J’accueille aujourd’hui, Sabine Lauret, propriétaire du Blog Ma Bibliothèque bleue et première blogueuse littéraire dans Pourquoi en numérique ? J’ai croisé Sabine pour la première fois en 2011 dans un groupe de lecture : le club des lecteurs numériques.
Quand je cherchais à faire lire mon premier ebook en mai 2011, c’est tout naturellement que je l’ai sollicitée, elle était une des rares blogueuses littéraires à lire en numérique et n’avait aucun à priori sur l’auto-édition. Elle reste aujourd’hui rare dans la blogosphère à privilégier la pratique de la lecture numérique. Pour cette raison, je tenais à ce qu’elle soit la première blogueuse de la rubrique.
Sabine Lauret lectrice et blogueuse
Indépendante, curieuse et grande lectrice, Sabine lit entre 80 et 120 livres par an et se définit comme une bouquinovore. Elle a acheté sa première liseuse en 2008. Elle voit le numérique comme une fabuleuse alternative au papier. Elle y trouve de nombreux avantages et aime défendre ce support qui trouve ses détracteurs au sein de non-utilisateurs convaincus « mais pas très convaincants » souligne-t-elle. Depuis un an, elle organise multiples rencontres autour de lectures avec des auteurs de Provence, où elle vit, en collaboration avec les acteurs économiques de la région. Voici comment elle se présente :
Amoureuse des livres depuis mon plus jeune âge et malgré des études littéraires, je travaille aujourd’hui dans la logistique. Je vis ma passion au travers d’un blog, créé en 2004 dans le seul but de découvrir les possibilités du web et partager mes lectures avec mes copines aux quatre coins de la France. Aujourd’hui, c’est en moyenne 300 pages de Ma Bibliothèque Bleue qui sont consultées quotidiennement. Des partenariats avec des éditeurs et des auteurs auto-édités se sont mis en place au fil du temps.
Sabine Lauret répond aux cinq questions + une
1.
Pourquoi le numérique ?
Je dévore les livres et je suis souvent amenée à me déplacer. J’ai vu dans le numérique la solution à mes problèmes de transport de volumes lourds et/ou encombrants. Plus d’arguments sur France Culture 24h du livre
2.
Lis-tu un genre particulier ? Si non, comment choisis-tu les livres sur lesquels tu travailles ?
Je lis des romans, des nouvelles, du polar, de la poésie, des essais, principalement. Je ne sais pas apprécier les romans historiques, de Science-Fiction ou de Fantasy. Je choisis mes lectures selon mes envies du moment, un coup de coeur sur la couverture, une 4ème de couv qui allèche ou encore aux vues de l’actualité qui peut gravir autour d’un titre ou de son auteur.
Tablette
3.
À quel moment la bouqinovore a pris le clavier ? Y a-t-il eu un événement particulier?
J’ai commencé à tenir un blog à un moment de ma vie où j’avais un besoin de m’exprimer, alors que j’étais muselée dans ma vie personnelle et professionnelle. Le blog était le nouveau mode d’expression à la mode (c’était juste après les « pages perso » du début de l’internet en France). À l’époque, mon forfait était de 20h par mois et j’ai dû le changer pour un 50h par mois afin de pouvoir explorer les mises en pages, les différents langages du web, la gestion des photos… j’ai rapidement voulu faire une différence entre ce que je vivais chaque jour et mes lectures.
J’adore le bleu, je voulais parler des livres que j’avais dans ma bibliothèque, voilà comment est née Ma Bibliothèque Bleue.
4.
Au regard de toutes tes lectures es-tu impressionnée /intimidée par les écrits et les auteurs des livres que tu as dévorés ?
J’aime être surprise par une qualité d’écriture ou l’originalité d’un récit, par les mots qui savent faire s’emballer mon coeur, me donner la chair de poule, me mettre la larme à l’oeil … J’aime les rencontres avec les auteurs qui parlent passionnément de leur travail. J’ai été fortement intimidée par Henning Mankell. Lorsque je l’ai rencontré, malgré l’humilité qui le caractérise, j’avais beaucoup d’appréhension à l’aborder. J’ai bafouillé trois mots en anglais et j’ai eu beaucoup de mal à lui dire ô combien je suis fan de ses livres et en complète adoration devant son personnage Kurt Wallander. Mais c’est bien un cas isolé, car je n’ai éprouvé aucune retenue face à Marc Lévy par exemple.
