Parcours d’auteur : Chemin éditorial sinueux mais… finalement heureux

 

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Tous mes livres. En ventes sur Kobo, Amazon, KobobyFnac, Nook, immatériel...
Tous mes livres. En vente sur Kobo, Amazon, KobobyFnac, Nook, immatériel…
GOINGmobo, the Magazine of the Mobile Bohemian

1ère mise en ligne et dernière modification le 20 juin 2014

Photos ©Manou Fuentes

 

Parcours d’auteur, du papier au numérique avec Alex Nicol

J’ai invité  Alex Nicol, auteur de romans policier, à partager son expérience d’auteur sur mon blog. Un parcours mouvementé qui démontre qu’il n’y a pas une seule voie pour devenir auteur, publier et rencontrer son public. La priorité, c’est avant tout l’écriture.

Puisse cette expérience vous inspirer, vous aider à mieux comprendre l’auteur que vous êtes, vous guider dans les choix pas toujours faciles à faire.

Je remercie Alex Nicol d’avoir accepté cette invitation.

 

1.

L’écriture

Ecrire… le rêve et l’envie de beaucoup… Je me suis lancé dans la rédaction d’un texte il y a trente cinq ans, alors que je résidais à Madras en Inde du Sud. L’environnement paradisiaque, la culture des habitants, la qualité des relations m’avaient poussé à traduire ces ressentis en mots couchés sur le papier et déjà sous forme de roman policier. Je le sais aujourd’hui la qualité du produit était médiocre. Pourtant la gâchette du plaisir avait tiré sa première balle et le révolver ne devait plus cesser de tourner.

 

Chez NumerikLivres et toutes les plateformes
Chez NumerikLivres et toutes les plateformes

2.

L’éditeur

Vingt cinq ans plus tard, après des nouvelles rédigées dans une revue d’association, le besoin de tenter à nouveau la rédaction d’un roman policier avait titillé mes neurones et c’était plein de cette naïveté et de cette fougue de ceux qui croient en leur étoile que je me suis lancé  dans l’aventure. Mais l’expérience de la vie m’avait donné une compétence supplémentaire, cette sagesse qui croît sur les têtes chenues. Le succès fut au rendez-vous. Un éditeur acceptait de me publier. Ce premier ouvrage, qui poursuit son histoire aujourd’hui encore aura atteint les 10.000 exemplaires. D’autres textes suivront en même temps qu’une réflexion sur la fiabilité de mon éditeur me faisait prendre conscience de la nature de ce monde dont j’ignorais l’existence : l’édition était un marigot où tournoyaient des requins. Avec 6 à 10% de droits, l’auteur, qui était le moteur de l’édition (car pas d’auteur, pas de livres, donc pas d’éditeur) jouait le rôle du petit poisson que d’épouvantables carnassiers tentaient de déguster tout en lui laissant un peu de vie pour qu’il poursuive sa tâche.

3.

L’auto-édition

Une nouvelle expérience avec un autre éditeur s’avéra tout aussi catastrophique. C’est à partir de ce moment là que je commençais à envisager de travailler pour mon compte. Dans un premier temps, les contacts avec un certain nombre de confrères rencontrés sur les salons du livre qui produisaient intégralement leurs ouvrages, firent souffler un vent de liberté. C’était ça la solution : écrire, trouver un imprimeur, diffuser les livres et continuer à jouir de ce plaisir de l’écriture et des rencontres. La réalité, lorsqu’on la creuse un peu, est moins rayonnante. Mes collègues s’épuisaient à voyager de librairies en supermarchés pour obtenir que leurs bouquins soient pris en dépôt-vente et finalement consacraient beaucoup de temps, d’argent et d’énergie pour pas grand-chose.

chez NumerikLivres et toutes les plateformes
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4.

