ont conquis tous les critiques littéraires des médias !;-) Les recettes et le succès calment les esprits… Continue de faire ce que tu fais, tu le fais très bien !

  2. – Ecrire pour des lecteurs, c’est le BA-ba pour tout auteur…
    – Les « millionnaires » de l’autoédition sont rares, effectivement. Même aux Etats-Unis, où ils disposent pourtant d’un immense marché (celui de leurs frontières, et celui de la langue anglaise), mais où ils sont aussi beaucoup plus nombreux. Il faut se faire à l’idée que les best sellers – quelle que soit la forme de publication – sont par définition des exceptions. Cela dit, grâce à l’autopublication et aux royalties élevées offertes par Amazon, un des gurus de la chose, Joe A. Konrath, affirme que jamais autant d’auteur n’ont gagné autant d’argent (même si ce n’est pas énorme) qu’aujourd’hui.

    – Nous savons ce que les lecteurs ont envie de lire… Je ne crois pas à cela. C’est ce qu’ont dit les éditeurs qui ont refusé Millenium et Harry Potter. La grande diversité de titres offerte par le numérique rend les lecteurs-cliqueurs plus aventureux. Ils achètent (grâce aux échantillons gratuits) des livres qui devraient leur plaire. Et c’est vrai que c’est surtout dans la littérature de genre que ça marche.

    – L’auto-édition sera acceptée d’ici quelques années en France et en Europe, au fur et à mesure que grandira le « parc » des lecteurs numériques et l’importance de l’offre des ebooks de toutes provenances. D’ici là, elle sera conchiée encore par les milieux médiatico-éditoriaux bien pensants…

    1. Oh, mais les millionnaires ne sont qu’une partie de l’iceberg… Tiens, prenons par exemple ces 145 auteurs ayant vendus plus de 50 000 livres …Peutêtre pas tous millionnaires, mais on n’en sait rien…

      Et oui, il y a encore quelques années (et c’est encore le cas dans certains milieux), les auteurs auto-édités étaient aussi bien considérés là bas qu’ils le sont ici de nos jours.

      1. Bonjour TheSFreader, Ce qui avait et a toujours mauvaise presse est l’auteur qui paie pour publier son livre (vanity press), cela existe tjs en Europe et outre atllantique. Les nouveaux outils dans l’édition comme le Print on Demand et le numérique créent de nouveaux créneaux de publication possible pour l’auteur. Il devient un autoédité dans le monde francophone.

    2. Les best sellers sont des ovnis (une part de chance, une part d’accident) des paramètres non calculables, oui et la plupart des auteurs ne sont pas best sellers, mais oui, avec l’autoedition numérique ils peuvent gagner de l’argent et vivre mieux dans le sens ou ils pourront peut-être arrêter leur boulot alimentaire ne serait-ce que pour un an ou deux !

  3. Florian, tu n’as pas tort non plus. Aussi, je crois qu’en tant qu’éditeur, c’est nôtre façon d’être et notre rapport avec les auteurs qui doit changer. On essaye de le faire, ce n’est pas facile mais nous persévérons.

  4. Merci @ TheSFreader pour son lien: http://selfpublishingsuccessstories.blogspot.fr/ que je ne connaissais pas. Les listes qu’il contient confirment ce que dit Joe A. Konrath: beaucoup d’auteurs qui n’auraient pas « existé » sans l’autopublication parviennent à gagner des sommes d’argent substantielles grâce à cela, et beaucoup beaucoup d’autres ont des revenus bien plus modestes. Donc, dans l’ensemble, il est juste de dire que jamais autant d’auteurs n’ont jamais gagné autant d’argent – aussi relatif que ce soit dans de nombreux cas. Reste que les auteurs anglo-saxons bénéficient d’un net avantage sur ceux appartenant à une autre culture: l’énorme marché de cette langue.
    Reste une réalité valable partout: les ventes de livres sont en général misérables. 1500 en moyenne pour un roman en France, 80 % des romans en-dessous de 2000 exemplaires… dont beaucoup aussi à 3,4 ou 500…

    1. Un lien pour Joe A. Konrath ? Oui le marché francophone est bien plus petit. Et l’équipement des lecteurs encore faible. Une chose est sûr un auteur vendra moins chers ses livres pour gagner une somme équivalente à l’édition papier.
      Un exemple : 70% de 2,99 euros = 2,09 – 10% de 18,00 euros = 1,80. Il y aura beaucoup plus de lecteurs de livres à 2,99 qu’à 18,00 euros dans le futur… 😉

      1. Tiens, plusieurs liens (en anglais) pour le prix d’un :

        J.A. Konrath http://jakonrath.blogspot.fr/ un auteur publié traditionnellement , qui a fini par s’auto-publier. (son dernier billet notamment parle justement du prix des ebooks.)

