Pourquoi en numérique ? Un entretien avec Laurent Bettoni

J’ai déjà échangé avec l’auteur, Laurent Bettoni, dans un entretien croisé. Aujourd’hui je l’invite à répondre aux cinq questions. Sa double expérience à la fois dans l’édition traditionnelle et l’édition indé numérique lui permet d’émettre une excellente analyse de la situation, mais Laurent Bettoni ne se contente pas d’une analyse, il propose des pistes et des solutions. Voici comment il se présente lui-même :

Souvent empreints de références de la pop culture, les récits de Laurent Bettoni évoquent la fragilité des êtres et explorent l’âme humaine jusque dans ses recoins les plus sombres, où il aime à penser qu’une part de lumière, aussi faible soit-elle, scintille encore. Son regard n’exclut donc pas l’humour ni la bienveillance. Loin des clivages traditionnels et réducteurs entre littérature blanche et littérature noire, il se définit comme un auteur de littérature « grise », qui mêle les genres.

Laurent Bettoni
Laurent Bettoni

Son premier roman, Ma place au paradis, a été publié aux éditions Robert Laffont. Est parue en avril 2013 le premier épisode de sa série littéraire, intitulée Les Costello, une série mordante (éditons La Bourdonnaye). Son prochain roman, Arthus Bayard et les Maître du temps (Don Quichotte éditions), paraîtra le 17 octobre 2013.

Cet homme qui vit avec son temps s’intéresse également aux nouveaux modes d’écriture et d’édition. Il a publié avec succès en indépendant, Écran total (roman), Les Corps terrestres (roman), Le Bois mort (nouvelle), Léo et l’araignée (récit jeunesse), Léo et le monstre sans visage (récit jeunesse). Les trois derniers textes ont été adaptés, mis en musique et diffusés sur France Musique.

Laurent Bettoni est également auteur sociétaire de la Sacem et critique littéraire pour Service littéraire, La Cause littéraire et, à partir septembre 2013, pour IDBOOX.

Laurent répond aux  5 questions

1.

Quelle est ton expérience dans l’édition avant le numérique ? 

Mon premier roman, Ma place au paradis, est paru chez un éditeur traditionnel, Robert Laffont. Mais comme je n’étais pas connu, comme mon nom n’était pas vendeur, je n’ai pas eu la chance de bénéficier ni d’une campagne de communication ni d’une campagne de publicité. Et malheureusement, la personne grâce à qui j’avais été publié est décédée un an après la sortie du livre.

Il s’agissait de Laurent Bonelli, un grand libraire, un grand amoureux des livres, un « passeur de mots », comme il se définissait joliment lui-même. C’est lui qui m’a « découvert ». Après avoir dévoré mon manuscrit dès qu’il l’a eu entre les mains, il l’a transmis à l’éditeur, et une semaine plus tard je signais le contrat. Un vrai miracle ! J’ai eu une chance insolente, sur ce coup-là.

À la mort de Laurent, qui était devenu un ami, l’éditrice qui s’occupait de moi s’est montrée moins enthousiaste que lui sur mes textes. Et je n’ai carrément pas obtenu de réponse de sa part sur le dernier que je lui ai adressé. Élégant, n’est-ce pas ? Mais rétrospectivement, je peux affirmer que c’était un mal pour un bien. Le roman en question s’intitule Écran total, et il s’agit de mon premier succès d’auteur indé en numérique. Ce qui m’amène à la question suivante.

Disponible sur Amazon
Disponible sur Amazon

2.

Pourquoi le numérique ?

Avant tout, je tiens à préciser que je n’oppose pas, et que je n’opposerai jamais, le numérique au papier – ça, c’est un combat d’arrière-garde, totalement injustifié et stérile. Je les considère simplement comme deux supports de lecture, complémentaires l’un de l’autre.

J’ai actuellement 6 livres en numérique, et j’ai sorti en papier tous ceux qui remplissaient les conditions pour CreateSpace, le service d’impression à la demande (ou print on demand, ou POD) partenaire d’Amazon.

Fort de mon expérience de l’édition traditionnelle, l’édition indé en numérique m’est rapidement apparue comme le moyen de proposer mes textes directement aux lecteurs sans perdre mon temps ni mon énergie inutilement auprès de prétendus professionnels. Car après tout, le seul juge est le lecteur, et c’est son seul verdict qui m’intéresse.

Le numérique en indé, pour l’auteur, c’est donc avant tout la liberté.

Liberté de proposer son texte sans autre censure que la sienne, fidèle à l’idée qu’il s’en faisait lui-même initialement.

Liberté de s’adonner à plusieurs genres (littérature générale, polar, thriller, humour, etc.) et plusieurs formats (roman, nouvelle, théâtre, poésie, etc.).

Liberté de décider de la création graphique de sa 1re de couverture et de sa 4e de couverture.

Liberté de décider de son texte de 4e de couverture et de son texte de présentation aux lecteurs.

Liberté de définir sa politique tarifaire et de la modifier à volonté, dans le cadre d’offres promotionnelles ou de simples ajustements.

Liberté de consulter ses ventes en temps réel et de percevoir ses royalties tous les mois.

Liberté d’être rémunéré à hauteur de 70 % de royalties !

Enfin, l’édition indé en numérique peut permettre à un auteur de se faire repérer par un éditeur traditionnel. Libre à lui d’accepter ou non ensuite les clauses du contrat. Mais l’auteur se trouvera indéniablement dans une meilleure position pour négocier si c’est l’éditeur qui vient le chercher, et non si c’est lui qui se met à plat ventre pour n’obtenir qu’une lettre type de refus, plusieurs mois après avoir envoyé son manuscrit. Et encore, quand on lui répond.

Pour le lecteur, le numérique, s’il est proposé à des prix honnêtes, offre la possibilité de découvrir de nouveaux auteurs, d’acheter 4 ebooks pour le prix d’un livre papier grand format, de ne pas encombrer sa bibliothèque – qui de toute façon ne pourra plus rien contenir de plus un jour ou l’autre –, d’ajuster la taille des caractères (pratique pour les personnes âgées ou mal voyantes), d’emporter en déplacement 4 000 livres dans sa liseuse, d’en acheter à n’importe quel moment, y compris en pleine nuit, par simple téléchargement.

Par ailleurs, je suis persuadé que le numérique, pour toutes ces raisons, conduira à la lecture des personnes qui n’y seraient peut-être pas venues sans cela. Le numérique permet la démocratisation de la lecture, qui reste encore et toujours une occupation d’élite. Cela en arrange sûrement beaucoup, ce qui me demeure incompréhensible. Je ne peux pas accepter la rétention de la culture par une caste autoproclamée supérieure. Cette seule idée me fait horreur.

