Le numérique permet de créer de nouveaux formats littéraires

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Tous mes livres. En ventes sur Kobo, Amazon, KobobyFnac, Nook, immatériel...

Tous mes livres. En ventes sur Kobo, Amazon, KobobyFnac, Nook, immatériel…

 

GOINGmobo, the Magazine of the Mobile Bohemian
GOINGmobo, the Magazine of the Mobile Bohemian

Chris Simon _ Licence Creative Commons BY-NC
1ère mise en ligne et dernière modification le 31 juillet 2014.

 

Parcours d’auteur, du papier au numérique avec Alex Nicol

J’ai invité  Alex Nicol, auteur de romans policier, à partager son expérience d’auteur sur mon blog. Un parcours mouvementé qui démontre qu’il n’y a pas une seule voie pour devenir auteur, publier et rencontrer son public. La priorité, c’est avant tout l’écriture.

Puisse cette expérience vous inspirer, vous aider à mieux comprendre l’auteur que vous êtes, vous guider dans les choix pas toujours faciles à faire.

Je remercie Alex Nicol d’avoir accepté cette invitation.

 

1.

L’écriture

Ecrire… le rêve et l’envie de beaucoup… Je me suis lancé dans la rédaction d’un texte il y a trente cinq ans, alors que je résidais à Madras en Inde du Sud. L’environnement paradisiaque, la culture des habitants, la qualité des relations m’avaient poussé à traduire ces ressentis en mots couchés sur le papier et déjà sous forme de roman policier. Je le sais aujourd’hui la qualité du produit était médiocre. Pourtant la gâchette du plaisir avait tiré sa première balle et le révolver ne devait plus cesser de tourner.

 

Chez NumerikLivres et toutes les plateformes
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2.

L’éditeur

Vingt cinq ans plus tard, après des nouvelles rédigées dans une revue d’association, le besoin de tenter à nouveau la rédaction d’un roman policier avait titillé mes neurones et c’était plein de cette naïveté et de cette fougue de ceux qui croient en leur étoile que je me suis lancé  dans l’aventure. Mais l’expérience de la vie m’avait donné une compétence supplémentaire, cette sagesse qui croît sur les têtes chenues. Le succès fut au rendez-vous. Un éditeur acceptait de me publier. Ce premier ouvrage, qui poursuit son histoire aujourd’hui encore aura atteint les 10.000 exemplaires. D’autres textes suivront en même temps qu’une réflexion sur la fiabilité de mon éditeur me faisait prendre conscience de la nature de ce monde dont j’ignorais l’existence : l’édition était un marigot où tournoyaient des requins. Avec 6 à 10% de droits, l’auteur, qui était le moteur de l’édition (car pas d’auteur, pas de livres, donc pas d’éditeur) jouait le rôle du petit poisson que d’épouvantables carnassiers tentaient de déguster tout en lui laissant un peu de vie pour qu’il poursuive sa tâche.

3.

L’auto-édition

Une nouvelle expérience avec un autre éditeur s’avéra tout aussi catastrophique. C’est à partir de ce moment là que je commençais à envisager de travailler pour mon compte. Dans un premier temps, les contacts avec un certain nombre de confrères rencontrés sur les salons du livre qui produisaient intégralement leurs ouvrages, firent souffler un vent de liberté. C’était ça la solution : écrire, trouver un imprimeur, diffuser les livres et continuer à jouir de ce plaisir de l’écriture et des rencontres. La réalité, lorsqu’on la creuse un peu, est moins rayonnante. Mes collègues s’épuisaient à voyager de librairies en supermarchés pour obtenir que leurs bouquins soient pris en dépôt-vente et finalement consacraient beaucoup de temps, d’argent et d’énergie pour pas grand-chose.

chez NumerikLivres et toutes les plateformes
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4.