L’auto-édition numérique

Les premières liseuses avaient alors fait leur apparition. Cette piste m’apparut très prometteuse : la diffusion se faisait par Internet, supprimait un certain nombre d’intermédiaires (fabriquant de papier, imprimeur, transporteur, stockeurs) et tous les frais qui étaient liés à ces professions avec en plus, élément non négligeable, une baisse sensible du produit pour le lecteur et une rémunération convenable de l’auteur. Dans un premier temps, auteur patriote, je me suis tourné vers la FNAC pour diffuser mes romans sur leur liseuse KOBO. Ce fut un véritable parcours du combattant. Sans éditeur derrière lequel s’adosser, cela devenait quasiment impossible d’obtenir le sésame. Je suis alors allé voir Amazon dont la redoutable efficacité pour mettre en ligne un roman à partir d’un document tapé sur un traitement de texte me confirmait que j’avais frappé à la bonne porte. En même temps, je me lançais sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, etc) pour m’y faire connaître. Plusieurs romans y furent ainsi lancés avec des résultats encourageants. Cela me permit d’intégrer la communauté des auteurs indépendants (« les Indés ») et d’y croiser sur la toile des collègues passionnés par leur activité (Chris Simon, Jacques Vandroux, Christelle Morize, Laurent Bettoni, Agnes Martin Lugand, pour ne citer qu’eux mais il y en a eu beaucoup d’autres). J’ai beaucoup apprécié cette communauté de gens qui ne se prenaient pas la tête et partageaient leur expérience et leur gentillesse.

5.

Le retour à l’écriture

Puis est venu à nouveau le temps de la réflexion : je passais plus de temps à « vendre » mes romans qu’à écrire d’autres histoires et, faut-il l’avouer, le plaisir n’était pas le même. En cherchant sur internet, j’ai fini par trouver une maison d’édition dont les valeurs répondaient aux miennes. La maison Numériklivres, sous la houlette bicéphale de Jean François Gayrard et d’Anita Berchenko avait fait le choix du Numérique pur et rémunérait très correctement ses auteurs. Par ailleurs, avant que je puisse lui soumettre un manuscrit, Jean François m’avait demandé de rédiger un petit texte pour répondre à cette question : «  pourquoi voulez vous publier en numérique ? ». La nature de ma réponse conditionnait mon entrée dans son écurie.

Dois-je le dire ? Si je continue de participer à la promotion de mes livres sur Facebook, et ceux-ci sont maintenant disponibles sur tous les types de support, j’ai retrouvé le temps et le plaisir de l’écriture.

Chez NumerikLivres et toutes les plateformes
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6.

Le mot de fin d’Alex Nicol

Naturellement cette expérience est très personnelle. Certain s’y retrouveront peut être ; d’autres continueront de préférer le travail solitaire de l’artisan qui peaufine intégralement son objet d’art.

Finalement, seul compte le résultat, ce trésor inestimable, pur produit de notre imagination, qui, le temps d’un regard sur une page ou une tablette, transportera le lecteur en des contrées que ses rêves les plus fous n’auraient pu imaginer.

Texte © Alex Nicol

Photos – © NumeriKLivres

Mes autres livres
Mes autres livres
GOINGmobo, the Magazine of the Mobile Bohemian

1ère mise en ligne et dernière modification le 1er juin 2014

5 raisons de mettre son ebook gratuit, même si… (2e Partie)

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Chris Simon _ Licence Creative Commons BY-NC
1ère mise en ligne et dernière modification le 29 mai 2014.

 

5 raisons de mettre son ebook gratuit (1ère Partie)

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Mes autres livres
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Chris Simon _ Licence Creative Commons BY-NC
1ère mise en ligne et dernière modification le 12 mai 2014.

 

Pourquoi en numérique ? Un entretien avec Jérôme Dumont

J’ai rencontré Jérôme Dumont via Twitter, nous nous suivons depuis quelques mois. J’ai appris à mieux le connaître à travers son blog, nos brefs échanges, la Radio des Auteurs et cet entretien. Jérôme est pragmatique, direct, déterminé dans ses choix. Il écrit sérieusement sans oublier le plaisir et le jeu. Grand voyageur et auteur de la série romanesque, Rossetti & MacLane, Jérôme Dumont, se présente ainsi :

Avocat de formation, j’ai eu l’occasion de pratiquer pendant près de quinze ans le droit dans divers pays : la Belgique, ma terre d’adoption pendant une dizaine d’années, le midi de la France ensuite, qui m’a vu grandir et, enfin, le Québec, où je réside depuis un peu plus de six ans.