Les livre auto-publiés de Laurent Bettoni
Les livres auto-publiés de Laurent Bettoni 

3.

 Comment as-tu défini le prix de ton ebook ? Les raisons ?

J’ai traité cette question, avec le détail des calculs, sur mon blog, « Écran total », dans un article intitulé « Le juste prix du livre numérique (quand on est un auteur  indépendant) », voici le lien qui y renvoie :

http://cowboysetindies.blogspot.fr/2013/02/le-juste-prix-du-livre-numerique-quand.html

Je vais résumer ici.

J’ai pris comme point de départ la référence, à savoir le livre papier à 20 € TTC, soit 18,96 € HT. Partant de là, deux raisonnements.

Premier raisonnement, on considère comme justes les 8 % que perçoit l’auteur sur ce prix HT. Ce qui donne 1,52 €. Et donc, on y ajoute les taxes en vigueur ainsi que les pourcentages prélevés par les e-librairies, pour obtenir le prix de vente, soit 2,50 € au mieux

Second raisonnement, on considère comme injuste un système dans lequel le créateur de l’œuvre ne perçoit que 8 % du prix HT de son œuvre, quand il pourrait en percevoir au moins 20 % (pour l’explication, consulter l’article sur mon blog), ce qui donnerait 3,79 €. Soit un prix de vente de 6,15 € au mieux.

Mes livres d’auteur indé sont proposés à 3,99 €, ce qui se situe donc dans une fourchette de prix plutôt basse, et je songe sérieusement à augmenter un peu ce prix, pour le passer à 4,99 €. Car si je défends la démocratisation de la culture – et en particulier l’accès à la littérature pour le plus grand nombre – je ne suis pas pour brader le travail du créateur. Il existe un juste milieu, une zone de satisfaction pour tout le monde. Je crois que nous atteignons parfaitement cet équilibre avec un livre à 4,99 € (ce qui, je le souligne encore, reste 4 fois inférieur à un livre broché de 20 €).

J’en suis malade quand je constate que des auteurs indés, dans le but de – croient-ils – se faire connaître, gagner en visibilité et grimper dans le top 100 Amazon, diffusent leurs livres gratuitement. Cela m’attriste pour le message ainsi véhiculé, car s’ils se font connaître ce n’est certes pas de la bonne manière mais en se dévalorisant d’emblée aux yeux des lecteurs. Implicitement, ce qu’on dit à un lecteur en proposant son livre gratuitement, c’est : « Je suis tellement nul, mon livre est tellement mauvais, que je suis obligé de le donner. Alors, par pitié, téléchargez-le, c’est la dernière étape avant que je me suicide. »

L’écriture d’un livre représente des mois, voire des années, de travail. Ça ne vaut pas rien. Et si l’on pense que ce qu’on a écrit ne vaut rien, alors ayons la décence de ne pas le présenter aux lecteurs, même gratuitement. Le lecteur n’est pas notre poubelle.

En revanche, une offre promotionnelle, à un prix plancher ou symbolique, sur un temps court, au moment du lancement du livre, peut apparaître comme une excellente approche.

Mais de grâce, ne demandons pas l’aumône d’un téléchargement aux lecteurs ! La meilleure solution pour les intéresser à nos œuvres est de susciter leur désir par des couvertures, des présentations et des résumés attrayants. Et surtout par des livres qui soient des livres (j’y reviendrai dans la dernière question).

4.

Sur quelles plates-formes ton livre est-il distribué ? S’il y a des plates-formes sur lesquelles ton/tes livres ne sont pas distribué(s), donnes-en les raisons.

Mes livres sont distribués sur Amazon, Chapitre.com, Fnac/Kobo, et Apple.

Je n’ai aucune action ni aucune part dans aucune plate-forme, mais la seule qui soit vraiment pro et qui veuille réellement promouvoir les auteurs indés, c’est Amazon. Elle progresse constamment, recherche sans cesse la moindre amélioration, tant dans l’interface d’utilisation de sa plate-forme KDP – sur laquelle nous déposons les livres – que dans la visibilité qu’elle offre aux auteurs.

Amazon a récemment créé un onglet « ebooks Indés » sur sa page d’accueil consacrée aux ebooks, de la même manière qu’en musique il existe le rayon indé – soit dit en passant, le plus novateur et le plus inventif. C’est la meilleure façon de braquer les projecteurs sur les auteurs qui choisissent ce mode de publication et de rendre leurs œuvres aussi visibles que celles issues de l’édition traditionnelle.

Mais Amazon va encore plus loin, puisque, dès la rentrée 2013, elle mettra en avant des auteurs indés qui publient leur premier roman, et qui figureront ainsi à côté de ceux de la sempiternelle et monotone rentrée littéraire traditionnelle, avec son lot de petits arrangements entre amis, de renvois d’ascenseur et de partage du gâteau entre gens du même monde.

Enfin, Amazon, reverse les royalties aux auteurs tous les mois par virement bancaire. Le rêve…

Je ne suis pas naïf, je sais pertinemment qu’Amazon mise sur les best-sellers, chez les indés, mais cette e-librairie donne équitablement les moyens à chaque auteur indé de devenir un best-seller. Après, ce sont les goûts des lecteurs et les campagnes de communication des auteurs qui font la différence. Et peut-être aussi leur talent.

Chapitre.com m’apparaît comme la deuxième plate-forme digne d’intérêt. Mais elle est tout de même à la traîne, et l’interface d’utilisation est un calvaire pour l’auteur, qui doit éditer lui-même ses propres factures et les envoyer à la compta. Celle-ci paye à reculons et toujours très en retard.

Cela m’embête d’autant plus de le dire que j’entretiens d’excellents rapports avec les personnes qui s’occupent de cette plate-forme (ils sont venus me chercher après mon succès avec Écran total, et ça démontrait donc une volonté de leur part de se lancer dans la publication indé), mais c’est la vérité, les faits n’ont pas encore suivi les intentions.

Toutes les autres supposées grandes plates-formes, sans exception, méprisent littéralement les auteurs indés, je pense en particulier à la Fnac/Kobo, Apple et GooglePlay qui les refuse carrément. Il est de plus impossible d’établir le moindre contact avec ces gens-là, la palme revenant à Apple.

