J’ai invité Alex Nicol, auteur de romans policier, à partager son expérience d’auteur sur mon blog. Un parcours mouvementé qui démontre qu’il n’y a pas une seule voie pour devenir auteur, publier et rencontrer son public. La priorité, c’est avant tout l’écriture.
Puisse cette expérience vous inspirer, vous aider à mieux comprendre l’auteur que vous êtes, vous guider dans les choix pas toujours faciles à faire.
Je remercie Alex Nicol d’avoir accepté cette invitation.
1.
L’écriture
Ecrire… le rêve et l’envie de beaucoup… Je me suis lancé dans la rédaction d’un texte il y a trente cinq ans, alors que je résidais à Madras en Inde du Sud. L’environnement paradisiaque, la culture des habitants, la qualité des relations m’avaient poussé à traduire ces ressentis en mots couchés sur le papier et déjà sous forme de roman policier. Je le sais aujourd’hui la qualité du produit était médiocre. Pourtant la gâchette du plaisir avait tiré sa première balle et le révolver ne devait plus cesser de tourner.
Vingt cinq ans plus tard, après des nouvelles rédigées dans une revue d’association, le besoin de tenter à nouveau la rédaction d’un roman policier avait titillé mes neurones et c’était plein de cette naïveté et de cette fougue de ceux qui croient en leur étoile que je me suis lancé dans l’aventure. Mais l’expérience de la vie m’avait donné une compétence supplémentaire, cette sagesse qui croît sur les têtes chenues. Le succès fut au rendez-vous. Un éditeur acceptait de me publier. Ce premier ouvrage, qui poursuit son histoire aujourd’hui encore aura atteint les 10.000 exemplaires. D’autres textes suivront en même temps qu’une réflexion sur la fiabilité de mon éditeur me faisait prendre conscience de la nature de ce monde dont j’ignorais l’existence : l’édition était un marigot où tournoyaient des requins. Avec 6 à 10% de droits, l’auteur, qui était le moteur de l’édition (car pas d’auteur, pas de livres, donc pas d’éditeur) jouait le rôle du petit poisson que d’épouvantables carnassiers tentaient de déguster tout en lui laissant un peu de vie pour qu’il poursuive sa tâche.
3.
L’auto-édition
Une nouvelle expérience avec un autre éditeur s’avéra tout aussi catastrophique. C’est à partir de ce moment là que je commençais à envisager de travailler pour mon compte. Dans un premier temps, les contacts avec un certain nombre de confrères rencontrés sur les salons du livre qui produisaient intégralement leurs ouvrages, firent souffler un vent de liberté. C’était ça la solution : écrire, trouver un imprimeur, diffuser les livres et continuer à jouir de ce plaisir de l’écriture et des rencontres. La réalité, lorsqu’on la creuse un peu, est moins rayonnante. Mes collègues s’épuisaient à voyager de librairies en supermarchés pour obtenir que leurs bouquins soient pris en dépôt-vente et finalement consacraient beaucoup de temps, d’argent et d’énergie pour pas grand-chose.
Les premières liseuses avaient alors fait leur apparition. Cette piste m’apparut très prometteuse : la diffusion se faisait par Internet, supprimait un certain nombre d’intermédiaires (fabriquant de papier, imprimeur, transporteur, stockeurs) et tous les frais qui étaient liés à ces professions avec en plus, élément non négligeable, une baisse sensible du produit pour le lecteur et une rémunération convenable de l’auteur. Dans un premier temps, auteur patriote, je me suis tourné vers la FNAC pour diffuser mes romans sur leur liseuse KOBO. Ce fut un véritable parcours du combattant. Sans éditeur derrière lequel s’adosser, cela devenait quasiment impossible d’obtenir le sésame. Je suis alors allé voir Amazon dont la redoutable efficacité pour mettre en ligne un roman à partir d’un document tapé sur un traitement de texte me confirmait que j’avais frappé à la bonne porte. En même temps, je me lançais sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, etc) pour m’y faire connaître. Plusieurs romans y furent ainsi lancés avec des résultats encourageants. Cela me permit d’intégrer la communauté des auteurs indépendants (« les Indés ») et d’y croiser sur la toile des collègues passionnés par leur activité (Chris Simon, Jacques Vandroux, Christelle Morize, Laurent Bettoni, Agnes Martin Lugand, pour ne citer qu’eux mais il y en a eu beaucoup d’autres). J’ai beaucoup apprécié cette communauté de gens qui ne se prenaient pas la tête et partageaient leur expérience et leur gentillesse.