L’auto-édition numérique

Les premières liseuses avaient alors fait leur apparition. Cette piste m’apparut très prometteuse : la diffusion se faisait par Internet, supprimait un certain nombre d’intermédiaires (fabriquant de papier, imprimeur, transporteur, stockeurs) et tous les frais qui étaient liés à ces professions avec en plus, élément non négligeable, une baisse sensible du produit pour le lecteur et une rémunération convenable de l’auteur. Dans un premier temps, auteur patriote, je me suis tourné vers la FNAC pour diffuser mes romans sur leur liseuse KOBO. Ce fut un véritable parcours du combattant. Sans éditeur derrière lequel s’adosser, cela devenait quasiment impossible d’obtenir le sésame. Je suis alors allé voir Amazon dont la redoutable efficacité pour mettre en ligne un roman à partir d’un document tapé sur un traitement de texte me confirmait que j’avais frappé à la bonne porte. En même temps, je me lançais sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, etc) pour m’y faire connaître. Plusieurs romans y furent ainsi lancés avec des résultats encourageants. Cela me permit d’intégrer la communauté des auteurs indépendants (« les Indés ») et d’y croiser sur la toile des collègues passionnés par leur activité (Chris Simon, Jacques Vandroux, Christelle Morize, Laurent Bettoni, Agnes Martin Lugand, pour ne citer qu’eux mais il y en a eu beaucoup d’autres). J’ai beaucoup apprécié cette communauté de gens qui ne se prenaient pas la tête et partageaient leur expérience et leur gentillesse.

5.

Le retour à l’écriture

Puis est venu à nouveau le temps de la réflexion : je passais plus de temps à « vendre » mes romans qu’à écrire d’autres histoires et, faut-il l’avouer, le plaisir n’était pas le même. En cherchant sur internet, j’ai fini par trouver une maison d’édition dont les valeurs répondaient aux miennes. La maison Numériklivres, sous la houlette bicéphale de Jean François Gayrard et d’Anita Berchenko avait fait le choix du Numérique pur et rémunérait très correctement ses auteurs. Par ailleurs, avant que je puisse lui soumettre un manuscrit, Jean François m’avait demandé de rédiger un petit texte pour répondre à cette question : «  pourquoi voulez vous publier en numérique ? ». La nature de ma réponse conditionnait mon entrée dans son écurie.

Dois-je le dire ? Si je continue de participer à la promotion de mes livres sur Facebook, et ceux-ci sont maintenant disponibles sur tous les types de support, j’ai retrouvé le temps et le plaisir de l’écriture.

Chez NumerikLivres et toutes les plateformes
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6.

Le mot de fin d’Alex Nicol

Naturellement cette expérience est très personnelle. Certain s’y retrouveront peut être ; d’autres continueront de préférer le travail solitaire de l’artisan qui peaufine intégralement son objet d’art.

Finalement, seul compte le résultat, ce trésor inestimable, pur produit de notre imagination, qui, le temps d’un regard sur une page ou une tablette, transportera le lecteur en des contrées que ses rêves les plus fous n’auraient pu imaginer.

Texte © Alex Nicol

Photos – © NumeriKLivres

Mes autres livres
Mes autres livres
GOINGmobo, the Magazine of the Mobile Bohemian

1ère mise en ligne et dernière modification le 1er juin 2014

Inventer une infrastructure pour le livre numérique en 2013

Volet 4

Bilan 2012 : manque d’infrastructure pour faire émerger les ebooks de qualité

Livre numérique dans une liseuse
Livre numérique dans une liseuse

Suite à un article de l’auteure anglaise Suw Charman-Anderson parut dans Forbes Magazine, j’ai soudain compris que ma rubrique Pourquoi en numérique ? était une réponse (à très petite échelle et petits moyens) au manque cruel de structures et de venues pour la diffusion et la promotion des contenus numériques (notamment le récent marché des ebooks). En effet, chaque pays possède des infrastructures qui permettent aux livres et aux auteurs d’émerger du chaos et de la diversité d’un marché du livre donné. En France, il sort chaque automne plus de 600 livres (événement appelé la rentrée littéraire, événement qui fascine et amuse tout à la fois les critiques littéraires des quotidiens urbains et magazines littéraires aux États-Unis). L’article de Suw Charman-Anderson relate la publication d’une excellente critique dans le New York Times par le critique  littéraire Michiko Kakutani d’un livre auto-publié “The Revolution Was Televised” d’Alan Sepinwall et développe l’idée que le phénomène reste rare dû en partie au système du milieu littéraire américain. Au Royaume-Uni et aux États-Unis, l’éditeur de même que les agents littéraires font office de filtre pour les critiques littéraires, car ce sont eux qui préconisent la lecture des nouveautés aux critiques en qui ils font confiance. Il y a trop de livres pour le nombre de critiques et donc l’écrémage en amont est essentiel. Qu’en est-il dans le numérique ?