Voulant vérifier l’adage selon lequel « le droit mène à tout, à condition d’en sortir », mes efforts d’évasion furent récompensés en 2008 par une reconversion dans le multimédia, principalement en production de jeux vidéos et d’applications mobiles. J’ai eu le plaisir de participer à la création d’une dizaine de titres depuis et de baigner dans un milieu créatif et déjanté, troquant le costume pour le jeans !

J’ai baigné, depuis mon enfance, dans un mélange de cultures, d’influences et d’expériences qui m’ont permis de satisfaire un trait fondamental de mon caractère : la curiosité ! L’humour et le refus de se prendre au sérieux font également partie intégrante de ma personnalité : le plaisir de faire des bons mots, spirituels, ou pas, je l’ai hérité de ma grand-mère.

C’est toute cette expérience de vie, aussi bien professionnelle que personnelle, qui m’a finalement amené à me lancer dans l’écriture de romans… Sauf que… L’envie était là, pas le déclic.

Jusqu’à ce fameux matin ou les personnages que j’avais en tête depuis un petit moment se mirent à prendre vie: la série des aventures de Rossetti & MacLane était née !

Placée sous le signe des nouvelles technologies, de l’humour et du suspense, on assiste à la naissance d’une complicité entre deux êtres qui auraient très bien pu ne jamais se rencontrer et vont pourtant former un duo très efficace !

Cover_jeux_dangereux_V2.225x225-75En vente aussi sur Kobo et iBookStore

Jérôme Dumont répond aux  5 questions

1.

Comment as-tu défini le prix de ton ebook ?

Il est toujours difficile de mettre un prix sur son travail, qui a demandé peine et sueur. Cela étant dit, il faut considérer deux éléments principaux :
 
    • Le premier : les prix généralement pratiqués par les autres auteurs auto-édités. J’ai pu constater qu’il est très rare pour un auto-édité de proposer son livre à plus de 5 euros. Il faut rester réaliste et se mettre dans la peau du lecteur/découvreur d’auteur. Est-ce que je paierai plus que ce prix pour un parfait inconnu ? Non.
  • Le second : alors que dans un circuit traditionnel d’édition l’auteur ne peut prétendre à plus de 4 à 12% du prix de vente, nous savons que sur les plateformes d’auto-édition, il nous revient entre 50 et 70%. Il faut également en tenir compte dans la fixation du prix.

2.

Qui a formaté ton ebook ?

Depuis l’écriture jusqu’à la mise en marché, j’ai tout effectué seul. Alors que mon premier ouvrage, paru en 2011 fut très difficile à formater (surtout pour Kindle), fort heureusement, il existe aujourd’hui des outils qui facilitent
énormément la vie.
J’utilise Scrivener pour écrire et, outre ses qualités d’outil d’écriture, il présente le gros avantage de compiler très facilement au format .epub ou .mobi.
Il y a quelques paramétrages de base qui peuvent être pénibles (numérotation et/ou titre des chapitres, préservation de l’alignement du texte), mais une fois ces
écueils passés, on compile extrêmement rapidement et efficacement.
J’utilise ensuite Calibre pour envoyer par email mon manuscrit sur mon kindle et vérifier ainsi le formatage.
Enfin, l’usage d’Antidote est indispensable, même si l’outil n’est pas totalement infaillible pour analyser les structures de phrases.
 
 
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3.

Sur quelles plateformes ton livre est distribué ? S’il y a des plateformes sur lesquelles ton/tes livres ne sont pas distribué(s), donnes-en les raisons.

J’ai commencé par distribuer mes livres sur itunes (iBookstore), depuis 2011 pour mon premier livre (plutôt un témoignage qu’une fiction) et j’avais été très satisfait, d’autant que je n’avais strictement rien fait pour le promouvoir. J’ai donc naturellement pensé que pour mes romans, iTunes pourrait être ma plateforme de prédilection. Néanmoins, si les ventes de mon premier livre (qui parle de régime) ont bien marché, pour ce qui est d’une fiction, j’ai constaté que c’était beaucoup plus difficile. De façon très prévisible, c’est la plateforme d’Amazon qui donne les meilleurs résultats (mon livre de régime y figure d’ailleurs depuis 2011 et contrairement à Apple, il ne se vendait pas du tout).