Le souci, c’est qu’il est difficile de faire sans, pour l’instant, car les formats de lecture diffèrent entre Amazon et eux. Amazon possède un format captif (Mobi), ce qui est très contestable, les autres fonctionnent avec l’ePub. Donc ne publier que sur Amazon te condamne à ne pas être lu par les possesseurs de liseuses d’ePub. Cela dit, la configuration étant ce qu’elle est aujourd’hui, tu réalises presque 100 % de tes ventes sur Amazon, quand tu es un auteur indé, puisque les autres ne font rien pour mettre tes livres en avant.

Nouvel épisode, le 4 !
Nouvel épisode, le 4 !

5.

Peux-tu décrire les avantages et désavantages de l’auto-publication numérique comparée à l’édition papier ?

De la même manière que je n’oppose pas le numérique au papier, je n’opposerai pas la publication indé à l’édition traditionnelle. D’ailleurs, mon prochain roman – Arthus Bayard et Les Maîtres du temps – paraît le 17 octobre chez Don Quichotte, un éditeur traditionnel ; ma série littéraire – Les Costello, une série mordante – est publiée chez un éditeur traditionnel (numérique), La Bourdonnaye, depuis le 15 avril ; et un autre de mes romans sera probablement publié en 2014 aussi chez un éditeur traditionnel. Le seul impératif reste à mes yeux la qualité.

Et il faut bien reconnaître – même si ça me fait mal au c… de me résoudre à ce constat, étant donné les positions que je défends – qu’en la matière l’avantage revient encore à l’édition traditionnelle. On peut penser ce qu’on veut de leurs contenus (je ne me montre pas particulièrement tendre, à ce sujet), mais les livres proposés par les maisons d’édition sont de vrais livres. Ils renferment de vrais textes écrits le plus correctement possible (bien qu’il reste toujours, là aussi, des coquilles), selon les règles grammaticales, orthographiques, syntaxiques et typographiques établies ; ils se parent de vraies couvertures aux maquettes et aux illustrations professionnelles ; ils possèdent une vraie mise en page.

Si la publication indé ne présente que des avantages, dans la mesure où l’auteur conserve la maîtrise totale sur la production de son œuvre, elle souffre d’un gros handicap, comparativement à l’édition traditionnelle, qui réside dans son amateurisme. C’est ce qui tuera dans l’œuf ce courant, encore naissant en France, à moins que ses représentants ne réagissent. La professionnalisation de la publication indé apportera la reconnaissance des médias, des journalistes, des critiques, des blogueurs, des libraires, des diffuseurs, et surtout… des lecteurs.

Dans leur esprit, un véritable auteur est celui dont les ouvrages sont publiés par un éditeur traditionnel. Aux auteurs indés de prouver le contraire et de gagner leurs lettres de noblesse par leur talent et leur professionnalisme.

À ce propos, même si j’ai l’impression de jouer au marchand de tapis, je me permets de parler un peu de mon activité d’accompagnement littéraire, « Laurent Bettoni, accompagnement littéraire ». Je propose diverses prestations, de la correction de texte (je suis correcteur professionnel, diplôme de Formacom) à l’accompagnement complet, et j’incite fortement les auteurs indés à recourir à ce genre de services. Leurs œuvres ne s’en porteront que mieux, leur lectorat aussi, et le courant indé d’une manière générale.

Et, non, un tonton fort en dictées ou un ami prof de français ne remplaceront jamais un correcteur professionnel.

Voici le lien qui renvoie sur mon site : http://laurentbettoni.wix.com/accomp-litteraire

D’autre part, je t’annonce un scoop, Chris. À partir de septembre, en plus de chroniquer dans Service littéraire et La Cause littéraire, je chroniquerai aussi sur IDBOOX (site dédié au numérique qui accueille des milliers de visiteurs par jour). Exclusivement des livres existant en version numérique (ils pourront bien sûr exister en papier). Et les livres des auteurs indés y seront les bienvenus… pour peu qu’ils soient pro. Je chroniquerai donc indépendamment des indés et des « tradis ». Ce qui revient à dire que je chroniquerai des livres écrits par des auteurs, sans autre distinction que le talent.

Enfin, toujours dans l’intention de faire connaître de nouvelles plumes issues de la publication indé, je lance un appel à projets pour la collection « Pulp », que j’ai créée et que je dirige chez La Bourdonnaye. Tous les renseignements utiles sont ici : http://www.labourdonnaye.com/collection/8/Pulp

Voilà, le monde littéraire se trouve à portée de main des auteurs indés, à eux de savoir le conquérir, de s’en donner les moyens.

Nouvel épisode, le 4 !
Nouvel épisode, le 4 !

 

Lire les entretiens précédents d’auteurs auto-publiés :

Entretien avec David Gaughran

Entretien avec Charlie Bregman

Entretien avec Agnès Martin-Lugand

Entretiens croisés avec Laurent Bettoni

Entretien avec Emily Hill

Entretien avec Fabienne Betting

Entretien avec Florian Rochat

Pourquoi en numérique ? est une série d’entretiens avec des auteurs autoédités en numérique, mais aussi d’autres acteurs qui font les corrections, le formatage, etc. et acceptent de travailler avec eux.

Si vous désirez un entretien veuillez lire les démarches à suivre. Si vous êtes auteur ici , si vous n’êtes pas auteur 

GOINGmobo, the Magazine of the Mobile Bohemian

Chris Simon _ Licence Creative Commons BY-NC

Photos  ©Laurent Bettoni

1ère mise en ligne et dernière modification le 16 juillet 2013

Auteurs, réveillez-vous ! Des solutions avant que ReLIRE ne vous dépouille

Chris Simon est l’auteure de quatre livres numériques dont trois auto-publiés. 

Mes ebooks sur Amazon
Mes ebooks sur Amazon

Auteurs réveillez-vous ! 

Ouvrez les yeux sur le numérique et devenez Indés pour sauver vos biens !

Relisez :

Réfractaires, oui, mais pas vaincus ! car l’histoire permet des vues plus larges sur les événements.

Et signez la pétition contre la loi ici : LIRE or not ReLIRE

 

Livre numérique dans une liseuse
Livre numérique dans une liseuse

C’est dingue, aberrant et une violation de la loi de la part de l’état Français. Une loi votée le 21 mars 2013 et  intitulée ReLIRE (Registre des livres indisponibles en réédition électronique), très bien expliquée dans le billet de S.I.Lex. Ce Registre est une liste de 60 000 livres indisponibles (avec des erreurs) et oblige les auteurs de ces indisponibles à se manifester dans les six mois c’est-à-dire avant le 21 septembre 2013, faute de quoi leurs livres indisponibles seront exploités d’office par un tiers. Le registre est géré par la BNF.