5.
Le retour à l’écriture
Puis est venu à nouveau le temps de la réflexion : je passais plus de temps à « vendre » mes romans qu’à écrire d’autres histoires et, faut-il l’avouer, le plaisir n’était pas le même. En cherchant sur internet, j’ai fini par trouver une maison d’édition dont les valeurs répondaient aux miennes. La maison Numériklivres, sous la houlette bicéphale de Jean François Gayrard et d’Anita Berchenko avait fait le choix du Numérique pur et rémunérait très correctement ses auteurs. Par ailleurs, avant que je puisse lui soumettre un manuscrit, Jean François m’avait demandé de rédiger un petit texte pour répondre à cette question : « pourquoi voulez vous publier en numérique ? ». La nature de ma réponse conditionnait mon entrée dans son écurie.
Dois-je le dire ? Si je continue de participer à la promotion de mes livres sur Facebook, et ceux-ci sont maintenant disponibles sur tous les types de support, j’ai retrouvé le temps et le plaisir de l’écriture.
Naturellement cette expérience est très personnelle. Certain s’y retrouveront peut être ; d’autres continueront de préférer le travail solitaire de l’artisan qui peaufine intégralement son objet d’art.
Finalement, seul compte le résultat, ce trésor inestimable, pur produit de notre imagination, qui, le temps d’un regard sur une page ou une tablette, transportera le lecteur en des contrées que ses rêves les plus fous n’auraient pu imaginer.
Un roman écrit par 10 auteurs. J’avais envie de réunir des auteurs autour d’un projet commun, un peu comme acteurs ou musiciens se réunissent pour faire des improvisations, mêlant ainsi plaisir et pratique de leur art et cela a donné La Bouche !
C’est dingue, aberrant et une violation de la loi de la part de l’état Français. Une loi votée le 21 mars 2013 et intitulée ReLIRE (Registre des livres indisponibles en réédition électronique), très bien expliquée dans le billet de S.I.Lex. Ce Registre est une liste de 60 000 livres indisponibles (avec des erreurs) et oblige les auteurs de ces indisponibles à se manifester dans les six mois c’est-à-dire avant le 21 septembre 2013, faute de quoi leurs livres indisponibles seront exploités d’office par un tiers. Le registre est géré par la BNF.
Si vous connaissez des auteurs, des ayants droits, même d’un seul livre, faites circuler l’information en les renvoyant sur les sites de références en fin de ce billet.
Il est impératif que les auteurs soient informés, se mobilisent et trouvent des solutions individuelles et collectives. Il y en a. Lisez l’excellent billet de François Bon et rejoignez le site de lesindisponibles.fr, une coopérative qui se propose de numériser les indisponibles sur la demande des auteurs pour que ceux-ci gardent la gestion de leurs oeuvres et reçoivent donc la rémunération qui découlerait d’une exploitation numérique. En effet, d’après le Registre l’auteur a jusqu’au 21 septembre 2013 pour prouver qu’il est l’auteur du(des) titre(s) qu’il réclame et deux ans pour l’exploiter, spécifie ce même Registre, faute de quoi les oeuvres réclamées retomberaient automatiquement dans ReLire.