Mes livres sont également distribués sur la plateforme de Kobo. Outre les difficultés techniques (Kobo Writing life est très pointilleux sur le formatage de l’ebook – en ce qui me concerne, ça a été des soucis de UUID dans l’encodage, ainsi qu’un format de date inapproprié dans les méta-données qui m’ont causé des soucis), les ventes restent anecdotiques et j’ai eu, aux débuts de la publication, toutes les difficultés à trouver mes ouvrages sur le site de Kobo…

Enfin, les livres sont également offerts sur la plateforme de Google, où les ventes sont encore plus anecdotiques que sur Kobo et la procédure de mise en ligne assez ardue.

La facilité et l’efficacité de la plateforme d’Amazon est, à ce jour, inégalée et je ne m’étonne pas que la grande majorité des auteurs auto-publiés se tournent vers cette dernière. J’ai par ailleurs récemment formaté mes livres pour les rendre disponibles en version papier, grâce à la plateforme Create Space. J’attends impatiemment les épreuves papier pour me faire une idée concrète de la qualité mais, là encore, passée une apparente complexité, Amazon a bien fait son travail.

J’envisage également de rendre mes livres disponibles au format audio, et je voulais utiliser la plateforme d’Amazon (www.acx.com) pour ce faire. Malheureusement, en l’état, il est indispensable de disposer d’une adresse aux Etats-Unis pour pouvoir procéder. Je vais me plonger plus en détail dans la question, car l’idée (qui m’a été suggérée d’ailleurs par un beta-lecteur que je remercie au passage) me semble intéressante. Sauf que, pour le moment, la mise à disposition sur amazon semble se limiter à amazon.com, ce qui en atténue encore largement l’intérêt.

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4.

Démarches-tu les blogs et sites de critiques. Combien de critiques as-tu obtenu sur ton/tes livre(s)? Es-tu satisfait(e) de tes relations avec ces sites et blogs ?

J’ai eu la chance d’être remarqué par un blog en démarrage RL21, qui a du reste critiqué mes deux premiers livres, sans que je ne les aie démarchés.

Je les ai contactés pour les remercier et nous avons gardé de très bons contacts ; ils font partie de ma liste prioritaire pour l’envoi de mes ouvrages lors de leur parution, de même que quelques lecteurs qui m’ont fait la gentillesse de me contacter directement et dont un, en particulier est devenu un beta-lecteur extrêmement précieux, avec qui j’ai eu le plaisir de longuement discuter de mes bouquins et de ma démarche.

J’ai également proposé mon livre en lecture commune sur un forum dédié au livre numérique, qui a été retenu. Les critiques sont globalement très positives et ce qui l’est moins m’a permis de m’améliorer.

On peut citer : le blog du Chat Fou

« L’écriture est fluide, la lecture l’est autant, c’est ce que j’appelle un roman de gare, un vrai. Et ce n’est pas péjoratif du tout, c’est le livre qu’on peut avoir dans un coin et lire d’un coup comme par petits bouts, même s’il n’est pas haletant, il est bien prenant, bref c’est un moment agréable. »

Ou encore :  Caput Mortuum

« Au final, cet ebook possède un énorme atout, son histoire, mais malheureusement, le texte manque de rythme et possède des longueurs. Ceci dit, d’une part, j’aime bien le personnage principal Maître Gabriel Rossetti et d’autre part, j’aime l’originalité du roman, je vais donc jeter un œil aux suites des enquêtes de Rossetti et MacLane. »

Ou bien : L’Avis de Deidre

« Mes attentes ont été en partie comblées. Jeux dangereux est un policier plutôt classique dans son approche, mais avec un style sympathique et maîtrisé et une très bonne idée de base. J’ai beaucoup aimé être projetée dans le milieu des jeux sociaux, et en apprendre un peu plus sur leur mode de fonctionnement. J’ai par contre parfois été perdue par du vocabulaire un peu trop technique et des descriptions trop nombreuses. L’histoire peine à démarrer, mais les personnages sont assez attachants pour que cela ne soit pas dérangeant. Le personnage d’Amandine, particulièrement, m’a beaucoup plu. »

Les aspects plus critiques de ces commentaires m’ont permis, je le pense, de m’améliorer, de fluidifier mon style et d’être plus attentif à la construction de mes intrigues.