Je n’écris que sur les livres que j’ai aimés, en partie ou dans l’ensemble. Le but de mon blog étant de donner envie de lire, je ne vois aucun intérêt de fustiger un titre que je n’ai pas apprécié. Si ce n’est pas à mon goût, c’est certainement au goût de quelqu’un d’autre … Tous les titres présents dans mon blog sont des livres que j’ai lus. C’est un principe chez moi. Je ne veux pas écrire mon avis comme un simple « copier coller » d’un site commercial.
Liseuse
5.
Comment vois-tu l’avenir de l’édition numérique ?
L’édition numérique doit passer le cap de la révolution pour s’installer pleinement dans les mentalités et/ou usages de lecture.
Et ton avenir ?
Après des collaborations sur les livres d’auteurs comme avec La vieille dame, le rien… et les autres de Karine Carville ; et des années de blogosphère, j’aimerais, aujourd’hui, travailler dans (la chaîne ?) le réseau du livre, mais je ne sais pas véritablement comment orienter mon action. J’ai un projet qui me tient à coeur et qui verra peut-être le jour en 2013. Ce sera peut-être l’étincelle …
6.
Quels sont tes souhaits sur l’évolution, le développement de l’édition numérique ?
Le développement de l’édition numérique doit permettre de passer outre la simple « copie » du livre papier. Elle doit proposer des versions « enrichies », des bonus au livre qui pourront pleinement justifier les tarifs qui sont pratiqués aujourd’hui.
Pourquoi en numérique ? est une série d’entretiens avec des auteurs autoédités en numérique, mais aussi d’autres acteurs qui font les corrections, le formatage, etc.
Si vous désirez un entretien veuillez lire les démarches à suivre. Si vous êtes auteur ici , si vous n’êtes pas auteurlà
Dans ma série Pourquoi en numérique ? J’introduis aujourd’hui le premier entretien avec une prestataire d’e-books qui est ouverte à toute proposition de travail avec un auteur auto-publié. La traduction est une phase importante dans la vie d’un auteur. Avoir son oeuvre traduite dans une autre langue lui donne la possibilité de rencontrer de nouveaux lecteurs et d’ouvrir sa carrière sur de nouveaux marchés. À l’ère du numérique et de la globalisation, la traduction va devenir une évidence. Il n’y aura plus besoin d’avoir atteint les plus hauts records de ventes à l’échelle nationale ou reçu le prix Goncourt pour se lancer à la conquête des marchés étrangers. Il y a deux semaines, j’ai reçu un courriel de Lise Capitan. Elle m’a contacté très spontanément pour me proposer un entretien avec l’auteur Irlandais auto-publié, David Gaughran, pour qui elle a traduit Passons au numérique et une nouvelle. Bien sûr, cela m’a intéressé de suite, d’une part parce que j’ai lu Passons au numérique et j’espère accueillir David bientôt ici ; et d’autre part, parce que Lise Capitan est traductrice et propose ses services.
Lise Capitan traduit d el’anglais & l’espagnol au français
Diplômée en traduction et rédaction, Lise Capitan a commencé par travailler pour le jeu vidéo en 2001. Voilà trois ans qu’elle est à son compte et s’intéresse de plus près au milieu de l’édition.
Aujourd’hui, elle traduit, adapte, révise et rédige de l’anglais et l’espagnol vers le français. Ses domaines de spécialité sont le jeu vidéo et la littérature. Lise travaille actuellement sur une nouvelle de SF contemporaine, un roman victorien et une romance contemporaine (pour des maisons d’édition).
C’est avec une grande modestie et un esprit éclairé que Lise a accepté l’entretien. Nos échanges ont été simples, directs et chaleureux. Lise apparaît comme une personne à l’écoute, et qui prête une grande attention aux détails. Qualités essentielles pour la traduction !
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Five questions to know Lise Capitan
1.
Comment es-tu arrivée dans le numérique ?