Si vous connaissez des auteurs, des ayants droits, même d’un seul livre, faites circuler l’information en les renvoyant sur les sites de références en fin de ce billet.

Il est impératif que les auteurs soient informés, se mobilisent et trouvent des solutions individuelles et collectives. Il y en a. Lisez l’excellent billet de François Bon et rejoignez le site de lesindisponibles.fr, une coopérative qui se propose de numériser les indisponibles sur la demande des auteurs pour que ceux-ci gardent la gestion de leurs oeuvres et reçoivent donc la rémunération qui découlerait d’une exploitation numérique. En effet, d’après le Registre l’auteur a jusqu’au 21 septembre 2013 pour prouver qu’il est l’auteur du(des) titre(s) qu’il réclame et deux ans pour l’exploiter, spécifie ce même Registre, faute de quoi les oeuvres réclamées retomberaient automatiquement dans ReLire.

La légende de Little Eagle
La légende de Little Eagle

La vraie solution contre une telle spoliation est de prendre en charge l’exploitation de vos oeuvres indisponibles. Des auteurs se sont déjà lancés tels que Florian Rochat, Serge Brussolo ou Gilbert Gallerne qui déclare dans un entretien sur Ecran Total :

Il va falloir faire un tri dans tout cela, et je pense que cela passera par une prise de conscience des auteurs reconnus qui disposent de titres oubliés. Je pense notamment à tous ces auteurs du Fleuve Noir, à tous ces gens qui fournissaient les collections policières ou de science-fiction dans les années 1970 à 1990 et dont la plupart des ouvrages sont aujourd’hui introuvables. On commence à voir cela aux États-Unis, et dans une moindre mesure en France, où l’on a encore quelques années de retard, mais cela va venir. Que des gens comme Brussolo commencent à y venir est un très bon signe.

Gilbert Gallerne réedite ses indisponibles sur Kindle
Gilbert Gallerne réedite ses indisponibles sur Kindle

Faites comme ces auteurs. Défendez vos droits en mettant les mains dans le cambouis et ne laissez pas une loi vous voler des années de travail et de dévouement. Vous pouvez les rejoindre en exploitant vous-mêmes vos oeuvres sur les plateformes numériques comme Amazon, Kobo et iBookStore, ou contacter la coopérative lesindisponibles.fr,  rejoindre Le droit du serf, collectif de réflexion et d’action qui propose de lutter contre cette loi et trouver de l’aide pour l’auto-publication auprès de ce blog.

Si vous avez des questions n’hésitez pas à me contacter. Si vous connaissez d’autres organismes en mesure d’aider les auteurs d’oeuvres indisponibles, intervenez dans les commentaires.

Auteurs réveillez-vous ! 

Signez la pétition contre la loi ici : ReLIRE or not ReLIRE

Pour mieux comprendre cette loi et comment la contrer lisez :

S.I.Lex : De la loi sur les indisponibles au registre ReLIRE : la blessure, l’insulte et la réaction en marche

IDBOOX : Découvrir ReLire ou mourir ?

Actualitté/Billet de François Bon : Auteurs, contre l’État voleur, réclamez vos droits !

Le droit du serf sur La loi sur les indisponibles : Entretien avec Yal Ayerdhal

Page officielle du registre ReLIRE pour rechercher vos titres.

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1ère mise en ligne et dernière modification le 26 mars 2013.

Pourquoi en numérique ? Entretien avec Charlie Bregman, auteur

J’ai rencontré Charlie Bregman via Facebook. À travers nos échanges j’ai ressenti chez lui une certaine joie et légèreté. Charlie Bregman signe et publie avec Vivement l’amour ! son premier ebook auto-publié. Le roman raconte, avec humour, l’histoire d’un jeune adolescent qui tombe amoureux dingue de l’adolescente qu’il ne lui faudrait pas.

Charlie Bregman se présente ainsi :

Je suis né en 1974 et je vis en Haute-Savoie. Je pourrais dire que j’ai été élevé parmi les vaches et nourri à la raclette, mais ça ferait un peu cliché. La vérité est légèrement différente et n’a absolument aucun intérêt. J’ai toujours aimé lire et j’écris depuis l’âge de 13 ans. En 2006, j’ouvre un blog et me lance dans une aventure passionnante avec un dessinateur : un roman y prend forme, sous forme de feuilleton illustré. Il constituera l’ébauche de mon premier livre : Vivement l’amour.

D’autres textes sont en cours d’écriture mais pas encore assez aboutis. J’ai le défaut d’être à la fois très impatient et d’aimer prendre mon temps pour faire les choses correctement…

Je vous laisse découvrir cet auteur à la personnalité joyeuse : cocktail d’humour et de désir, de modestie et de sens de la dérision.

Ebook en vente sur Amazon
Ebook en vente sur Amazon

Charlie Bregman répond au cinq questions

1.

Pourquoi en numérique ?

En tant que parfait novice, j’ai commis l’erreur de publier mon roman d’abord en papier, puis ensuite en numérique. Comme le projet m’avait habité durant de nombreuses années, j’étais très impatient de le voir pleinement concrétisé sous forme de livre papier. J’ai donc décidé de ne tenter ma chance auprès d’une seule grande maison d’édition, et lorsqu’ils m’ont fait part de leur refus sous forme de lettre type, je me suis dit que rester libre et indépendant sur toute la ligne serait une aventure tout aussi grisante, ce que je peux confirmer aujourd’hui.

Par contre, faire connaître son livre reste un travail pour lequel je n’étais absolument pas préparé (et absolument pas conscient à quel point il déborde sur le reste des activités), et c’est tout naturellement que je me suis orienté vers la publication en numérique, afin de pouvoir toucher plus de lecteurs. Lorsque l’on constate que certains livres ne restent qu’un ou deux mois à peine en librairie avant de retourner direction le pilon, il est clair qu’un nouvel auteur n’a qu’une chance très infime de se faire une place au sein de cette société d’hyper-consommation. En numérique, un ouvrage publié n’est pas supprimé au bout de plusieurs semaines en cas de ventes insuffisantes.

Et puis, je pense que l’avenir de la lecture se trouve d’autant plus dans ce support, qu’avec la crise, cela permet d’acquérir des ouvrages à des coûts très compétitifs.

2.

Comment as-tu défini le prix de ton ebook ? Les raisons  ?