J’ai beaucoup apprécié la diversité des commentaires positifs, qu’il s’agisse de tel ou tel personnage, des particularités retenues par chaque commentateur, même si, lors de la lecture de chaque critique, on a un peu l’impression de passer un grand oral !

Mais ça fait partie du jeu, et je pense qu’il faut se soumettre de bonne grâce à la critique dès lors qu’on met à disposition du public ses ouvrages.

En dehors de ça, j’ai sollicité pas mal de sites, blogs et autres et je dois avouer que, si la plupart répondent très poliment, la majorité a l’air très surchargée !

Cela dit, les prises de contact avec certains sites permettent parfois de faire connaissance avec des gens passionnés et ouverts aux nouveaux auteurs.

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5.

  • Quelles sont les actions qui ont le plus d’impacts sur tes ventes ? Peux-tu quantifier ces actions ?

Incontestablement, la gratuité.

Pour « amorcer la pompe », j’ai misé sur la gratuité pendant une période d’une dizaine de jours (le livre ayant été rendu gratuit sur iTunes et Kobo, Amazon s’est ajusté automatiquement, comme c’est leur usage).

Le résultat a été au-delà de mes espérances : près de 330 téléchargements gratuits en quelques jours, qui m’ont permis de me hisser numéro 1 des téléchargements gratuits sur Amazon.fr pendant presque trois jours !

Lorsque le premier ouvrage est redevenu payant, j’en ai réduit le prix à 0,99 euro et j’ai pu constater que non seulement les ventes du premier volume se maintenaient, mais surtout que les ventes du deuxième et du troisième volume ont largement décollées également (alors même que les prix sont plus élevés pour ces ouvrages : 2,99 et 3,99).

Je sais que certains auteurs sont réticents à la gratuité. En ce qui me concerne, j’ai adopté une démarche pragmatique : n’étant pas connu, il m’a semblé que c’était un bon moyen d’être découvert. Ce qui m’a valu de bonnes et de moins bonnes critiques, mais une fois encore, c’est le jeu.

Sans doute que mon expérience en développement d’applications mobiles, dont la grande majorité sont aujourd’hui disponibles en free to play m’a influencé et « décomplexé » vis-à-vis de la gratuité, mais au final, lorsqu’on écrit et qu’on met son livre à disposition du monde entier, on souhaite être lu !

La gratuité permet d’obtenir une visibilité qui me semble somme toute très intéressante ; à l’occasion de la sortie du quatrième épisode des aventures de Rossetti & MacLane, j’en ai profité pour célébrer l’événement par une nouvelle période de gratuité du premier tome.

Le blog de Jérôme Dumont

Déjà 4 volumes
Déjà 4 volumes

Lire les entretiens précédents d’auteurs auto-publiés :

Thibault Delavaud

Claire Roig

Jacques Vandroux

Marie Fontaine

Entretien avec Laurent Bettoni

Entretien avec Éric Nicolas

Entretien avec David Gaughran

Entretien avec Charlie Bregman

Entretien avec Agnès Martin-Lugand

Entretiens croisés avec Laurent Bettoni

Entretien avec Emily Hill

Entretien avec Fabienne Betting

Entretien avec Florian Rochat

Pourquoi en numérique ? est une série d’entretiens avec des auteurs autoédités en numérique, mais aussi d’autres acteurs qui font les corrections, le formatage, etc. et  travaillent avec eux.

Si vous désirez un entretien veuillez lire les démarches à suivre. Si vous êtes auteur ici , si vous n’êtes pas auteur 

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Mes autres publications sur Amazon, Kobo et iTunes
Mes autres publications sur Amazon, Kobo et iTunes

Chris Simon _ Licence Creative Commons BY-NC

Photos – crédits : nui7711 – fotolia.com

1ère mise en ligne et dernière modification le 9 janvier 2014

Auteurs indépendants où et comment gagner des parts de marché ?