La vraie solution contre une telle spoliation est de prendre en charge l’exploitation de vos oeuvres indisponibles. Des auteurs se sont déjà lancés tels que Florian Rochat, Serge Brussolo ou Gilbert Gallerne qui déclare dans un entretien sur Ecran Total :
Il va falloir faire un tri dans tout cela, et je pense que cela passera par une prise de conscience des auteurs reconnus qui disposent de titres oubliés. Je pense notamment à tous ces auteurs du Fleuve Noir, à tous ces gens qui fournissaient les collections policières ou de science-fiction dans les années 1970 à 1990 et dont la plupart des ouvrages sont aujourd’hui introuvables. On commence à voir cela aux États-Unis, et dans une moindre mesure en France, où l’on a encore quelques années de retard, mais cela va venir. Que des gens comme Brussolo commencent à y venir est un très bon signe.
Gilbert Gallerne réedite ses indisponibles sur Kindle
Faites comme ces auteurs. Défendez vos droits en mettant les mains dans le cambouis et ne laissez pas une loi vous voler des années de travail et de dévouement. Vous pouvez les rejoindre en exploitant vous-mêmes vos oeuvres sur les plateformes numériques comme Amazon, Kobo et iBookStore, ou contacter la coopérative lesindisponibles.fr, rejoindre Le droit du serf, collectif de réflexion et d’action qui propose de lutter contre cette loi et trouver de l’aide pour l’auto-publication auprès de ce blog.
Si vous avez des questions n’hésitez pas à me contacter. Si vous connaissez d’autres organismes en mesure d’aider les auteurs d’oeuvres indisponibles, intervenez dans les commentaires.
Aujourd’hui, j’accueille Mohamed Mouras, un blogueur depuis 2009 qui avoue volontiers qu’il aurait dû commencer le blogging bien plus tôt.
Mohamed Mouras n’écrit pas de fictions (pour l’instant), mais il vient de sortir un livre très ciblé au titre très « marketable » deComment Vendre Son Livre Sans Faire Le Tapin. Un sujet, je pense, qui va vous intéresser. En effet, vendre ses ebooks reste la phase la plus difficile quand on est auteur.
J’ai rencontré Mohamed via Facebook. J’ai tout de suite apprécié sa générosité, son sens du partage, son énergie et une certaine efficacité, non dénuée d’humour, qui m’est familière. Mais place aux questions auquelles il a choisies de répondre.
Blogueur depuis 2009
Mohamed Mouras répond au cinq questions
1.
Comment es-tu arrivé dans le numérique ?
Par la porte… comme tout le monde, j’imagine 🙂 Tout d’abord un grand merci pour ton invitation Chris. Je suis heureux d’être là J
Plus sérieusement, je suis à la base un blogueur et mes deux blogs principaux sont SemeUnActe.com (dédié au développement pro et perso) et SimpleDad.fr (dédié à la paternité).
J’ai commencé à bloguer en 2010 sur les conseils de ma femme. C’est une blogueuse littéraire depuis 2008. D’ailleurs, elle aime lire sur iPad, n’hésitez pas à faire un tour sur son blogLesLecturesDeLiyah.com et à lui toucher un mot de votre livre.
2.
Sur quelles plateformes les livres sur lesquels tu as travaillés sont distribués ?
Quelque part fin 2011, j’ai sorti mon premier livre, mais c’est vraiment en octobre 2012 que j’ai vraiment décidé de m’impliquer à fond dans la plateforme Kindle.
Pourquoi cette plateforme ? Comme tout le monde je pense : la simplicité et la rapidité de publication font qu’absolument aucune autre plateforme ne peut tenir la comparaison. D’ailleurs c’est la plus rentable et de loin !