Lorsque l’on écrit un roman, on ne le fait pas en gardant à l’esprit des idées de rentabilité ou de retour financier. Certains ouvrages le permettent peut-être, mais pas le roman. On écrit parce que l’on aime écrire, et si le succès est toujours quelque chose que l’on espère, on sait très bien qu’il ne constitue qu’une rencontre chanceuse d’un auteur avec un lecteur, à un instant T. Donc, pour moi, l’objectif était avant tout de pouvoir diffuser le livre en me mettant à la place du lecteur. Personnellement, quand je vois que certains éditeurs commercialisent leur version numérique au même tarif que la version papier, c’est du foutage de gueule. La vraie révolution du numérique, c’est de pouvoir réduire les coûts tout en augmentant l’impact écologique : zéro intermédiaire, zéro transport, « zéro » pollution (hormis celle produite pour la fabrication des liseuses, tablettes et ordinateurs, mais qui n’est pas du ressort de l’auteur). C’est une démarche qui peut paraître très indépendantiste, mais lorsque l’on voit, chez les éditeurs papier, qu’un auteur ne touche que 8 à 10% de royalties sur le livre qu’il a écrit, et que tout le reste sert à nourrir les autres acteurs de la chaine du livre, il y a quand même quelque chose qui ne tourne pas rond.

J’ai décidé de publier mon livre (420 pages en version papier) à 4,99€. Prix psychologique inférieur à 5€, sur lequel il doit me rester environ 3,20€ avant prélèvement des impôts sur le revenu. Pour un ebook téléchargé, pour un même résultat, il me faudrait vendre plus de deux livres papier. Pour le lecteur, au tarif du livre papier à 19€, cela représente le pouvoir d’acheter quatre livres au lieu d’un seul.

Je suis prêt à parier que les passionnés de lecture les plus réticents envers le numérique changeront très rapidement d’avis une fois qu’ils auront essayé !

3.

As-tu fait la couverture de ton ebook  ? Comment ?

Pouvoir concevoir moi-même ma couverture a été un des atouts qui m’a encouragé à passer à l’auto-édition. Après des études d’architecture, sans avoir eu ni le talent ni la formation pour exercer en tant que graphiste, j’ai pourtant toujours gardé un plaisir immense à jouer avec le dessin pour exprimer des idées. Je voulais une couverture pleine de symbolique, où l’on puisse comprendre d’emblée les thèmes principaux du roman, qui sont l’amour, l’adolescence et la sexualité, avec le réveil hormonal comme véritable cause cachée de ce que l’on peut qualifier d’impatiences amoureuses.

Pour résumer le concept, les 13 fleurs symbolisent l’entrée dans l’adolescence, en faisant référence au terme de « teenager » des anglo-saxons, que l’on emploie pour les 13-19 ans et la petite « bestiole » rouge qui se fait la malle vers l’intérieur du livre vous invite à la suivre !

4.

Fais-tu de la vente directe ?

Oui, je commercialise moi-même mon ouvrage sur le site officiel Syblio, avec paiement sécurisé via Paypal pour la version papier. Pour la version numérique, j’ai préféré pouvoir bénéficier des journées de promotion gratuite du programme Kindle Direct Publishing d’Amazon, pour lesquelles une clause d’exclusivité est exigée.

5.

Combien de temps passes-tu par jour à la promotion de ton livre ?

Promouvoir un livre sérieusement demande beaucoup de temps (d’où la réelle légitimité des « bons » éditeurs, il faut le reconnaître). Jusqu’à maintenant, je n’avais pas suffisamment de temps pour le faire correctement. Depuis le début d’année, j’ai pris conscience de cette nécessité (le nombre de téléchargements du livre en était arrivé au point mort) et j’essaie de faire connaître mon livre un peu plus activement, même si cela se fait au détriment de mes heures de sommeil.

Cela porte ses fruits. 320 téléchargement ont été effectués lors de la dernière promotion gratuite, avec une reprise des ventes à l’issue de ces deux journées. Les raisons de ce « succès » relèvent malgré tout plus d’un coup de chance d’une réelle maîtrise des stratégies de marketing de ma part : cette promotion a été relayée par le site AUTO-ÉDITION qui a bénéficié d’une forte promotion de la part des auteurs indépendants au même moment (je les en remercie !)

Pour le reste, j’utilise les réseaux sociaux Facebook, Twitter et Viadeo, sans toutefois savoir les maîtriser pleinement pour le moment.

Ebook en vente sur Amazon
Version papier  en vente

 

Lire les entretiens précédents d’auteurs auto-publiés :

Entretien avec Agnès Martin-Lugand

Entretiens croisés avec Laurent Bettoni

Entretien avec Emily Hill

Entretien avec Fabienne Betting

Entretien avec Florian Rochat

Pourquoi en numérique ? est une série d’entretiens avec des auteurs autoédités en numérique, mais aussi d’autres acteurs qui font les corrections, le formatage, etc. et acceptent de travailler eux.

Si vous désirez un entretien veuillez lire les démarches à suivre. Si vous êtes auteur ici , si vous n’êtes pas auteur 


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Chris Simon _ Licence Creative Commons BY-NC

Photos  © Charlie Bregman

1ère mise en ligne et dernière modification le 25 février 2013

Comment devenir écrivain sans passer par la poste ?

Je rebondis sur une fabuleuse nouvelle, annoncée par Écran Total. Agnès Martin-Lugand a écrit un roman Les gens heureux lisent et boivent du café. Avec l’aide d’un autre auteur Laurent Bettoni, elle l’a retravaillé et auto-publié sur Amazon fin décembre. En une semaine, son livre se retrouve numéro un des ventes. Mais, qui, s’en est aperçu ? Quelques auteurs auto-publiés qui s’intéressent de près à ce qui se passe sur Amazon et sur les autres plate-formes de vente et les lecteurs.

3000 exemplaires en 3 semaines
70 commentaires

Agnès a fait deux/trois entretiens sur des blogs d’auteurs dont le mien dans Pourquoi en numérique ? Et une télé régionale FR3 Normandie. Ce sont donc les lecteurs qui ont tout fait ! Ils existent donc ces lecteurs numériques. Ce ne sont pas des fantômes. Ils lisent, ils sont curieux et se passent le mot sur les livres qu’ils aiment. Le roman existe donc par les lecteurs.

Ainsi de lecteur en lecteur, le roman a oscillé entre la première et la troisième place pendant moins de deux mois sur le top 100 littérature générale d’Amazon et gardé une première place dans le Top 100  littérature sentimentale pendant quatre semaines. Et tout ça sans l’aide d’aucun média. C’est ce qu’il y a de plus intéressant dans ce succès.