Cela va faire deux ans bientôt que les plateformes canado-américaines ont ouvert leur porte aux auto-édités en France, tandis que les librairies francophones numériques, qui se multiplient, traînent à le faire. Suite à mon billet sur la naissance du GLN (Groupement pour le développement de la Lecture Numérique) que certains  libraires en ligne ont commenté, j’ai décidé de faire un point. J’ai essayé de rassembler ici tous les libraires qui acceptent de vendre les livres des auto-édités, s’il en manquait, j’invite  libraires en ligne, lecteurs à les ajouter à ce billet.

La tâche n’a pas été facile certains libraires n’ont pas répondu à ma requête, je les ai donc éliminées d’office.  J’ai trouvé qu’il n’était pas toujours simple de localiser sur les sites le lien dédié aux auteurs indépendants (quand il y en avait un !). Manque ou défaut de communication, certaines librairies semblent garder l’info secrète et parfois il faut s’armer d’une certaine patience pour accéder aux démarches à suivre . Quand on voit la simplicité d’accès des plates-formes comme Amazon Kindle et Kobo, on peut s’interroger… D’autant plus qu’ouvrir sa librairie aux auto-édités ne suffit pas, il faut aussi une politique de mise en avant de leurs livres comme l’ont bien compris Amazon et Kobo, qui montre des signes de progrès à ce niveau-là.

Les plates-formes majeures :

Je rappelle ici les plates-formes équipées de tablettes ou liseuses ouvertes aux auteurs indépendants avec un système d’inscription, de redevances et une logistique simple et facile :

Amazon (Kindle Publishing Direct), Kobo (writing Life),  qui vient d’inaugurer en octobre  Writing life en version française  avec une mise en vente automatique et rapide sur Kobo by Fnac, et iBookStore (itunes), Google Play, et Barnes & Noble (qui n’est pas accessible aux auteurs Européens).

Les Librairies en ligne

Immatériel.fr  : La plus ancienne (création en 2008).  Accessible avec un numéro de SIRET (pour en obtenir un, le statut d’auto-entrepreneur suffit). On peut regretter qu’il n’y ait aucune mise en lumière des auteurs indépendants. J’achète des livres chez eux,  mais n’en ai jamais vendu. En tant que lectrice, je peux confirmer que le service est bon et permet de lire sur n’importe quel support, de plus le site possède un système de commentaires, Si vous avez un numéro de siret, cela vaut peut-être la peine de distribuer chez eux. Pas d’exclusivité, pas de frais d’inscription et une majoration de 30% sur les ventes. Toutes les infos ici  :

Didactibook : une des rares librairies ouverte aux auto-édités, la procédure est un peu plus complexe et il faut fournir formats PDF et ePub, un ISBN. Pas d’exclusivité. Pas de tarif indiqué sur la redevance des ventes, j’imagine que cela se trouve dans le contrat. Toutes les instructions ici : http://www.didactibook.com/store/page/63-Editeurs

Chapitre.com : Il faut prendre contact via une adresse courriel  avec un commercial ce que j’ai fait le 22 octobre 2013. Toujours pas de réponse 😉

Lien pour prendre contact avec Chapitre : http://telecharger-ebook.chapitre.com/ebook/common/publisher.jsp

Nolim store, la nouvelle librairie ebook de Carrefour. Je les ai contactés via courriel le 22 octobre, j’ai reçu un email automatique :

Nous vous confirmons avoir pris en compte vos observations et les avoir transmises au service concerné. Nous vous contactons dans les plus brefs délais dès que nous obtenons de plus amples informations à ce sujet. Vous bénéficiez ainsi de la prise en considération de vos remarques par nos collaborateurs et de notre engagement à vous proposer un service adapté à vos attentes. Nous vous remercions de votre intérêt pour notre offre Nolim By Carrefour et restons à votre disposition pour tout renseignement complémentaire. Nous vous souhaitons, Madame Simon, une agréable journée.

Depuis plus rien ;-). Je pense donc que Nolim n’a pas prévu pour l’instant de distrubuer les auto-édités.