J’ai récemment « essayé » de regarder pour publier sur iBooks, j’ai arrêté au bout de 20 minutes avec un mal de crâne. En clair, c’est du Apple. Ils veulent tout faire à leur sauce et rien qu’à leur sauce. Ça arrange bien Amazon qui pendant ce temps ne voit aucun vrai compétiteur se profiler. Ça n’arrange pas les auteurs indépendants, car être trop dépendant d’un seul acteur fait qu’on peut se retrouver du jour au lendemain blacklisté (avec tous les désagréments que cela suppose).
3.
Combien de temps passes-tu par jour à la promotion de ton dernier livre ? Cela empiète-t-il sur ton temps d’écriture ?
En ce moment ? Beaucoup trop si tu veux mon avis :-). Je viens de sortir un livre intitulé Comment Vendre Son Livre Sans Faire Le Tapin. Je suis très content de sa sortie puisqu’il est rentré en 19e position après seulement 16 heures d’existence.
Le problème c’est que c’est beaucoup de travail que de le maintenir dans le TOP20 et oui très clairement cela empiète sur mon temps d’écriture.
Qu’on ne se méprenne pas. Je suis très content de la sortie de mes deux derniers livres, tous deux dans le TOP30 mais c’est une chose que les indépendants ne voient pas forcément. Il y a une grosse somme de travail derrière un lancement de livre. Le point final de votre livre n’est que le début. C’est là que les choses sérieuses commencent.
Écrire un livre, c’est simple et c’est fun. Le vendre, ça, c’est plus compliqué ! D’où justement l’écriture de ce dernier livre qui à la base était une sorte de « post-it » personnel. Je l’ai partagé, car je voyais la possibilité d’aider beaucoup de monde et d’être remercié pécuniairement. Le temps me dira si j’avais raison !
As-tu des conseils particuliers pour les auto-publiés ?
Oui ! Trois.
1. Écrivez ! Plus vous écrivez et plus vous occupez d’espace dans la bibliothèque virtuelle d’Amazon (ou d’un autre).
2. Un livre publié est un livre que vous voulez vendre, n’en ayez pas honte ! Je vois beaucoup d’indépendants qui se drapent dans « la pureté de leur art ». S’ils voulaient réellement rester « purs », ils se seraient contentés d’écrire leur livre, pas de le publier. Sortir un livre veut dire qu’on accepte de jouer le jeu de l’offre, de la demande et de la compétition (pas forcément de la rivalité d’ailleurs).
3. Le mot « marketing » est un mot obscène pour beaucoup. Pourtant, il permettrait à nombre d’auteurs d’apprendre que leurs livres n’est pas mauvais, c’est leur manière de le vendre qui est mauvaise (s’ils ont déjà une manière d’ailleurs… et non avoir une page facebook n’est pas une stratégie marketing).
5.
Comment vois-tu l’avenir de l’édition numérique ?
En rouge et noir… OK je sors 🙂
Il y a un débat : le livre numérique va-t-il connaitre la même destinée qu’aux États-Unis ou allons-nous conserver notre exception culturelle et les livres numériques ne décolleront jamais en France.
Si vous participez au débat, c’est que vous n’avez rien lu de ce que j’ai répondu plus haut. La France a « absorbé » la totalité des révolutions américaines depuis plus de 20 ans. Si vous doutez de cette dernière révolution, eh bien révisez votre histoire.
Bref, le livre numérique n’en est qu’à ses débuts oui c’est un fait. Mais il fut un jour où tout le monde s’est demandé ce qu’était ce « MP3 »… aujourd’hui nos enfants se demandent ce qu’est un « CD ». Et mes deux enfants se demanderont certainement ce qu’est le « papier ».
Plus sérieusement, je ne peux pas dire à quelle échéance le papier sera inférieur au numérique, mais il n’y a pas à en douter une seule seconde. Ensuite est-ce que le livre papier disparaitra ? Je ne crois pas, mais je pense qu’il deviendra un objet de collection.