J’ai lu les deux premiers chapitres du livre (pas eu encore le temps d’en lire plus) et je comprends pourquoi un éditeur, Michel Lafon, l’a contactée. On adhère de suite au personnage, on a une empathie directe, instantanée avec l’héroïne. Voilà un éditeur qui ne boude pas le numérique, mais l’observe sur les plate-formes de distribution.

Les contes de fées arrivent finalement sur Amazon France. Le rêve américain Made in France enfin dans la réalité et non plus que dans les séries ! 😉  Agnès Martin-Lugand est sans doute la première auteure francophone à avoir dépassé les ventes de 50 Shades of Gray sur plusieurs semaines et à avoir signé, grâce à cette performance, un contrat avec un grand éditeur papier. Et tout ça sans les médias. Hey hello les « Grands » médias et sites qui parlent du numérique vous n’avez pas l’impression de rater quelque chose ?!  Êtes-vous vraiment indispensables dans un nouveau système ?

J’entends déjà dire, oui mais c’est de la littérature sentimentale donc commerciale, patati patatata… Je vous rassure toute la littérature, tous les genres, tous les formats romans, nouvelles et poésies existent en ebook via des auteurs indépendants ou des éditeurs « Pure Players ».  Une partie de la littérature d’aujourd’hui, et de demain sans doute, est en numérique.  Des livres moins chers et une foison de nouveaux auteurs vous sont proposés.

Pour Agnés, ce premier roman et une belle réussite et très encourageante pour les auteurs indés et les lecteurs ! Oui, les lecteurs jouent un rôle important dans cette histoire. Ils sont des personnages principaux. Ça me laisse rêveuse, en tant qu’auteure auto-publiée mais aussi en tant que lectrice en numérique.

Dépêchez-vous d’acheter Les gens heureux lisent et boivent du café, car il sera bientôt à 20 euros en version papier au lieu de 2,68 aujourd’hui sur Amazon !

4e de couverture
Le livre existe aussi en version papier

 Lire les entretiens précédents d’auteurs auto-publiés :


Entretien avec Agnès Martin-Lugand

Entretien avec Emily Hill

Entretien avec Fabienne Betting

Entretien avec Florian Rochat

Pourquoi en numérique ? est une série d’entretiens avec des auteurs autoédités en numérique, mais aussi d’autres acteurs qui font les corrections, le formatage, etc. et acceptent de travailler eux.

Si vous désirez un entretien veuillez lire les démarches à suivre. Si vous êtes auteur ici , si vous n’êtes pas auteur 


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1ère mise en ligne et dernière modification le 15 février 2013

MON PROCHAIN GROS TRUC, si j’ose dire.

Mon prochain gros truc est l’adaptation française de The Next Big Thing, un mème viral dans lequel les auteurs exposent leur prochain projet puis invitent d’autres auteurs à faire de même sur leurs blogs respectifs.

C’est à Jean-Basile Boutak, un des auteurs de Historietas (ebook auquel j’ai participé) chez Edicool que je dois d’avoir été « tagué ».

ebook en vente sur Edicool, Amazon.fr et itunes
ebook en vente sur Edicool, Amazon.fr et itunes

L’expression « gros truc » en français me fait sourire, mais je comprends pourquoi cela n’a pas été traduit par grand machin ou grosse chose. 😉

Je dois avouer que j’aurais sans doute passé mon tour si je ne venais pas de finir un premier jet de mon roman en cours. Je n’aime pas vraiment parler de mes projets – peur de perdre l’énergie et le désir qui me portent. Mais je me suis dit, pour une fois, sois à la hauteur de tes personnages, fais face à tes peurs.


1. Quel est le titre de votre prochain texte ?

Je ne vais pas le dire, je veux faire la surprise !

2. D’où vous vient l’idée principale ?

De mon premier roman Ma mère est une fiction  chez Publie.net, dans lequel j‘ai fait se croiser quatre histoires. J’ai été sollicitée et encouragée sur les réseaux sociaux par des lecteurs (et même un éditeur) à développer l’une d’entre elles en roman, je me suis dit qu’ils avaient peut-être raison et j’ai essayé.

En vente sur Publie.net, Amazon, Bookeen, iBookStore...
En vente sur Publie.net, Amazon, Bookeen, iBookStore…

3. À quel genre appartient-il ?

Je ne pose jamais la question du genre. À tort peut–être ? Je me concentre sur l’histoire, les personnages. Cependant, je sens ce roman au croisement du roman d’anticipation et de l’uchronie.

4. Si votre texte était adapté au cinéma, quels acteurs verriez-vous dans les rôles principaux ?

Cette question me parle pour deux raisons. 1. L’ histoire au départ était une nouvelle de quatre pages. Ma première idée, en la relisant, était d’en faire un scénario de long-métrage, car je voyais le film. 2. J’écris mes romans en utilisant les techniques du scénario. Il faut dire que c’est ma formation. Cependant, je n’ai pas envie pour l’instant de mettre des visages connus sur mes personnages alors que je le ferais si j’écrivais un scénario.

 5. Quel est le synopsis du texte en une phrase ?

Un voyage qui tourne mal, très mal et met en péril la vie du personnage principal. 😉

6. Allez-vous être publié par un éditeur ou en auto-édition ?

Je n’ai pas décidé, mais l’auto-édition numérique me convient très bien. J’ai déjà publiés deux livres.

7. Combien de temps avez-vous mis pour produire votre premier jet ?

Deux mois. Mais c’est maintenant que le travail le plus long commence.

8. À quel autre livre pouvez-vous le comparer ?

Aucun pour l’instant. Mais je n’ai pas lu tous les livres !

9. Qui ou quoi a inspiré l’écriture de votre livre ?

C’est une histoire que j’avais dans la tête depuis une douzaine d’année. Mais, je ne sais pas pourquoi, je n’arrivais pas à m’asseoir et à l’écrire. Et puis un jour au printemps 2011, j’ai enménagé dans un nouvel appartement et j’ai trouvé sous une latte du plancher qui bougeait, un billet d’1 dollar. Qui avait laissé ce billet ? Les propriétaires avaient-ils connaissance de cette cachette ? Ces questions en ont  apporté d’autres.  À quoi servent les traces ? Le souvenir ? La mémoire permet-elle de nous apprendre quelque chose sur nous-mêmes et sur la nature humaine ? J’ai remis le billet et repositionné la latte et j’ai écrit la première version.