        Kristin Kathryn Rusch et Dean Wesley Smith http://kriswrites.com/ et http://www.deanwesleysmith.com/ : deux vétérans de l’édition US (tant côté éditeur qu’auteur), qui montent leur maison d’édition « pure-player » et donnent des avis TRES informés sur la transition vers le numérique, et les oppositions éditeur/auteurs

        The Passive Voice http://www.thepassivevoice.com/ : Le blog d’un avocat spécialiste du droit d’auteur. En plus de ses billets perso, entre autre sur les contrats, il y recense chaque jour sa « revue de presse » autour de l’édition numérique et l’auto-édition.

        Voilà une petite partie de mon blog-tour quotidien 😉

  5. Très bonne analyse, bien détaillée. On sent l’expérience du sujet.
    Moi aussi, je me suis essayé à l’auto-édition numérique :
    http://lordius1er.blogspot.fr/p/bibliographie.html

    Toutefois, je ne partage pas ton optimisme. Le marché des ebooks en langue française est encore embryonnaire. Je préfère viser les éditions traditionnels qui, de plus en plus et de mieux en mieux proposent une version numérique de leurs ouvrages papier.

    1. Merci Lordius de communiquer ton ouvrage autoédité. On se sent moins seul ! 😉
      Pour mon optimisme c’est une question de personnalité ou de nationalité !? 😉
      Tu me donnes un sujet : en effet quelle serait la difference dans l’avenir entre une édition traditionnelle qui publie papier et numérique et une édition numérique qui peut aussi publier avec le Print On Demand ? (comme l’auto-édité) 😉 Intéréssant !

  6. Bon billet !
    Beau site!
    Belle bataille:-) !

    Quelques commentaires en vrac :

    Il n’y a que dans le monde du livre où les créateurs souffrent du syndrome de Stockholm.

    Il ne faut pas oublier que c’est l’industrie de l’édition qui à créer le terme « vanity press ». Les cinéastes s’autopublient depuis Méliès et personne n’y trouve à redire. Les architectes construisent leur propre maison pour démarrer leur carrière et on les applaudit. Les musiciens ont leur studio et parfois jouent TOUS les instruments de leur album et on les adore précisément pour cela… Ce phénomène ne ralentit pas, il s’accélère dans tous les domaines de la création. Le petit plumitif, dans la noirceur de son égo, ne serait cependant qu’un vaniteux ?

    Dans un monde parfait, voici un exemple de relation symbiotique souhaitable :
    http://www.enviedecrire.com/travailler-avec-son-editeur-fabrice-gaignault/
    Dans la vraie vie ?
    http://www.lucprevost.com/content/le-mythe-de-la-correction-en-maisons-d%C3%A9dition

    Beaucoup d’auteurs autopubliés créent une structure pour leurs besoins propres et n’annoncent pas qu’ils sont autopubliés. Il existe donc actuellement des succès d’autopublication qui n’apparaissent pas sur notre radar…

    Les millionnaires sont rares partout, même dans l’édition classique !
    Et depuis quand jugeons-nous la qualité au retour sur l’investissement en littérature ?

    L’autopublication fera plus pour la littérature que beaucoup de maisons d’édition, car croire savoir ce que les lecteurs veulent conduit directement au préformatage qui est l’antithèse de l’art. SVP, ne pas croire que je n’apprécie pas le travail des maisons d’édition. Mes tweets (@AutoPublication) quotidiens témoignent du contraire.

    J’ai créer une carte heuristique sur les « maths de l’autopublication »: http://www.lucprevost.com/content/les-maths-de-lautopublication. Je prends la peine d’y rappeler le besoin d’être chanceux pour devenir un millionnaire de l’édition, selon les mots de Konrath… 😉

  7. Merci Luc, j’apprécie ! Merci pour tes liens aussi qui seront utiles à beaucoup de personnes.La création est une forme de bricolage, du moins il commence tjs un peu comme ça… Tu commences un truc tu ne sais pas trop ce que c’est, mais tu continues et parfois cela donne quelque chose qui intéresse les autres…

  8. Marché ebooks en France : 1.8% de part de marché avec 25’000 titres et un prix moyen de 12 Euros.
    Source : The Global eBook Market by Publishers Weekly
    1,8 % Ça laisse beaucoup de marge et de place pour tout le monde ! 😉

    1. Sans oublier que les lecteurs en Français ne se limitent pas à l’hexagone.
      Et oui, le marché est encore balbutiant en France. Aux US, l’équilibre numérique/papier n’est pas encore atteint, et le numérique représente déjà 20% des livres vendus.