Plus intéressant je pense est de se demander : qui des trois géants va tirer son épingle du jeu ? Amazon, Google ou Apple ? Ou est-ce qu’un autre acteur entrera dans la course et bouleversera le tout. Rappelez-vous qu’Amazon Kindle, c’est 2007 aux USA et 2011 en France, tout est dit, je pense !
Merci Chris pour cette opportunité de m’exprimer sur un sujet qui me tient à cœur 🙂
A propos de l’auteur : Mohamed MOURAS est auteur de six livres que vous pouvezretrouver ici sur Amazon. Vous pouvez télécharger gratuitement son premier livre sur son blog principal SemeUnActe.com/livre-gratuit. Ses sujets de prédilection le leadership, l’efficacité et la motivation. N’hésitez pas à le contacter pour des conseils, il aboie beaucoup, mais mord peu 🙂
Pourquoi en numérique ? est une série d’entretiens avec des auteurs autoédités en numérique, mais aussi d’autres acteurs qui font les corrections, le formatage, etc. et acceptent de travailler eux.
Si vous désirez un entretien veuillez lire les démarches à suivre. Si vous êtes auteur ici , si vous n’êtes pas auteurlà
J’ai croisé Isabelle Bouvier sur Twitter. Au bout de quelques échanges, je l’ai invitée dans Pourquoi en numérique ? En effet, Isabelle correspond tout à fait au profil de la rubrique, après avoir auto-publié son premier roman en 2012 sur Amazon Carnet de voyage d’un mort débutant, elle vient d’auto-publier son deuxième ebook, un recueil de nouvelles Le Cimetière des éléphants . Isabelle Bouvier est rédactrice web en Free-Lance et rien ne la destinait à s’auto-publier. Je la laisse se présenter :
Je suis née en 1970, à Paris, je vis actuellement en Côtes d’armor. J’ai participé dans les années 2000 au « carnet interdit », un groupe d’échanges d’auteurs dans lequel j’ai bénéficié de nombreux conseils via des ateliers d’écriture, puis mon premier livre a été publié chez un éditeur traditionnel. J’ai par la suite consacré du temps à ma vie professionnelle, et personnelle, et les textes de fiction se sont entassés sur un coin de mon ordinateur. A la fin de l’année dernière, après avoir testé la lecture de textes publiés en numérique, j’ai décidé d’auto-publier mes propres écrits en commençant par mon roman puis des nouvelles. Ces publications ont surpris les lecteurs de mon blog politique-société Mon avis t’intéresse qui ne savaient pas que j’écrivais des fictions sous un autre nom que Iboux, cette surprise m’a valu le soutien de plusieurs blogueurs que je remercie ici par la même occasion ( dont Anna, Nathalie, Elody, Matéo qui m’ont fait le plaisir d’être mon comité de lecture )
Je vous laisse découvrir Isabelle Bouvier à travers les questions qu’elle a choisies et un petit bonus de fin.
Après une expérience décevante chez un petit éditeur, l’option auto-publication m’est apparue comme la seule façon de conserver mes droits d’auteurs, et de gérer la publication de mes livres de A à Z. Que ce soit la fixation des prix, le choix de la couverture, la mise en page, la promotion de mes livres, je décide en toute indépendance.
Conserver cette liberté, tout en donnant une chance à mes histoires d’être lues, avoir des commentaires de mes lecteurs, voilà mes objectifs dans cette nouvelle aventure. Une aventure parmi les pionniers de l’auto-édition en numérique, en espérant rester jusqu’au bout du voyage. 🙂
2.
Pourquoi en numérique ?
Pour sa simplicité de mise en route. J’ai été aidée pour la numérisation de mon roman, et de mes nouvelles par « les passeurs de savoirs » une agence de com’ costarmoricaine. Une garantie pour moi d’avoir une mise en page agréable pour le confort du lecteur, et en plus l’agence m’a concocté mes deux couvertures, très colorées, avec un aspect BD que j’aime beaucoup.