10. Que pourriez-vous dire pour piquer l’intérêt de votre lecteur ?

Une des quatre parties de Ma mère est une fiction est ma matrice et permet une incursion dans le roman .

Pour prendre la suite, et se soumettre à cette pratique virale, j’invite Fabienne Riveyran, , Marlène Tissot, Claire Roig, Camille Philibert-Rosignol, Éric, Dubois, Laurent Bettoni, Olivier Moyano, Florian Rochat, Jean-Christophe Heckers, Adam Molariss. S’ils le veulent, bien sûr.

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1ère mise en ligne et dernière modification le 13 février 2013

Pourquoi en numérique ? Entretien avec Agnès Martin-Lugand, auteure

La page a déménagé. Cliquez sur le lien pour  lire l’article :  Pourquoi en Numérique ? Entretien avec Agnès Martin-Lugand, Auteure

 

3000 exemplaires en 3 semaines

 

 

 Lire les entretiens précédents d’auteurs auto-publiés :

Entretiens croisés avec Laurent Bettoni

Entretien avec Emily Hill

Entretien avec Fabienne Betting

Entretien avec Florian Rochat

Pourquoi en numérique ? est une série d’entretiens avec des auteurs autoédités en numérique, mais aussi d’autres acteurs qui font les corrections, le formatage, etc. et acceptent de travailler eux.

Si vous désirez un entretien veuillez lire les démarches à suivre. Si vous êtes auteur ici , si vous n’êtes pas auteur 


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1ère mise en ligne et dernière modification le 18 janvier 2013

 

Entretiens croisés entre Chris Simon et Laurent Bettoni_6. Nouveau statut pour l’écrivain ?

Cette rubrique est née d’une idée de Laurent Bettoni. Il m’a proposé ces entretiens croisés entre son blog Écran total et le mien. J’ai accepté aussitôt.

Nous produisons tous les deux des ebooks. Et si ma carrière d’éditée a pris son envol en numérique, j’ai publié longtemps sur la toile et en revues papier. De même que Laurent a publié chez des éditeurs avant de se lancer dans l’aventure de l’auto-publication numérique.

© @Louise_imagine & ©Laurent Bettoni
© @Louise_imagine & ©Laurent Bettoni

Nous échangerons autour de six questions. Chaque question sera publiée en alternance sur mon blog et sur celui de Laurent Bettoni Écran total. « Croisé » signifie que nous avons établi un véritable cross-over entre nos deux blogs ; les questions 1, 3 et 5 seront traitées sur Le baiser de la mouche, les questions 2, 4 et 6 sur Écran total.

Au-delà du plaisir que nous prenons tous deux à échanger et à partager sur le thème du livre et de l’autoédition numériques – un vrai plaisir littéraire – nous espérons susciter des réactions, des réflexions, des débats. Un engouement, qui sait…

Sans cloisonnement sans préjugé faisons place à la 6e et dernière question :

Lire la Question 6  surEcran Total

Lire les Q1, Q2, Q3, Q4, Q5

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1ère mise en ligne et dernière modification le 6 janvier 2013

Entretiens croisés entre Chris Simon et Laurent Bettoni_5. Démocratie et écriture ?

Cette rubrique est née sur une idée de Laurent Bettoni. Il m’a proposé ces entretiens croisés entre son blog Écran total et le mien. J’ai accepté aussitôt.

Nous échangerons autour de six questions. Chaque question sera publiée en alternance sur mon blog et sur celui de Laurent Bettoni Écran total. « Croisé » signifie que nous avons établi un véritable cross-over entre nos deux blogs ; les questions 1, 3 et 5 seront traitées sur Le baiser de la mouche, les questions 2, 4 et 6 sur Écran total.

Au-delà du plaisir que nous prenons tous deux à échanger et à partager sur le thème du livre et de l’autoédition numériques – un vrai plaisir littéraire – nous espérons susciter des réactions, des réflexions, des débats. Un engouement, qui sait…

Q 5

En quoi le numérique peut-il démocratiser l’écriture ?

 

 

Chris Simon(Photo @louise_imagine)
Chris Simon
(Photo @louise_imagine)

Chris Simon. Les blogueuses et blogueurs sont de plus en plus des amateurs, des passionnés d’un sujet et qui écrivent sur celui-ci. Ils découvrent et font découvrir aux autres. Ils partagent leur savoir. Il y a une très forte notion de partage dans le numérique. Ce partage est parfois mal compris et certains pensent que tout devrait être gratuit sur internet. Je ne crois pas. Je peux décider de partager ma connaissance sur les papillons, mais je peux aussi décider d’en tirer un profit pour vivre, de créer mon propre emploi (vu la disparition des emplois dans les pays occidentaux !). Les deux approches sont viables et respectables.

Nous sommes finalement arrivés à créer une société ou la grande majorité des gens savent lire et écrire. On devrait s’en réjouir. C’est un réel accomplissement de société humaine.

Laurent Bettoni
Laurent Bettoni

Laurent Bettoni.

Il est devenu très facile de publier et de diffuser ses écrits sur le Net. C’est en cela que le numérique démocraitse l’écriture. En quoi est-il gênant que très peu de textes ainsi publiés soient « lisibles » ou dignes d’intérêt ? Qui cela embête-t-il ? Et puis, ce qui est inintéressant pour moi sera peut-être captivant pour toi. Les lecteurs sont bien assez grands pour savoir ce qu’ils aiment ou non. On effectue un tri rapide de ce qui va nous plaire ou pas.

Je me réfère encore à la musique et à la video, mais le numérique et le Net ont permis dans ces domains de découvir des talents. Il n’ y a aucune raison pour que cela ne se produise dans l’écriture.

à suivre…

Retrouvez la Question 6 demain 6 janvier 2013 sur Ecran Total

Il vous manque une question ? Lire la Q1, Q2, Q3, Q4

Chris Simon & Laurent Bettoni
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1ère mise en ligne et dernière modification le 5 janvier 2013

Entretiens croisés entre Chris Simon et Laurent Bettoni_4. Numérique et démocratie ?

Cette rubrique est née d’une idée de Laurent Bettoni. Il m’a proposé ces entretiens croisés entre son blog Écran total et le mien. J’ai accepté aussitôt.  Nous produisons tous les deux des ebooks. Et si ma carrière d’éditée a pris son envol en numérique, j’ai publié longtemps sur la toile et en revues papier. De même que Laurent a publié chez des éditeurs avant de se lancer dans l’aventure de l’auto-publication numérique.