Je ne dirai pas que mon expérience est super concluante. J’ai dépensé beaucoup de temps pour contacter ces librairies, la plupart du temps, j’ai galéré pour trouver les informations, ou je suis restée sans réponse à ma demande. Je ne reporte pas les noms de toutes les librairies qui n’ont qu’un lien éditeurs, assumant qu’ils ne gèrent pas les auteurs indépendants. Pas besoin de vous faire un dessin, beaucoup de temps perdu pour des ventes qui restent minimes puisque d’après une étude publiée par IDboox cette semaine :

Dans les pays occidentaux, 86% des personnes interrogées utilisent au moins une des cinq plates-formes majeures. 20% des personnes interrogées utilisent les services d’Apple ou de Google pour se procurer plus de deux médias différents comme de la musique, de la vidéo, des livres ou des jeux vidéo. Ils sont 30% chez Amazon. La firme de Jeff Bezos reste le site de destination privilégié pour les livres numériques. 28% des utilisateurs de la plate-forme y viennent pour les ebooks. 21% utilisent Google pour les livres numériques et 19% Apple.

Bref, ce n’est certainement pas un secret pour les auto-édités, mais les sites de ventes les plus accueillants et « user friendly » restent les plates-formes anglo-saxonnes, elles sont aussi celles qui génèrent le plus de ventes à ce jour. Le marché numérique se développe et les mentalités s’ouvrent. Il y a de l’espoir. D’autres acteurs proposent de distribuer vos livres, le Zèbre Digital  (filiale de ONLIT), Smashwords et  un nouvel acteur : ibookthèque, une filiale de l’éditeur NumerikLivres qui propose  de distribuer les livres des auteurs indépendants sur toutes les plates-formes et librairies numériques. Une sorte d’agrégator à la Smashwords.

Ibookthèque est un nouveau service qui propose de diffuser vos livres sur toutes les librairies et plates-formes, comme sur Smashword vous pouvez choisir de faire vos fichiers ou de les faire faire. En effet ibookthèque propose de convertir vos fichiers à partir des fichiers en .doc, .rtf, .Pages. pour une somme qui va de 59,00 à 99,00 euros selon la taille de votre fichier. Prix raisonnables. Avec ces fichiers en poche vous pouvez choisir de diffuser votre livre vous-même ou le faire diffuser par ibookthèque, accédant ainsi à toutes les plateformes et librairies francophones. Iboothèque vous reversera 80% de redevances sur les ventes nettes de vos livres. Qu’est-ce qu’une vente nette ? C’est le prix de vente déduit des taxes de vente en vigueur (TVA, entre autres) et de la commission reversée aux librairies en lignes (40 %).

Exemple concret avec prix de vente public à 4.99 € TTC :

  • 4,99 – 5,5 % de TVA* = 4,71 € HT
  • 4,71 – 40 % (part des librairies) = 2,82 € HT
  • 2,82 x 80 % (vos redevances) = 2,26 €

Pour un livre numérique vendu au prix public de 4,99 € TTC vous percevrez sur chaque téléchargement 2,26 €.

C’est moins que si vous vendiez en direct sur Amazon, mais pensez que votre livre est distribué non pas sur une plateforme, mais sur un grand nombre, notamment toutes celles sur lesquelles vous n’avez pas accès en tant qu’auteurs indépendants.

J’ai fait le calcul sur une séance de Lacan et la boîte de mouchoirs 🙂

  • 1,29 – 5,5 % de TVA* = 1,22 € HT
  • 1,22 – 40 % (part des librairies) = 0,74 € HT
  • 0,74 x 80 % (vos redevances) = 0,59 €

Pour une  séance  vendu au prix public de 1,29 € TTC,  je percevrai  sur chaque téléchargement 0,59 €.

Conclusion : avec un ebook en dessous de 2,99 , je gagne plus qu’en passant directement par Amazon, puisque ma redevance (nette à 35%) sur 1,29 est de 0,45 . Ce ne sera pas forcement vrai sur les autres plates-formes. Reste à déduire le coût du codage 59,00 (mon fichier est de moins de 15000 mots).  Les 100 premières ventes serviront à amortir ce coût.