Avec le numérique, on espère toucher un grand nombre de lecteurs francophones, d’autant que ce type de circuit est en plein essor avec les ventes de liseuses et autres tablettes tactiles.
D’autre part, étant blogueuse professionnelle, cela semblait logique d’opter pour ce format qui démocratise l’écriture, mais aussi la lecture, grâce aux prix attractifs de certains ebooks.
Je garde à l’esprit que l’auto-publication en numérique donne avant tout une opportunité de faire connaître mes écrits mais cela nécessite un travail de promotion et d’activer son réseau social.
Le prix de vente est de maximum 3 euros. Cela me paraît un prix honnête et attractif pour un recueil de 20 nouvelles, qui a été mis en page par un professionnel. Il faut à mon sens que le numérique soit abordable, si le prix est le même en version papier, ça n’a plus d’intérêt pour l’acheteur, si ce n’est un intérêt écologique.
4.
Sur quelles plateformes ?
Amazon et Kobo, pour l’instant. Je réfléchis à l’idée de les diffuser chez Itunes, et de proposer une version papier via Createspace sur Amazon, ce qui me permettrait de rencontrer des lecteurs dans des salons ( et de l’offrir à mon père, ancien imprimeur, allergique à l’informatique en général !
5.
Comment organises-tu la promotion de tes livres ?
J’utilise Facebook, Twitter, mes propres blogs, J’ai eu des articles sur d’autres blogs ayant lu mes livres, et enfin une critique dans un magazine féminin local « Katell Mag », et cette sympathique invitation ici ! J’essaie de trouver du temps pour la promotion de mes ebooks au milieu de mes autres activités dont l’écriture de mon prochain livre, je ne suis encore qu’une novice en marketing littéraire, du coup je lis les conseils d’auteurs auto-édités avec beaucoup d’intêret !
Qu’est-ce qui te satisfait le plus dans l’auto-édition ?
L’impression de prendre le destin de mes livres en main, sans avoir à attendre le feu vert d’un éditeur qui aurait reçu mon manuscrit par la poste, ouvert l’enveloppe ( ce qui n’est pas toujours le cas, et là c’est très énervant ! ) puis apprécié le contenu. La patience n’est pas mon fort ! En auto-publiant, après avoir considéré mon livre comme abouti, je le transmets aux lecteurs, s’ils sont nombreux tant mieux, s’ils ne sont pas au rendez-vous, c’est que ce livre n’était pas LE livre, et que je dois donc me remettre au travail, avec encore plus d’obstination.
Je suis en même temps réaliste, un éditeur efficace possède un réseau que je n’ai pas pour faire connaître ses publications, il peut s’appuyer sur les librairies, les critiques littéraires, et pour les publications numériques, il peut s’appuyer sur l’ensemble des plate-formes qui existent. Je ne me leurre pas, j’ai auto-publié mon roman chez Kobo en octobre, Kobo qui annonce sur son Writing life un partenariat avec la Fnac, or à l’heure d’aujourd’hui mon livre n’y est toujours pas référencé malgré mes réclamations… Une bataille que j’abandonne, pour l’instant mon esprit étant fixé sur mon prochain roman et la promotion des livres déjà en ligne chez Amazon.
Je crois que le plus difficile dans l’auto-publication, spécialement numérique, est de s’accrocher à son désir d’être lu, mais dans tous les cas, le désir d’écrire restera, parce que c’est un plaisir pour moi d’inventer des histoires, de m’amuser de mes personnages. Être lue par un grand nombre de personnes, et soyons fou, vivre de sa plume en tant qu’auteur de fiction ce serait le summum, mais je crains de n’être pas la seule à caresser ce rêve, n’est-ce pas ?
En vente sur Amazon et Kobo
Lire les entretiens précédents d’auteurs auto-publiés :
Pourquoi en numérique ? est une série d’entretiens avec des auteurs autoédités en numérique, mais aussi d’autres acteurs qui font les corrections, le formatage, etc. et acceptent de travailler eux.