      En France, je veux bien croire que le seuil d’équilibre sera plus bas qu’aux US, mais il y a encore beaucoup de marge effectivement.

  9. Je vous rejoins sur tous les points. J’ai créé ma propre structure, les Volubiles, pour publier mes livres et ceux d’auteurs amis sur mon site et sur les sites de vente comme Amazon et Fnac. Je sais que c’est une alternative qui peut marcher. Néanmoins, le plus dur sera de persuader les lecteurs que ces canaux indépendants sont porteurs de beaucoup de bons livres et de nouvelles façons de raconter une histoire. L’analogie avec laBeat generation me plaît ! Il faut aussi faire redescendre la littérature officielle de son piédestal : quand on en arrive à présenter comme écrivains des choses de l’acabit de Marc Lévy ou Guillaume Musso, c’est que quelque chose cloche…

    1. Merci pour ce commentaire. J’ai visité votre site. Le nom me plaît. Une structure comme la votre est une bonne idée. Il faut échanger plus entre structures et auteurs indépendants, diffuser nos infos respectives auprès des lecteurs, expliquer nos livres, notre démarche pour que les lecteurs découvrent nos livres mais aussi soutiennent notre démarche. À bientôt donc! 😉 !

  10. Je ne sais pas si Chris va me censurer ou non. Ce serait justifié, après tout je vais faire ma pub dans ce message.
    En fait, c’est juste pour signaler à tous, éditeurs, lecteurs, auteurs etc. que si vous êtes dans le numérique, le forum lire-numerique.com est ouvert à vos discussions.

    Il n’y a aucun apriori négatif (bien au contraire) sur l’édition indépendante (pure-players ou auto), et je compte bie faire ce qu’il faut pour que ça reste comme ça.

  11. Après un article si complet et tant de commentaires, je ne suis même pas sûr qu’il soit encore utile de commenter ici, mais j’aime parler ! 🙂

    Merci pour ce point de vue très intéressant, que je partage en grande partie. Mais comme je suis d’humeur récalcitrante je vais reprendre deux phrases qui ne me paraissent pas forcément évidentes

    « Si vous voulez un travail sympa dans les années à venir, misez sur les auteurs et les livres numériques. Ce secteur créera de nouveaux emplois si vous achetez les oeuvres. Si vous les piratez et bien vous serez au chômage ! C’est mathématique ! »

    Sur ce point, je ne suis pas d’accord. Je pense qu’il est important pour les créateurs de contenus numériques d’en acheter eux-mêmes, car si même eux ne font pas cet effort, qui le fera ? En revanche, je ne pense pas que l’auto-édition (ou l’édition) devienne un marché assez juteux pour être créateur d’emploi. Encore une fois, les success stories font office d’exception si bien que je ne pense pas que le fait d’acheter des livres numériques m’aidera un jour à trouver un emploi.

    Une seconde phrase à contredire, et après j’arrête :

    « L’autoédité, lui, n’a pas cette pression commerciale bien que son but est de vendre aussi. Sa micro-entreprise n’engage que lui et peu de frais. »

    Sur ce point, je pense qu’il faudrait distinguer les autoédités qui se consacrent entièrement à l’autoédition de ceux qui ont un job alimentaire à côté. Finalement, les premiers, sauf s’ils sont rentiers, ont également cette pression commerciale. Car ils ont beau engager peu de frais, ils gardent ce besoin de faire des bénéfices.

    Plus que de savoir qui sont ceux qui gagnent des millions d’euros, ce qui m’intéresse est de savoir combien sont ceux qui en vivent, ce qui me semble nettement plus intéressant. Une grande majorité des auteurs (les plus raisonnables d’ailleurs) ont l’intelligence de ne pas rêver à des fortunes, mais de rêver de vivre de leur plume, ce qui est déjà fort ambitieux !

    1. Merci Sediter ! Oui d’accord avec toi, les auteurs en numérique, je l’espère, sont équipés d’une liseuse ou tablette ! 😉 ! Enfin comme pour la musique, le film, la télévision, les médias ; le livre est aussi une industrie (le livre n’est pas restreint à la littérature !) et embauche des compétences variées, donc crée des emplois. Il ne faut pas voir que l’auteur mais tous les métiers qui travaillent à la production d’une oeuvre . Et ça fait beaucoup d’emplois. Le numérique est l’avenir pour les journaux, les livres, les magazines et autres formats qui seront créés. Nouveau support = nouveau format ou forme littéraire/éducative/journalistique… Ça prendra quelques années, mais c’est en route ! Oui, d’accord avec toi, les auteurs ne rêvent plus de fortune, car ils n’ont plus besoin de vendre des millions de livres pour gagner leur vie. L’autoédition numérique leur permet de gagner plus en vendant moins ! 😉 Bonne journée !

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