Grâce à Twitter. Passionnée de littérature et de traduction, j’ai trouvé sur Twitter beaucoup de personnes très intéressantes à suivre. De fil en aiguille, j’ai réalisé qu’il existait toute une communauté autour des livres numériques. J’ai suivi leurs actualités, leurs débats, parfois animés. Il m’arrivait de ne pas très bien comprendre les raisons de cette animosité. Et puis un jour, j’ai sauté le pas : je me suis acheté une liseuse. À partir de cet instant, j’ai compris qu’on ne pouvait pas rester entièrement neutre sur le livre numérique. Au stade balbutiant où il se trouve, tout n’est pas complètement au point, et souvent il faut prendre parti : pour ou contre les DRM (Digital Rights Management), les pirates, les éditeurs…
2.
Pourquoi le numérique ?
Ce que j’aime dans l’édition numérique, c’est la notion d’ouverture. Depuis que je suis à mon compte, je m’intéresse à l’édition traditionnelle, mais j’ai toujours eu l’impression qu’il me manquait quelque chose pour entrer dans ce cercle, comme si les portes restaient fermées parce que je ne connaissais pas les bonnes personnes. Avec le numérique, c’est différent, le champ des possibles est plus vaste. Un jour, un twittos m’a gentiment indiqué qu’un auteur auto-publié irlandais cherchait à établir une liste de traducteurs prêts à travailler dans l’auto-publication. Je me suis manifestée, et en l’espace de quelques mails, je signais un contrat avec David Gaughran pour traduire son premier livre Passons au numérique. Après cette première collaboration réussie, il est en train de faire traduire ses autres livres (deux recueils de nouvelles et un roman historique).
Je propose des services de traduction, d’adaptation et de révision de l’anglais et l’espagnol vers le français. Je peux aussi rédiger des textes en français, et bêta-lire des ouvrages rédigés en français. Je travaille principalement dans le jeu vidéo (tous genres et toutes plateformes confondus) et les littératures dites populaires (SF, fantasy, feuilleton, romance).
4.
Rencontres-tu tes clients ou tout peut se faire via le net ? Comment travailles-tu avec ton client ? As-tu un mode de fonctionnement particulier ?
Dans mon métier, tout peut se faire uniquement par internet, ou presque. Il m’arrive de travailler avec certains clients sans avoir jamais entendu le son de leur voix, même au téléphone. J’essaie tant que je le peux d’aller à la rencontre de mes clients, qu’ils soient auteurs, éditeurs ou autre, mais ce n’est pas toujours possible. Dans tous les cas, quel que soit le mode de communication choisi, je mets un point d’honneur à privilégier une grande transparence tout en cultivant une certaine convivialité. D’après mon expérience, ce sont des petits plus qui peuvent vous donner l’avantage sur la concurrence. Aussi, en travaillant avec des auteurs auto-publiés, je m’implique un maximum dans la promotion du livre en essayant de faire jouer mon propre réseau et en guidant l’auteur vers les plateformes les plus intéressantes pour parler du livre.
5.
Quels sont tes souhaits sur l’évolution, le développement de l’édition numérique ?
Pour l’instant, le marché du livre numérique en France n’est peut-être pas énorme (encore que, j’ai entendu récemment que ça augmentait pas mal). Mais il va irrémédiablement s’agrandir. Ce que j’aimerais par-dessus tout, c’est qu’on cesse les débats stériles papier/numérique, comme si c’était le support qui était important. En fait, c’est la lecture qui est importante. Pas mal d’acteurs du numérique l’ont compris, et certains éditeurs papier aussi s’y mettent lentement. J’aimerais que les gens continuent à lire, quel que soit le support, et qu’ils en soient fiers.
Pour en savoir plus sur Lise ou la contacter visitez son BLOG. Pour la suivre sur Twitter : @lisecapitan ou sur FaceBook
Traduction de l’anglais et l’espagnol au français
Pourquoi en numérique ? est une série d’entretiens avec des auteurs autoédités en numérique, mais aussi d’autres acteurs qui font les corrections, le formatage, etc.
Si vous désirez un entretien veuillez lire les démarches à suivre. Si vous êtes auteur ici , si vous n’êtes pas auteurlà