Si vous désirez un entretien veuillez lire les démarches à suivre. Si vous êtes auteur ici , si vous n’êtes pas auteurlà
J’ai rencontré Charlie Bregman via Facebook. À travers nos échanges j’ai ressenti chez lui une certaine joie et légèreté. Charlie Bregman signe et publie avec Vivement l’amour !son premier ebook auto-publié. Le roman raconte, avec humour, l’histoire d’un jeune adolescent qui tombe amoureux dingue de l’adolescente qu’il ne lui faudrait pas.
Charlie Bregman se présente ainsi :
Je suis né en 1974 et je vis en Haute-Savoie. Je pourrais dire que j’ai été élevé parmi les vaches et nourri à la raclette, mais ça ferait un peu cliché. La vérité est légèrement différente et n’a absolument aucun intérêt. J’ai toujours aimé lire et j’écris depuis l’âge de 13 ans. En 2006, j’ouvre un blog et me lance dans une aventure passionnante avec un dessinateur : un roman y prend forme, sous forme de feuilleton illustré. Il constituera l’ébauche de mon premier livre : Vivement l’amour.
D’autres textes sont en cours d’écriture mais pas encore assez aboutis. J’ai le défaut d’être à la fois très impatient et d’aimer prendre mon temps pour faire les choses correctement…
Je vous laisse découvrir cet auteur à la personnalité joyeuse : cocktail d’humour et de désir, de modestie et de sens de la dérision.
En tant que parfait novice, j’ai commis l’erreur de publier mon roman d’abord en papier, puis ensuite en numérique. Comme le projet m’avait habité durant de nombreuses années, j’étais très impatient de le voir pleinement concrétisé sous forme de livre papier. J’ai donc décidé de ne tenter ma chance auprès d’une seule grande maison d’édition, et lorsqu’ils m’ont fait part de leur refus sous forme de lettre type, je me suis dit que rester libre et indépendant sur toute la ligne serait une aventure tout aussi grisante, ce que je peux confirmer aujourd’hui.
Par contre, faire connaître son livre reste un travail pour lequel je n’étais absolument pas préparé (et absolument pas conscient à quel point il déborde sur le reste des activités), et c’est tout naturellement que je me suis orienté vers la publication en numérique, afin de pouvoir toucher plus de lecteurs. Lorsque l’on constate que certains livres ne restent qu’un ou deux mois à peine en librairie avant de retourner direction le pilon, il est clair qu’un nouvel auteur n’a qu’une chance très infime de se faire une place au sein de cette société d’hyper-consommation. En numérique, un ouvrage publié n’est pas supprimé au bout de plusieurs semaines en cas de ventes insuffisantes.
Et puis, je pense que l’avenir de la lecture se trouve d’autant plus dans ce support, qu’avec la crise, cela permet d’acquérir des ouvrages à des coûts très compétitifs.
2.
Comment as-tu défini le prix de ton ebook ? Les raisons ?
Lorsque l’on écrit un roman, on ne le fait pas en gardant à l’esprit des idées de rentabilité ou de retour financier. Certains ouvrages le permettent peut-être, mais pas le roman. On écrit parce que l’on aime écrire, et si le succès est toujours quelque chose que l’on espère, on sait très bien qu’il ne constitue qu’une rencontre chanceuse d’un auteur avec un lecteur, à un instant T. Donc, pour moi, l’objectif était avant tout de pouvoir diffuser le livre en me mettant à la place du lecteur. Personnellement, quand je vois que certains éditeurs commercialisent leur version numérique au même tarif que la version papier, c’est du foutage de gueule. La vraie révolution du numérique, c’est de pouvoir réduire les coûts tout en augmentant l’impact écologique : zéro intermédiaire, zéro transport, « zéro » pollution (hormis celle produite pour la fabrication des liseuses, tablettes et ordinateurs, mais qui n’est pas du ressort de l’auteur). C’est une démarche qui peut paraître très indépendantiste, mais lorsque l’on voit, chez les éditeurs papier, qu’un auteur ne touche que 8 à 10% de royalties sur le livre qu’il a écrit, et que tout le reste sert à nourrir les autres acteurs de la chaine du livre, il y a quand même quelque chose qui ne tourne pas rond.