Ebook auto-édité et dans les 10 meilleurs livres 2012 (NYTimes)
Ebook auto-édité et dans les 10 meilleurs livres 2012 (NYTimes)

Il n’y a pas d’écrémage. Un critique ne se sent pas à l’aise à être en contact direct avec un auteur. C’est compréhensible. Des intermédiaires sont donc nécessaires. Or dans le numérique, tout étant nouveau, il n’y a ni intermédiaire, ni infrastructure. Comment des journalistes habitués à recevoir des maisons d’éditions, des attachés de presse, des rédacteurs en chef les livres à lire et recommandables pourraient soudainement se jeter corps et âmes dans la jungle d’une industrie naissante : le numérique ? Bien souvent ils n’ont jamais entendu parler de la maison d’édition ou de l’auteur qui proposent un nouveau livre.

En France ou le système même de la société  est plus hiérarchique qu’aux États-Unis, les critiques littéraires sont souvent des directeurs littéraires de maisons d’éditions (lire le billet édifiant de Laurent Margantin, Le système Gallimard : Un palmarès des critiques littéraires au service d’un éditeur), et les libraires, qui  existent encore viennent ajouter un écrémage supplémentaire. Au final un nombre très limité de livres atteint une visibilité.

De plus, la plupart des blogueuses/blogueurs littéraires se contentent de lire exclusivement les livres papier des plus grosses maisons d’éditions. Une poignée de ces blogues s’aventure hors des sentiers battus et dans cette poignée deux ou trois accepteront de lire un livre numérique.

La plupart des clubs de lecture se contentent aussi de distribuer et faire lire les livres des grandes maisons d’éditions dont les plus grosses ventes sont des livres papiers, pas des livres numériques.

De fait, les maisons d’éditions numériques les « pure players » comme les auto-édités se retrouvent à faire de l’auto-promotion à travers leurs blogues, dailynews en ligne et newsletters… L’auto-promotion est donc inévitable tant qu’il n’y aura pas les infrastructures nécessaires à la promotion de ce nouveau marché qu’est le livre numérique. En attendant de nombreux livres ne sont pas lus, pas remarqués et c’est regrettable car ils représentent une énorme somme de travail et de créativité de la part des auteurs et des « Pure players ».

Art
Art

Depuis Marcel Duchamp les artistes savent qu’ils peuvent faire de l’art avec tout matériaux. Les auteurs, eux, se servent toujours des mots, uniques matériaux d’écriture. Ce qui a changé grâce au numérique depuis quelques années, c’est qu’ils peuvent écrire ces mots partout.

Paris 9e
Paris 9e

Des murs des villes au papier des cahiers, les mots sont venus sur les écrans des villes, des habitats, sur les blogues, les sites, les ebooks… Les mots voyagent transitent, passent d’un support à l’autre, d’un lecteur à l’autre à la vitesse du numérique et non plus à la vitesse de l’imprimerie.

Le temps réel n’est pas le temps de l’imprimerie.

La légende de Little Eagle
La légende de Little Eagle

Pour un nouveau monde, créons une nouvelle infrastructure, ensemble réfléchissons à des nouveaux modes de communication. Après tout, nous sommes auteurs, c’est-à-dire des créateurs.

Dès 2013, Le baiser de la mouche proposera une nouvelle rubrique : Entretiens croisés, en cours d’élaboration avec l’auteur Laurent Bettoni. Nous publierons bientôt le premier entretien à la fois sur son blogue Écran Total et sur le mien.

Solution pour 2013 : Auteurs et “Pure Players”créez ou/et continuez de créer vos propres outils de communication.

Quatrième volet d’un état des lieux et analyse de la situation et de la condition de l’auteur, de ses difficultés et de son devenir. Lire le volet 1, volet 2, volet 3

Tuyaux pour les auto-publiés et les éditeurs “pure-players” dans les billets Pourquoi en numérique ? Vous trouverez des ressources pour créer et promouvoir vos ebooks.