© @Louise_imagine & ©Laurent Bettoni
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Nous échangerons autour de six questions. Chaque question sera publiée en alternance sur mon blog et sur celui de Laurent Bettoni Écran total. « Croisé » signifie que nous avons établi un véritable cross-over entre nos deux blogs ; les questions 1, 3 et 5 seront traitées sur Le baiser de la mouche, les questions 2, 4 et 6 sur Écran total.

Au-delà du plaisir que nous prenons tous deux à échanger et à partager sur le thème du livre et de l’autoédition numériques – un vrai plaisir littéraire – nous espérons susciter des réactions, des réflexions, des débats. Un engouement, qui sait…

Sans cloisonnement sans préjugé faisons place à la 4e question :

Lire la Question 4  sur Ecran Total

Lire les Q1, Q2 Q3

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1ère mise en ligne et dernière modification le 4 janvier 2013

Entretiens croisés entre Chris Simon et Laurent Bettoni_3. Papier/numérique, des ennemis ?

Cette rubrique est née sur une idée de Laurent Bettoni. Il m’a proposé ces entretiens croisés entre son blog Écran total et le mien. J’ai accepté aussitôt.

Nous échangerons autour de six questions. Chaque question sera publiée en alternance sur mon blog et sur celui de Laurent Bettoni Écran total. « Croisé » signifie que nous avons établi un véritable cross-over entre nos deux blogs ; les questions 1, 3 et 5 seront traitées sur Le baiser de la mouche, les questions 2, 4 et 6 sur Écran total.

Au-delà du plaisir que nous prenons tous deux à échanger et à partager sur le thème du livre et de l’autoédition numériques – un vrai plaisir littéraire – nous espérons susciter des réactions, des réflexions, des débats. Un engouement, qui sait…

Q 3

Que penses-tu de la rivalité papier/numérique ?

 

 

Chris Simon(Photo @louise_imagine)
Chris Simon
(Photo @louise_imagine)

Chris Simon. La rivalité se trouve au niveau financier. Un livre papier se vend en plus grande quantité (même en auto-publication) qu’un livre numérique. C’est l’état du marché actuel. Seulement l’auteur en numérique gagne autant que l’auteur en papier. Je m’explique : sur un livre vendu 2,99€ sur Amazon, Amazon me reverse 1,98€, c’est plus que les 10% de droits d’auteur pratiqués par la plupart des maisons d’éditions papier sur un livre à 18,00€. Chez un éditeur numérique, l’auteur touchera autour de 30 % et bénéficiera de tous les services d’une maison d’édition à compte d’auteurs. L’éditeur numérique ÉLP reverse jusqu’à 60%. Je le signale car ce tarif est rare.

L’argent, donc. Le numérique remet en cause le partage des revenus et des coûts sur un livre au profit de l’auteur et du lecteur. En effet, le prix des livres numériques des auteurs auto-publiés et des Pure Players est très en dessous du tarif pratiqué par les maisons d’éditions papier. C’est plutôt une bonne nouvelle, non ?

En tant que lectrice j’apprécie de pouvoir lire en abonnement le catalogue (plus de 600 titres) de Publienet pour 95,00€ par an. En tant qu’auteur, j’apprécie de gagner de  30 % à 70 % (en auto-édition) des ventes de mon livre et non pas 10%.

L’argent aura raison de ce débat numérique/papier qui n’en est pas un. Le papier n’est pas mort, mais le ebook ne tue pas d’arbres et n’est pas trop gourmand en électricité sur liseuse.

Laurent Bettoni
Laurent Bettoni

Laurent Bettoni. Opposer le papier au numérique, c’est comme si je disais à un pote : « Écoute vieux, je viendrais bien chez toi, mais tu te chauffes à l’électricité. Et moi, ce que je préfère, c’est le silex et la torche, y a que ça de vrai, tu comprends ? Alors, ça va pas être possible. » Stupide. Proprement stupide.

Le papier et le numérique sont juste deux supports de lecture différents, pour deux usages différents, l’un n’excluant pas l’autre, mais le complétant au contraire. Évidemment, je préfère l’objet livre à une tablette ou une liseuse. Un livre – surtourt ceux de chez Lunatique qui sont des œuvres d’art – est autrement plus sexy, plus charnel, plus sensuel qu’un ordinateur de poche froid et numérique. Je ne suis pas comme ces mecs qui se la racontent en prétendant qu’ils sentent le papier, qu’ils le caressent, qu’ils écoutent la couverture craquer, etc. Perso, je n’ai jamais vu aucun de ceux-là sniffer un livre, ni caresser les pages, ni s’émouvoir d’une couverture qui craque, parce que les livres qu’on achète aujourd’hui ne sentent que la colle qui pue à mort, que leurs pages ne possèdent aucune nervure, vu qu’on édite sur du papier recyclé et archirecyclé, et que les couv. sont cartonnées, voire vernies, et non en vieux cuir, alors pour les entendre craquer, bonjour ! Bref, je ne suis pas comme ces personnes, mais je préfère, quand j’en ai la possibilité, tenir un livre entre les mains plutôt qu’un reader. Seulement, je m’intéresse aussi au contenu, à la quantité et à l’apect pratique. Là, une liseuse est imbattable. Quand je pars en vacances, tous mes livres tiennent dans ma liseuse. Pour les chroniques que je rédige, j’ai besoin de lire pas mal de livres. Les recevoir en numérique éviterait l’encombrement de ma bibliothèque. Et si le livre m’a plu, rien ne m’empêche de l’acheter ensuite en broché.

Il est important de signaler, à cet égard, qu’une des grandes plates-formes d’autopublication numérique propose également les livres en version papier, en impression à la demande, ce qui contente tout le monde. Chez ce libraire en ligne, mes romans sont ainsi disponibles en ebook et en papier.

Enfin, si on pense aux élèves, les tablettes de 150 grammes remplaceront bientôt, j’espère, les kilos de manuels qu’ils se coltinent sur le dos à longueur d’année. Là encore, vive le numérique.

Et le numérique permet le livre enrichi, qui peut trouver tout son sens dans les ouvrages pédagogiques ou pratiques. Mais pas que. Avant, il y avait les livres-disques ; demain, il y aura les livres-films.

à suivre…

Retrouvez la Question 4 demain 4 janvier 2013 sur Ecran Total

Il vous manque une question ? Lire la Q1, Q2

Chris Simon & Laurent Bettoni
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1ère mise en ligne et dernière modification le 3 janvier 2013