Les avantages :

  • Une large distribution ce qui rend votre livre accessible au plus grand nombre de lecteurs en une seule livraison
  • Des fichiers professionnellement codés dont vous pouvez disposer comme vous voulez
  • Moins de temps passé à préparer votre livre et le charger sur les plates-formes, plus de temps pour écrire.
  • Progression de vos ventes de livres sur le moyen/long terme en phase avec le marché qui est exponentiel
  • Possibilité de faire des promotions ponctuelles

Les désavantages :

  • À chaque modification de votre livre, il faudra repayer un nouveau codage. (cf tarifs différents)
  • Contrat d’exclusivité (impossible de vendre en direct sur d’autres plates-formes à l’exception de son site d’auteur)
  • Un manque à gagner  sur les ventes des livres au prix supérieur à 2,99 sur Amazon ou sur Kobo et itunes puisque les redevances s’élèvent à 70% ou 65% sur ces plates-formes.

Plus ancien que ibookthéque, le Zèbre Digital appartient à La maison d’édition numérique ONLIT. Créé en janvier  2013, Zèbre Digital propose un forfait codage et diffusion compris à  299,00 , plus cher au départ que ibookthèque, mais ne prend que 10% sur les ventes, ce qui revient à dire (une fois le pourcentage des plates-formes déduit) que 50% de la vente d’un livre revient à l’auteur. Ces chiffres  ne sont pas définitifs, en effet, Zèbre Digital est en train de revoir le prix de son forfait (codage et diffusion) et les  statuts juridiques de ses contrats afin de mieux répondre à la demande du marché et à la concurrence, donc n’hésitez pas à contacter la compagnie. On voit que ces deux portiques, contrairement aux librairies en lignes connaissent le numérique et leurs utilisateurs. Leurs sites sont agréables, ergonomiques, en deux mots « User friendly)

Smashwords, créé en 2008 aux États-Unis, distribue votre livre sur les plates-formes Amazon, Kobo, iBookStore, Barnes&Noble et sur d’autres plates-formes importantes de vente comme Sony…  Le site est extrêmement bien fait, possède des  brochures gratuites qui vous permettent de mieux comprendre et maitriser les formats et le codage epub et mobi (brochures en français aussi) que vous devez fournir. C’est une plateforme très efficace et performante dans le monde anglophone, cependant sur le marché francophone, Smashwords génère peu de ventes sur sa plate-forme, même s’il permet de faire des promotions ponctuelles et vous épargne les démarches administratives avec l’IRS (service de l’impot aux États-Unis). Commission de 15% sur les ventes.

Conclusion : hors les plates-formes canado-américaines auto-publier son livre numérique est un parcours de combattant 😉 avec  pratiquement aucune visibilité puisqu’il n’y a pas de politique de mise en avant des auteurs indépendants sur les librairies en ligne. Même si ça reste sans doute aujourd’hui  un meilleur investissement de se concentrer sur les plates-formes anglophones (surtout celles qui mettent en avant les auteurs indépendants) plutôt que de décupler les points de vente, surveillons de près, car cela pourrait changer.

Le marché du ebook évolue vite, c’est pourquoi le guichet unique de type ibookthèque ou  Zèbre Digital pourraient être dans l’avenir une vraie solution pour les auteurs indépendants, qui génèrent des revenus croissants et veulent satisfaire un lectorat qui s’élargit, en réinvestissant dans la qualité technique de leurs publications et une plus large distribution. Ce qui paraît un peu cher aujourd’hui, ne le sera peut-être plus demain… À vous auteurs de faire votre calcul, de gérer votre temps et votre carrière, vos investissements.

Les auteurs indépendants d’aujourd’hui n’ont pas attendu ces portiques pour publier des livres de qualité et se professionnaliser. Ils l’ont fait grâce à l’entraide et le partage de leurs connaissances et aptitudes en les mettant en commun et continuent de le faire. Cependant  l’apparition de ces outils est une bonne nouvelle et permettra à plus d’auteurs de devenir indépendants, même s’ils sont peu geeks. Une des raisons pour laquelle, j’ai consenti à perdre un peu de mon temps à rassembler ces informations et écrire ce billet.

Bonne chance à tous.

SAISON I - Dernier épisode  le 7 décembre 2013
SAISON I – Dernier épisode le 7 décembre 2013
GOINGmobo, the Magazine of the Mobile Bohemian
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Chris Simon _ Licence Creative Commons BY-NC
1ère mise en ligne et dernière modification le 13 novembre 2013.