GOINGmobo, the magazine of the Mobile Bohemian

Chris Simon _ Licence Creative Commons BY-NC
1ère mise en ligne et dernière modification le 27 décembre 2012.

Le numérique : une fabrique de mots ?

À force de surfer, googoliser, bookmarker, butiner d’une lecture l’autre, d’un réseau l’autre en français, j’ai repéré un nombre de mots et d’expressions bizarres que je me suis amusée à déchiffrer, répertorier et classifier. Un nouveau vocabulaire, de nouvelles expressions se mettent en place sans que personne ne semble s’étonner.

Qu’est-ce qu’un clavier cannibale ? Un bouquinovore ? Un poème sale ? Un digiborigène ? Un analogos ?

Les claviers cliquettent en continu… Créateurs d’éditions numériques, de sites, twitteuses et twitteurs, blogueuses et blogueurs inventent un nouveau vocabulaire pour habiter un nouvel espace et vivre un monde nouveau.

Le Bouquinovore

Les maisons d’éditions numériques contrairement à celles papier qui avaient une forte tendance à s’appeler par le nom de leur créateur : Gallimard, P.O.L, Flammarion… affichent des noms variés :  Emue, Numeriklivres, ONLIT, publie.net, EdiCool

Adjectif pour les éditions Emue, mais sans accent sur le premier E ce qui me fait penser à emu (prononcé imou) nom anglais d’émeu, un animal australien.

Pronom + verbe  pour ONLIT  (On lit) qui flirte avec l’anglais, car on peut penser à on (sur) et Lit abréviation de Literature en anglais, mais aussi participe passé du verbe to light (allumer).

Collage de mots pour Numeriklivres (numérique et livre) avec un changement d’orthographe sur le premier mot pour faire plus court.

Verbe conjugué pour  publie.net tourné en adresse web ; et presque mot-valise pour EdiCool (mot édition tronqué auquel s’ajoute l’adjectif entier cool)

Les sites eux, affichent des locutions: Reflets du temps, La Cause littéraire ou encore le Tiers livre qui joue sur une expression préexistante : Tiers monde. Monde a été remplacé par livre, causant ainsi une familiarité et une référence cachée, pourtant évidente dans l’esprit de l’internaute.

Certains blogs pratiquent aussi la référence cachée :

auxbordsdesmondes d’Isabelle Pariente B.  occupe avec  « des mondes » nombreuses autres possibilités : des larmes, du lit, de l’eau… Dans le même esprit le blog : Au-delà du lac 

Comme on fait son terrier, l’auteur Gilles Piazo a remplacé terrier par lit, cependant la locution en cache une autre, un proverbe : « Comme on fait son lit, on se couche » qui fait écho dans la tête du l’internaute lisant : Comme on fait son terrier. Il y a donc ici deux niveaux de référence cachée.

Le Digiborigène Nookeff va plus loin assumant que le lecteur connaît bien la question de référence et appelle son blog, Keff que tu racontes ?, remplaçant « qu’est-ce » par son prénom Keff.

D’autres introduisent le langage sms dans le titre de leur blog ainsi le blog  QuandLM pour Quand elle aime et le portail pédagogique en multimédia IdMuse pour idée Muse.

Le site Culturewok va chercher côté cuisine et anglicisme pour parler littérature dans son bookwok. Le wok représentant l’ustensile de cuisine dans lequel tout se cuit laissant entendre que tout se lit chez Bookwok.

On trouve aussi des associations de mots inattendues, incongrues : Le clavier cannibale, blog de Madman Claro, poème sale blog de poésie ouvert et expérimental, face-écran de Daniel Bourrion. Deux de ces associations traduisent l’installation durable  de la technologie dans notre quotidien.

Du latin même avec curiosa & caetera de l’auteur et éditeur Éric Poindron

Et pour finir mes préférés :

Les mots-valises, the portmanteau-words cher à Lewis Carroll ou du moins qui s’en rapprochent dans la démarche et la forme.

Valise sans mot
Ceci n’est pas un mot

Mot-valise ? Qu’est-ce que c’est ?