J’ai décidé de publier mon livre (420 pages en version papier) à 4,99€. Prix psychologique inférieur à 5€, sur lequel il doit me rester environ 3,20€ avant prélèvement des impôts sur le revenu. Pour un ebook téléchargé, pour un même résultat, il me faudrait vendre plus de deux livres papier. Pour le lecteur, au tarif du livre papier à 19€, cela représente le pouvoir d’acheter quatre livres au lieu d’un seul.
Je suis prêt à parier que les passionnés de lecture les plus réticents envers le numérique changeront très rapidement d’avis une fois qu’ils auront essayé !
3.
As-tu fait la couverture de ton ebook ? Comment ?
Pouvoir concevoir moi-même ma couverture a été un des atouts qui m’a encouragé à passer à l’auto-édition. Après des études d’architecture, sans avoir eu ni le talent ni la formation pour exercer en tant que graphiste, j’ai pourtant toujours gardé un plaisir immense à jouer avec le dessin pour exprimer des idées. Je voulais une couverture pleine de symbolique, où l’on puisse comprendre d’emblée les thèmes principaux du roman, qui sont l’amour, l’adolescence et la sexualité, avec le réveil hormonal comme véritable cause cachée de ce que l’on peut qualifier d’impatiences amoureuses.
Pour résumer le concept, les 13 fleurs symbolisent l’entrée dans l’adolescence, en faisant référence au terme de « teenager » des anglo-saxons, que l’on emploie pour les 13-19 ans et la petite « bestiole » rouge qui se fait la malle vers l’intérieur du livre vous invite à la suivre !
4.
Fais-tu de la vente directe ?
Oui, je commercialise moi-même mon ouvrage sur le site officiel Syblio, avec paiement sécurisé via Paypal pour la version papier. Pour la version numérique, j’ai préféré pouvoir bénéficier des journées de promotion gratuite du programme Kindle Direct Publishing d’Amazon, pour lesquelles une clause d’exclusivité est exigée.
5.
Combien de temps passes-tu par jour à la promotion de ton livre ?
Promouvoir un livre sérieusement demande beaucoup de temps (d’où la réelle légitimité des « bons » éditeurs, il faut le reconnaître). Jusqu’à maintenant, je n’avais pas suffisamment de temps pour le faire correctement. Depuis le début d’année, j’ai pris conscience de cette nécessité (le nombre de téléchargements du livre en était arrivé au point mort) et j’essaie de faire connaître mon livre un peu plus activement, même si cela se fait au détriment de mes heures de sommeil.
Cela porte ses fruits. 320 téléchargement ont été effectués lors de la dernière promotion gratuite, avec une reprise des ventes à l’issue de ces deux journées. Les raisons de ce « succès » relèvent malgré tout plus d’un coup de chance d’une réelle maîtrise des stratégies de marketing de ma part : cette promotion a été relayée par le site AUTO-ÉDITION qui a bénéficié d’une forte promotion de la part des auteurs indépendants au même moment (je les en remercie !)
Pour le reste, j’utilise les réseaux sociaux Facebook, Twitter et Viadeo, sans toutefois savoir les maîtriser pleinement pour le moment.
Pourquoi en numérique ? est une série d’entretiens avec des auteurs autoédités en numérique, mais aussi d’autres acteurs qui font les corrections, le formatage, etc. et acceptent de travailler eux.
Si vous désirez un entretien veuillez lire les démarches à suivre. Si vous êtes auteur ici , si vous n’êtes pas auteurlà