Ce sont des mots composés par télescopage qui regroupent la tête d’un mot et la queue d’un autre. L’amalgame se fait sur la base d’une homophonie partielle.

Exemple : calfeutrer, altération de calfater et feutre (à noter que ce mot-valise est entré dans le dictionnaire depuis longtemps)

You see it’s like a portmanteau—there are two meanings packed up into one word.’

Lewis Carroll

Les mots- valises ou approchant que j’ai glanés :

Numéritérature : altération de numérique et littérature, avec homophonie sur la voyelle i. Un t de littérature a sauté.

ActuaLitté : altération d’actualité et de littéraire, ici on garde exceptionnellement les deux têtes des mots avec une longue homophonie sur Litté. On admet la faute d’orthographe sur le mot actualité pour signifier que le site parle bien de l’actualité de la littérature !

Numéritératue 3.0 Magazine

Le bouquinovore : bouquin + vore. Pas parfait comme mot-valise mais joli mot, on retrouve bouquin en entier et vore, altération d’un mot comme carnivore ? Omnivore ?

Bouquineo (blog de la librairie du même nom) : bouquin + néo, pas parfait non plus comme mot-valise mais l’attache se fait sur une lettre commune le n.

Et le blog S.I. Lex au nom le plus mystérieux de tous au delà du premier sens visible est resté une énigme. Pourquoi ces lettres séparées par des points, ces majuscules et ces minuscules ? Quels mots représentent-ils ?  J’ai envoyé un courriel à son auteur, Calimaq et voici ce qu’il a répondu :

S. I. Lex veut dire S=Sciences, I=Informations et Lex=droit. . Cela renvoyait à mon projet initial d’écrire Au croisement des sciences de l’information et du droit, ainsi qu’à mon statut particulier, car je suis à la fois (et autant l’un que l’autre juriste et bibliothécaire).

Mes recherches se sont limitées au domaine que je fréquente le plus, littérature et numérique.

Vous avez vous aussi peut-être accompli votre exploration lexicale et glaner mots-valises, associations, juxtaposition de mots, jeux de mots, expressions et locutions aux références cachées, implicites, etc,etc,etc. N’hésitez pas à les partager,  échanger  et compléter ma liste.

GOINGmobo, the magazine of the Mobile Bohemian

Chris Simon _ Licence Creative Commons BY-NC
1ère mise en ligne et dernière modification le 28 juin 2012.

L’autoédité numérique : paria ou modèle économique ?

Volet 3

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GOINGmobo, magazine of the Mobile Bohemian

Troisième volet d’un état des lieux et analyse de la situation et de la condition de l’auteur, de ses difficultés et de son devenir. Lire le volet 1 et le volet 2

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L’indispensable : le guide des styles de Smashwords (téléchargement gratuit) http://www.smashwords.com/books/view/95819

Texte ©Chris Simon, photos ©Chris Simon ©Mopsy, ©Florian Rochat

 

« Les petites histoires à lire debout » : un projet éditorial complétement mobo !

L’accès en continu à internet, les performances des smartphones et la fréquentation croissante des réseaux sociaux changent progressivement notre rapport au monde et aux autres, notre façon de les penser, de les rencontrer, de travailler et de vivre.

Ce n’est pas en envoyant un manuscrit par la poste, ni le long du boulevard Saint Germain que j’ai rencontré Jean-François Gayrard, directeur des éditions NumérikLivres, mais en butinant sur les réseaux sociaux.

Nous sommes devenus amis, followers, connaissances à travers Facebook, Twitter et Google +. Au fil des mois, je me suis familiarisée avec son travail d’éditeur et les auteurs de sa maison d’édition, j’ai appris à connaître sa personnalité, à apprécier ses qualités de partage et d’entraide et, plus que tout, sa capacité et son désir à penser et travailler autrement. Être éditeur et auteur numérique implique un ajustement de comportements et force à renouveler le rapport commercial et culturel établi au fil des siècles entre éditeurs, auteurs, distributeurs.

Le 27 décembre 2011, j’ai reçu un message Facebook dans lequel Jean-François Gayrard me proposait de publier un de mes textes de La couleur de l’oeil de Dieu. pour une nouvelle collection littéraire 100% numérique baptisée « Les Petites histoires à lire debout« . J’ai aussitôt dit : Ouuuuuuuuuuui !

« Les petites histoires à lire debout » est une collection conçue pour lire d’une tablette, d’un smartphone ou d’une liseuse de quelques endroits où l’on se trouve : transports en commun, queues interminables, salles d’attentes, dans son lit avec un café le matin ou le soir avant de s’endormir. Format court par excellence, chaque module de la collection est composée de trois nouvelles d’un auteur Numériklivres et d’une nouvelle d’un auteur invité. Quatre nouvelles en tout pour une somme modique de 1.49€ ou 2.99 $. Les deux premiers modules de la collection proposent des nouvelles Faute d’amour et Douceur amère d’Anita Berchenko, auteur de Suite 2806 et Les hirondelles sont menteuses aux éditions NumérikLivres et deux auteurs invités Christophe Sanchez avec La Bella Ragazza et Chris Simon (moi-même) avec La couleur de l’oeil de Dieu, nouvelle extraite de mon premier recueil numérique. Jean-François vit à Montréal, Anita à Toulouse, Christophe à Marsillargues et moi à Paris. Je ne les ai jamais rencontrés physiquement, je lis leurs textes et blogs, j’échange et dialogue avec leur avatar et nous voilà, aujourd’hui, réunit autour d’une collection.

Personne n’est obligé de lire dans les transports en commun ou les salles d’attentes, seulement, les gens le font depuis qu’ils savent lire. Le mobo exploite ces situations pour se connecter, répondre à ses messages ou en envoyer, lire un article, un blog ou établir même de nouveaux contacts virtuels ou locaux (lire à ce sujet l’excellent article de GOINGmobo du mois de décembre : How to Stand in Line?). Avec Les petites histoires à lire debout, NumérikLivres offre comme alternative à la bureaucratie nomade, aux jeux, magazines ou journaux, de lire des fictions courtes sur des trajets courts, des tranches de temps calibrés. Fini, les lectures qui s’arrêtent en milieu de paragraphe ou de phrase sur une sonnerie d’ouverture de porte de rame de métro, les marque-pages perdus, la page que l’on ne retrouve plus… Enfin, des escapades littéraires en numérique pour les mobos de tout poil, du plaisir, des histoires contemporaines écrites par les auteurs du web, des aventures au bout des doigts…

Je vous invite à découvrir cette nouvelle collection et ne résiste pas à conclure sur une citation d’Henry Murger, l’auteur qui a le mieux décrit la bohème,le bohémien et son époque : « L’espoir est le million des pauvres »

Excellent réveillon et bonne année 2012 à tous !

Pour acheter « Les petites histoires à lire Debout » Cliquez sur l’ebook :

Pour découvir et acheter des livres ou s’abonner aux Éditions NumérikLivres ICI


GOINGmobo est le magazine du bohémien mobile de Jenz Johnson (Lire  mon article Êtes-vous un(e) mobo ?)

Pour s’abonner

Êtes-vous un(e) Mobo ?

Mobo ? ??

J’ai découvert ce mot dans le magazine américain “Goingmobo”, qui m’a été envoyé via Twitter par son créateur, Jenz Johnson, se définissant lui-même comme un auteur mobo.

Fanny, cinépile et Facebookienne mobo

J’ai appris dans ce magazine que mobo vient de la contraction de “mobile bohemian”, une personne qui utilise son téléphone portable (comme le  iPhone) dans un nombre varié de circonstances et à des fins multiples et diverses. Un mobo se rend à un entretien d’embauche ou une soirée avec l’aide de Google map, il décide de dîner avec des amis au restaurant à la dernière minute, d’un clic passe en revue les commentaires d’ex-clients des restaurants du quartier dans lequel il se trouve et, avec ses amis décide en quelques minutes du restaurant. Il n’est pas nécessairement jeune, même s’il est porté sur les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. Il peut être une femme ou un homme, appartient à des couches sociales diverses. Il n’est pas attaché à un bureau ou des horaires 9h-17h, il est mobile, agit et interagit sans frontières, échange informations, idées, adresses, films, musiques, prose et poésie… Avec des individus du monde entier, se connecte sur le monde et crée du lien social, des blogs, des magazines, des entreprises tout ça de son téléphone portable ou tablette.


L’éditeur numérique Québécois, Jean-François Gayrard, mobo @ Numériklivres

Le mobo ne souffre pas de téléphoniiiiite aigüe. Vous ne l’entendez pas dans le bus ou le métro ou à la boulangerie blablater à hauts décibels. Il est discret, efficace, rapide, soucieux de ne pas perdre son temps et par conséquent respectueux de celui des autres. Il maîtrise l’outil et en tire le meilleur parti pour enrichir sa vie professionnelle, sociale, culturelle et amicale. Le mobo lit en numérique et écrit en numérique, il partage l’info, ses coups de coeur et ses bonnes adresses. Le mobo développe des compétences technologiques, de nouvelles pratiques et invente un art de vivre : l’hyper social.  Le « bohémian » dans mobo se réfère au bohème : individu qui adoptait au 19e siècle en France à la fois un style de vie qui rejetait la domination bourgeoise et sa rationalité dans le cadre de la société industrielle au profit de la recherche d’un idéal artistique.

Quels sont les atouts et qualités d’un mobo d’après Jenz Johnson ?

– À l’aise avec la technologie

– Travaille dans des domaines d’activités dans lesquelles la vie sociale et culturelle est centrale

– Multi-tâches

– Curieux et instinctif

– Collabore et se connecte aux autres de partout où il se trouve

L’auteur et éditeur mobo,  François Bon, lors d’une conférence

Le mobo se connecte de différentes manières : en mettant à jour son statut ou son blog régulièrement, en commentant le statut ou le blog d’un autre, en lisant les infos, en recherchant un film, en téléchargeant un livre, en complétant une info sur Wikipédia par exemple, en répondant à la question d’un internaute sur les forums auxquels il appartient, en postant une photo… Le mobo navigue vite, répond vite à ses courriels parce que le monde dans lequel il évolue est par définition un espace qui réduit le temps et la distance. Ces activités multiples lui permettent d’acquérir des qualités, des compétences, mais aussi d’avoir de nombreux avantages dans la société, toujours d’après Jenz Johnson :

– Suivre au jour le jour l’actualité, la météo et tous sujets qui l’intéressent

– Rester en contact direct avec amis, amant(e)s, femmes, maris, enfants, partenaires et associés

– Découvrir de nouveaux livres, films, restaurants, quartiers, musées et autres lieux culturels…

– Trouver son chemin dans n’importe quelle circonstance, qu’il voyage en transports publics ou privés

– Transporter sa bibliothèque (livres, musiques), écouter  sa musique, ses radios à tout moment grâce aux écouteurs.

– Magasiner et comparer les prix avant de faire un achat.

– Correspondre d’où il se trouve et à tout moment avec les membres d’un de ses groupes ou forums favoris

Lucia, escrimeuse professionnelle mobo

Le mobo jouit d’une liberté de choix et d’une autonomie physique et géographique qui étaient impensables il y a quelques années. L’individu se nomadise, développe des compétences sociales, acquiert des avantages et un accès illimité à la société humaine, rien qu’avec son portable. Mais le mobo va plus loin, il transfère et transpose ses compétences dans son environnement immédiat, car il n’est pas un autiste, il partage et interagit aussi avec les gens autour de lui, certains diront, il le fait même mieux grâce aux pratiques et savoirs qu’il expérimente et développe sur son smartphone.

Alors, vous vous êtes reconnu !? Exprimez-le  sur cette page et partagez.

Lire aussi sur le même sujet :  Ma bohème. The modern Bohemian in Paris

Texte © Chris Simon – Photos © Brahim Metiba,  JF Gayrard et FBon

(Remerciements aux personnes m’ayant envoyé et permis d’utiliser leurs photos)

Pour lire l’excellent magazine Goingmobo (en anglais uniquement pour l’instant) c’est ICI

Jenz Johnson est l’auteur de deux livres : Giga Bites: Hacker Cookbook et Road to Reboot, en vente sur amazon. com papier ou numérique.